Yûkichi Watabe

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Yūkichi Watabe ( japonais : 渡部 雄吉, Watabe Yūkichi) (certaines sources transcrivent le nom japonais en Yûkichi Watanabe), photographe japonais, né en 1924 à Sakata dans la Préfecture de Yamagata et mort en 1993 à Tôkyô.

Biographie

En 1941, il se rend à Tokyo où il travaille dans une usine au montage de projecteurs Bell 16 mm. En 1946, il publie sa première série de photographies, intitulée « Repatriate Train », dans le Sun Photo News qui montre le retour des vétérans de guerre et des réfugiés japonais dans leur ville natale de Sakata.

Watabe Yukichi est un reporter photographe indépendant, il couvre la plupart des grands événements historiques et politiques se déroulant à Tôkyô.

En 1958 il se voit accorder l’autorisation exceptionnelle de documenter l’enquête menée par la police municipale de Tokyo relative à « l’affaire du corps coupé » : Ce que Yukichi Watabe décrit dans la série « A criminal Investigation » n'est pas une fiction, mais une histoire vraie. Alors que des policiers de Tokyo sont envoyés dans la préfecture d'Ibaraki, le photo-reporter est autorisé à suivre leur enquête. Mais au lieu de se contenter d'un reportage classique, le voilà qui œuvre comme un cinéaste, alternant plans larges et gros plans, découpant la narration en scènes dramatiques. Le sujet s'y prête : le policier s'habille en costume occidental chic et fume avec classe, imitant à la perfection Humphrey Bogart dans Le Faucon maltais. L'histoire commence dans une prairie dont les hautes herbes s'étendent à perte de vue. Un homme en costume cravate tient son imperméable sur l'épaule, lointain, l'air perdu. Vu de plus près, l'homme a le visage crispé. Il marche avec peine parmi les roseaux. Par la suite l'enquête policière vire à la fable absurde : les pistes avortées s'enchaînent, les policiers se démotivent, semblent ignorer ce qu'ils cherchent.

Sur les pas du Bogart asiatique, le spectateur suit cette quête sans espoir : le héros regarde pensivement les rails de la gare, il traverse les quartiers populaires, petite silhouette perdue au milieu du linge qui sèche. Il s'arrête parfois pour jouer avec un enfant, comme s'il n'avait que ça à faire. Les plans larges s'attardent sur le paysage pour mieux souligner l'action inexistante. Et le tout s'achève sur un grand point d'interrogation. Le coupable ne sera finalement retrouvé que six mois plus tard, et exécuté.

Cette étrange histoire, photographiée comme une fiction, est aussi devenue un livre splendide aux Editions Xavier Barral : une couverture toilée qui fait penser à un fichier de police, du papier de soie à la japonaise, et surtout des pages aussi noires que l'âme d'un meurtrier de cinéma.

Il publie une sélection d’images dans le numéro de juin 1958 du magazine Nippon.

En 1989 sa carrière obtient sa consécration en obtenant le Prix Higashikawa, plus haute récompense japonaise pour un photographe.

Publications (sélection)

  • Watabe Yukichi - a Criminal Investigation
  • Alaska Eskimo (1979)
  • A Thousand Years of Stained Glass de Catherine Brisacet Yukichi Watabe
  • Emiru Gare, garasu no naka no shouchu Watabe Yukichi par Emile Galle (1985)
  • Shinwa no sekai, kagura Yukichi Watabe

Galerie

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Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal