Tintin au Tibet

Un article de Nezumi.

Tintin au Tibet (Les aventures de Tintin : Tintin au Tibet, Hergé, 1960, Belgique) est le 20e album de bande dessinée des aventures de Tintin.

L'histoire

En vacances à Vargèse, une station savoyarde imaginaire, Tintin apprend par le journal une catastrophe aérienne au Népal. Après cette nouvelle, Tintin fait un rêve où il voit son ami Tchang vivant, l'appelant au secours. Le lendemain, Tintin reçoit justement une lettre de Tchang, qui lui annonce sa prochaine visite. Il réalise que Tchang était dans l'avion, et, convaincu par son rêve, décide de partir à sa recherche, accompagné du capitaine Haddock.

En dépit du titre de l'ouvrage, la plus grande partie de l'aventure se déroule non pas au Tibet, mais au Népal

C'est ainsi qu'avec l'aide de Tharkey, un sherpa népalais, ils retrouvent l'épave, mais point de traces de Tchang. Tintin trouve alors une grotte où son ami a gravé son nom, preuve qu'il est vivant. Après avoir été accueillis dans une lamaserie et assisté à la vision d'un lama du nom de Foudre Bénie, ils se rendent à l'endroit indiqué et retrouvent Tchang qui avait été recueilli par le yéti.

Anecdotes

Publié en 1958 dans la revue Tintin (Belgique), Tintin au Tibet est sans aucun doute l'album le plus personnel d'Hergé et aussi celui où Tintin est le plus humain. Il faut dire qu'à l'époque, Hergé venait de se séparer et traversait une profonde crise de conscience. En particulier, tous les rêves qu'il faisait étaient en blanc. Cette période de questionnement a donc profondément marqué l'album.

Publié bien après l'album Tintin au Congo (1931, dans le Petit XXe), Tintin au Tibet marque la profonde évolution de la vision d'Hergé sur les peuples non européens. Son ouverture à l'Autre et à la différence s'étend même au yéti. Pour reprendre les mots du philosophe Michel Serres, Hergé nous apprend que « même l'innommable peut être bon ». Dans une certaine mesure, cet album crée une nouvelle justification à l'aventure : le voyage humanitaire.

D'un point de vue graphique, cet album représente un immense tour de force. En effet, il est très difficile de donner de la consistance au blanc, car c'est la couleur du papier. L'essentiel de l'aventure se déroulant au milieu des neiges, le risque était de donner une impression de vide aux lecteurs. Sachant cela, il est fascinant de voir l'habileté de l'artiste à « remplir » ses images. Techniquement, c'est l'album le plus abouti de l'ensemble.

En 2001, l'éditeur chinois de l'album a cru bon d'en traduire le titre sous le libellé : « Tintin au Tibet chinois ». La famille d'Hergé informée manifesta son opposition en menaçant de cesser toute collaboration avec l'éditeur, argüant que cette transformation du titre dénaturait l'œuvre. L'éditeur céda ; le titre actuel en mandarin est devenu Tintin au Tibet et les tirages qui comportent le titre « colonialiste » sont aujourd'hui très recherchés par les collectionneurs.

Le Dalaï-lama, chef temporel et spirituel du peuple tibétain, a remis le 1er juin 2006, à Bruxelles, le prix Lumière de la vérité 2006, l'un des plus prestigieux du mouvement tibétain International Campaign for Tibet (ICT), à la Fondation Hergé pour sa contribution significative à faire connaître le Tibet auprès du grand public. Pour de nombreux lecteurs, Tintin au Tibet a constitué une première introduction aux paysages et à la culture de ce pays.

Réalisme

Le travail de recherche documentaire pour cet album est encore plus marqué que d'habitude, donnant un aspect totalement réaliste à l'aventure qui apparaît comme filmée en décors naturels. Cette recherche est faite exclusivement à distance, car Hergé ne s'est rendu en Asie qu'en 1973, bien après la parution de l'album

Quelques exemples remarquables:

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal