La Fin tragique de Marcel Duchamp
Un article de Nezumi.
Vivre ou laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp , œuvre picturale collective en 8 tableaux réalisée en 1965 par Gilles Aillaud, Eduardo Arroyo et Antonio Recalcati.
La première présentation eu lieu en octobre 1965 dans le cadre de l’exposition « La Figuration narrative dans l’art contemporain »; Chaque tableau mesure 160 cm de haut. Cette œuvre est emblématique de la Figuration narrative et a été représentée dans le cadre de l'exposition, en 2008, Figuration narrative Paris, 1960 - 1972
Actuellement le polyptyque est la propriété du Musée Reina Sofia à Madrid.
Explicite, le titre de l'œuvre désigne le dessein d’une œuvre collective qui, résolument provocatrice, figure l’assassinat du père de l’art contemporain Marcel Duchamp (1887-1968). Outre les trois copies de pièces emblématiques de Duchamp (Nu descendant l’escalier n°2, Fontaine et Le Grand Verre), cinq panneaux composent une séquence délibérément narrative.
Le récit, à l’instar d’une intrigue policière, montre les exactions successives des trois artistes depuis l’interrogatoire de Duchamp, son meurtre et la liquidation du cadavre jeté du haut d’un escalier. Dernier opus du brûlot, la scène finale transforme les acteurs du Pop Art et du Nouveau Réalisme en porteurs d’un cercueil recouvert du drapeau américain.
Exacerbant la collusion d’artifices conventionnels (format, huile sur toile) avec des méthodes séditieuses (sujet subversif, neutralité presque reprographique de la matière), cette peinture iconoclaste entendait malmener « l’idéalité de l’acte créateur » incarné par Duchamp.