Taro Izumi

Un article de Nezumi.

(Différences entre les versions)

Version du 23 février 2013 à 11:06

Taro Izumi ( japonais : 泉 太郎 , Izumi Tarô) plasticien contemporain japonais, né à Nara, Japon, en 1976.
Il vit et travaille à Tokyo.

Taro Izumi a fait ses études et est diplômé de l'Université des Beaux-Arts de la Tama. Il obtient un Master en peinture en 2002.

Son œuvre

Taro Izumi déploie un espace foisonnant et chaotique autour de performances loufoques et absurdes. De ces performances demeurent des vidéos projetées sur des écrans, et des œuvres pour le moins insolites ou teintées d'humour noir, qui ne manquent toutefois pas d'aborder occasionnellement des sujets sérieux, comme le séisme japonais de mars 2011.

Ses installations interrogent les notions de chaos et d'équilibre. Taro Izumi veut immobiliser les éléments d'un monde en mouvement. Tables, chaises, bureaux, commodes, bancs et étagères se trouvent entremêlés, dans des positions bancales, comme si chaque pièce était sur le point de tomber. Un grand désordre vient donc perturber les agencements auxquels nous nous référons habituellement, à l'image d'un soudain séisme qui viendrait tout à coup chambouler l'arrangement du mobilier de notre maison.

Ce qu'il y a d'également remarquable, ce sont les petits bonhommes en bois placés sous les pieds des éléments du mobilier, qui s'affairent à bouleverser leur équilibre. Ces figurines incarnent en effet des kami, suivant la tradition animiste japonaise. Elles matérialisent par là l'invisibilité des esprits, mais aussi des vibrations, des ondes et des oscillations provenant des entrailles de la terre.

Taro Izumi présente aussi des performances plus humoristiques et loufoques, où l'artiste se malmène parfois. La pièce Cheese par exemple, constitue un étroit parcours circulaire fait de planches de bois que Taro Izumi aura arpenté par trois fois, et s'inspirant d'un conte anglais relatant les aventures d'un petit garçon poursuivi par de vilains tigres (The Story of Little Black Sambo). Des écrans de télévision rendent compte de la performance de l'artiste: on le voit laborieusement ramper, et recevoir sur le coin du nez pots de peinture ou pots de colle. Imperturbable, il continue son chemin, avec un calme olympien.

Taro Izumi ne manque pas d'autodérision. A la manière d'une tortue ou d'un escargot, il se traîne péniblement, avec une drôle de petite structure en bois harnachée sur le dos, qui vient justement percuter les obstacles qu'il aura disséminés sur le parcours, et qui lui atterrissent alors sur le coin de la figure.

L'installation Thick Water n'a rien à envier à un laboratoire de savant fou ou d'alchimiste illuminé. Différents flacons prétendent en effet renfermer chacun un animal, avec pour enjeu majeur d'en capturer sa couleur. Araignée, sauterelle, mouton ou bison ont ainsi été réduits en bouillie et mis en bocal. Et une toile, sur laquelle dégoulinent quelques couleurs, est également parsemée de collages avec des morceaux d'animaux ou de pelage. Les installations apparaissent alors comme des jeux absurdes ou teintés d'humour noir.

Certaines de ses performances traitent de la question de la perspective. L'une à partir d'une complexe structure en bois (Illegally Digging) dont les ombres sont projetées sur la toile, et dont Taro Izumi peint les interstices suivant un moniteur vidéo. Working Rock illustre les liens que tisse Taro Izumi entre la vidéo et ses installations. Ici, une structure en bois blanche, s'apparentant à un podium, sert à atteindre le bouton «marche / arrêt» d'un téléviseur accroché au plafond de la galerie.

Déclarations

Taro Izumi déclare à propos de l'exposition «La Source des Rides» (2013):

“L’énergie peut rendre instable des éléments apparemment fixes. On voit souvent ce phénomène d’instabilité se produire dans nos rêves, mais dans la réalité, beaucoup d’événements générés par l’homme doivent s’accumuler. Par des processus créatifs, il est possible d’expérimenter cette instabilité et de rendre visible l’invisible, comme sonder les entrailles d’une œuvre.

Ces derniers temps, la terre a tremblé si fort qu’il nous était impossible de tenir debout; les poteaux électriques et les bâtiments ont été violemment secoués, comme s’ils étaient en caoutchouc. La ville semblait toute entière faite de matières irréelles. Ces événements se sont produits brusquement, mais une force invisible se meut en permanence sous la terre. Celle-ci augmente imperceptiblement et se manifeste soudainement sous la forme d’un tremblement de terre.

Ces catastrophes ne relèvent pas de la magie, pas plus que d’une histoire de malédiction. Ce peut-être simplement des choses naturelles, comme si en tirant sur la nappe d’une table, du thé venait à déborder, mais des centaines de millions de fois plus fort. Ce genre d’incident fait partie de notre vie quotidienne.

Mais au travers des cataclysmes, nous réalisons qu’il est impossible de figer la terre, ses «entrailles» bougent perpétuellement. Pour cette exposition, je tente d’immobiliser les éléments d’un monde en mouvement. Pour autant, comment pourrais-je créer une œuvre dans un environnement presque statique ?

Dans mes œuvres, il est possible d’observer simultanément un état et un processus, comme si je pouvais révéler à la fois l’enveloppe et les entrailles de la peinture et de la sculpture. L’utilisation de la vidéo, revient presque à toucher les “organes internes” du monde. Réaliser des installations dans un espace construit, c’est un peu comme y révéler ses os et ses organes.”

Expositions (sélection)

  • 2013 La Source des Rides, Galerie GP & N Vallois, Paris, France
  • 2012 Voice of images, Palazzo Grassi – Fondation Francois Pinault, Venise, Italie
    • Roppongi Art Night, Roppongi Hills, Tokyo, Japon
    • Humour, parodie et vidéos : créations vidéo du Japon contemporain, Maison de la Culture du Japon à Paris, France
    • Real Japanesque : The Unique World of Japanese Contemporary, The National Museum of Art, Osaka, Japon
  • 2011 : Triennale de Yokohama 2011, Our Magic Hour – How Much of the World Can We Know?
    • Taro Izumi, SPROUT curation, Tokyo, Japon
    • Brave Yawn, Hiromiyoshii, Tokyo, Japon
    • Cloud, looks like a spider, NADiff Window Gallery, Tokyo, Japon
    • Taro Izumi, Tamagawa Art Gallery, Tamagawa University, Tokyo, Japon
  • 2010 Kneading, Kanagawa Prefectural Gallery, Yokohama, Japon
    • Manhunt & Sneak dating, Hiromiyoshii, Tokyo, Japon
    • Hide in a Whale’s Stomach, Mouse, Asahi Art Square, Tokyo, Japon
  • 2009 My attempt to build a mountain ended up with a hole wide open, NADiff a/p/a/r/t, Tokyo, Japon
    • Helsinki, Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris, France
  • 2008 Magician’s Bread, Solar Eclipse, Hiromiyoshii, Tokyo, Japon
    • Jungle Book, Gallery Stump Kamakura, Kanagawa, Japon
  • 2007 Game Pedestal (warehouse), Büro013 by Hiromiyoshii, Tokyo, Japon
  • 2006 Trolley, Hiromiyoshii, Tokyo, Japon
  • 2005 GENIUS EPISODE 1&2, Hiromiyosii, Tokyo, Japon
  • 2003 Zilent, Kojimachi Gallery, Tokyo, Japon
  • 2002 Bargen (Fictitious), Pepper’s Loft Gallery, Tokyo, Japon

Galerie

Site de l'artiste

Izumi2013.jpg

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal