Sherpa

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Les Sherpas sont environ 170 000, soit moins de 1% de la population totale du Népal. Ils font partie d'un groupe plus vaste, qui habite tout le long de la frange nord du Népal à la frontière du Tibet, que l'on désigne par le terme Bothia en népali, lequel sert à identifier ceux qui viennent du Tibet (Both), par delà l'[[Himalaya]].
Les Sherpas sont environ 170 000, soit moins de 1% de la population totale du Népal. Ils font partie d'un groupe plus vaste, qui habite tout le long de la frange nord du Népal à la frontière du Tibet, que l'on désigne par le terme Bothia en népali, lequel sert à identifier ceux qui viennent du Tibet (Both), par delà l'[[Himalaya]].
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Les Sherpas habitent principalement les régions du Solu, du Pharak et du [[Khumbu]] au Népal. Des communautés sherpa importantes sont également établies dans les régions adjacentes, notamment dans les vallées du Langtang, du Rolwaling et de l'Hélambu au nord de Kathmandou.
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Les Sherpas habitent principalement les régions du Solu, du Pharak et du [[Khumbu]] au Népal. Des communautés sherpa importantes sont également établies dans les régions adjacentes, notamment dans les vallées du [[Langtang]], du [[Rolwaling]] et de l'[[Hélambu]] au nord de Kathmandou.
Les principaux villages sherpa sont situés au Khumbu, lequel constitue le véritable cœur du pays sherpa. Les Sherpas y sont nettement majoritaires. [[Namche Bazar]] (les Sherpas disent Naujie ou Nauche), en est la plus importante ville. [[Pangboche]] serait le plus ancien village sherpa au Népal. Il aurait été construit il y a plus de 300 ans. Au nord de ces villages, plus haut dans la montagne, se trouvent des kharka, des zones de hauts pâturages comportant quelques habitations temporaires et quelques lodges (petites auberges rustiques pour les touristes de passage).
Les principaux villages sherpa sont situés au Khumbu, lequel constitue le véritable cœur du pays sherpa. Les Sherpas y sont nettement majoritaires. [[Namche Bazar]] (les Sherpas disent Naujie ou Nauche), en est la plus importante ville. [[Pangboche]] serait le plus ancien village sherpa au Népal. Il aurait été construit il y a plus de 300 ans. Au nord de ces villages, plus haut dans la montagne, se trouvent des kharka, des zones de hauts pâturages comportant quelques habitations temporaires et quelques lodges (petites auberges rustiques pour les touristes de passage).

Version actuelle

Le peuple Sherpa est un groupe ethnique du Népal originaire du Tibet. En tibétain, shar signifie « est » et pa est un suffixe qui signifie « peuple » : d’où le mot Sharpa ou Sherpa, désignant ceux qui viennent de l'est.

Sommaire

Origines

Il y a environ 500 ans, les Sherpas ont quitté la province du Kham, située dans l'est du Tibet (bouddhiste), pour venir s'établir dans les hautes vallées himalayennes du Népal, notamment au pied du mont Everest.

Les Sherpas sont environ 170 000, soit moins de 1% de la population totale du Népal. Ils font partie d'un groupe plus vaste, qui habite tout le long de la frange nord du Népal à la frontière du Tibet, que l'on désigne par le terme Bothia en népali, lequel sert à identifier ceux qui viennent du Tibet (Both), par delà l'Himalaya.

Les Sherpas habitent principalement les régions du Solu, du Pharak et du Khumbu au Népal. Des communautés sherpa importantes sont également établies dans les régions adjacentes, notamment dans les vallées du Langtang, du Rolwaling et de l'Hélambu au nord de Kathmandou.

Les principaux villages sherpa sont situés au Khumbu, lequel constitue le véritable cœur du pays sherpa. Les Sherpas y sont nettement majoritaires. Namche Bazar (les Sherpas disent Naujie ou Nauche), en est la plus importante ville. Pangboche serait le plus ancien village sherpa au Népal. Il aurait été construit il y a plus de 300 ans. Au nord de ces villages, plus haut dans la montagne, se trouvent des kharka, des zones de hauts pâturages comportant quelques habitations temporaires et quelques lodges (petites auberges rustiques pour les touristes de passage).

Malgré leur nombre restreint, les Sherpas se retrouvent également dans d'autres régions du Népal, surtout près des hauts sommets et dans les centres touristiques disposant d’une industrie hôtelière importante. Ils sont nombreux à Kathmandou et à Pokhara, près du massif de l’Annapurna dans le centre-ouest du Népal. Des communautés sherpa importantes occupent la vallée de l’Arun près du Makalu, dans le nord-est du Népal. Hors Népal, en Inde notamment, des communautés sherpa sont établies dans les régions de Darjeeling, de Kalimpong de même que dans l’état indien du Sikkim.

Le mode de vie des Sherpas

Les Sherpas sont traditionnellement commerçants, agriculteurs et pasteurs. La plupart des familles sherpa possède quelques champs, plutôt de petite dimension, dont l'un est attenant à leur maison. Les autres se trouvent souvent à des distances importantes. Ce morcellement de la terre est principalement dû aux règles régissant l'héritage.

Dans le Solu, les Sherpas sont principalement cultivateurs alors que les conditions climatiques permettent des cultures variées. Plus au nord dans le Khumbu, ils font l’élevage du yack et pratiquent une agriculture de subsistance là où les conditions climatiques le permettent. Ils cultivent de l’orge, du blé, du sarrasin et la pomme de terre. Celle-ci fut introduite au Khumbu au XIXe siècle. Du fait que l’on peut la cultiver à des altitudes supérieures à celles des céréales nordiques, cette culture a passablement modifié le mode de subsistance des Sherpas. L'été, les Sherpas conduisent leurs bêtes dans les alpages d'altitude (kharka). Les familles y disposent la plupart du temps d'une cabane très rudimentaire (yersa) pour s'abriter durant leur séjour à la kharka.

Les expéditions alpines sur les hauts sommets himalayens et les trekkings sur les pistes d’approche de ces sommets, ont ouvert de nouvelles possibilités aux Sherpas. Ceux-ci pratiquent désormais en grand nombre les métiers de la montagne en accompagnant les membres des expéditions alpines sur les sommets de même que les trekkeurs sur les sentiers du pays sherpa: sirdar, guide, porteur. Ces métiers sont venus combler un manque à gagner important du fait de la diminution du commerce du sel tibétain, à la suite de l’annexion du Tibet par la Chine. Ces métiers sont essentiellement saisonniers et la plupart des sherpas conservent des activités agro-pastorales complémentaires.

La société sherpa

Les Sherpas parlent un dialecte tibétain rattaché à la famille des langues tibéto-birmanes. Leur organisation sociale est basée sur le clan patrilinéaire. L'autorité au sein de la famille relève du père. La règle de filiation est donc paternelle : en l'absence du père, l'autorité sur les enfants est exercée par un membre du clan paternel, habituellement son frère aîné. Les clans sont exogames : un Sherpa ne peut épouser une personne appartenant à son propre clan. La société sherpa compte de nos jours une vingtaine de clans dont les Punassa, les Lhurka, les Paldorjee, les Nawa, les Chappa, etc.

Chez les Sherpas, il n'y a pas à proprement parler de régime de castes, comme c'est le cas chez les hindouistes. La société est néanmoins hiérarchisée. Les plus anciens clans sont considérés supérieurs aux clans regroupant ceux qui sont arrivés au cours du XVIIIe siècle. Les immigrants d'origine tibétaine plus récents forment une « caste » inférieure considérée impure. Les membres de ce groupe exercent souvent des métiers qui sont interdits aux Sherpas : ceux de forgeron (kami) et de boucher (yiawa) notamment. La prépondérance du clan tend à diminuer au sein de la société sherpa proprement dite, la richesse devenant de plus en plus le critère de différenciation sociale.

La Sherpani (femme sherpa) est assujettie à son époux. Elle s'occupe des tâches ménagères, de l'éducation des enfants et des cultures en l'absence du mari. Elle gère souvent les dépenses du logis. Avec l’avènement du trekking, de nombreux Sherpas ont ouvert des petites auberges ou ont converti une partie de leurs maisons en lodges pour accommoder les trekkeurs. Durant les saisons touristiques, au printemps et à l'automne, lorsque les maris partent à la montagne, les Sherpani assument l'entière responsabilité du foyer et assurent le fonctionnement des lodges et des petites auberges.

Les Sherpas sont bouddhistes. Plus précisément, ils pratiquent le bouddhisme tantrique rattaché à l’école Mahayana, parfois appelé bouddhisme tibétain ou lamaïsme. Cette forme de bouddhisme se caractérise par ses nombreuses divinités et par un ensemble de rituels faisant largement appel au mouvement et au son, ce qui lui confère un caractère quelque peu ésotérique. Ayant conservé des rudiments de la vieille religion bön prébouddhique, le bouddhisme des Sherpas comporte de nombreuses superstitions et la croyance en un monde d'esprits malveillants, d'où le recours à des pratiques chamaniques ayant notamment pour but d’amadouer les mauvais esprits, cause de maladie et de mauvaise fortune. (voir aussi : Bouddhisme au Népal)

La nourriture des Sherpas

Les Sherpas élèvent le yack (yak). Ils l'élèvent pour le portage, mais aussi pour sa chair, sa laine, sa peau, son lait (barraté pour en faire du fromage et du beurre) et sa bouse.

Anciennement, les Sherpas se nourrissaient uniquement des quelques produits de leurs maigres cultures et plus rarement de leur élevage : farine de sarrasin et d'orge, quelques variétés de légumes et exceptionnellement un peu de viande. Avec l’orge grillé additionné d’eau ou de thé salé, parfois enrichi de beurre de yack, on préparait la tsampa, le met traditionnel tibétain, consistant en une sorte de purée dense. Avec l'orge et le sarrasin, on préparait aussi des chapati, une sorte de pain en galette cuit dans une poêle. Les jours fastes, de petits morceaux de viande mélangés aux plats agrémentaient les repas.

Quoique la tsampa compte toujours parmi les plats préparés par les Sherpas, la pomme de terre l'a remplacée comme aliment de base. Utilisée de différentes façons, elle a permis de varier les menus. Les Sherpas apprécient notamment le gurr, une galette de pomme de terre aux épices que l’on mange avec du fromage. Le shakpa, est une sorte de potage aux légumes auquel on ajoute des boulettes de pâte spongieuses. Le chuchif, un fromage séché coupé en cubes très dur, est aussi très apprécié.

Les momo (kothe), un plat typiquement tibétain fait de raviolis farcis de viande ou de légumes cuits à la vapeur ou frit, est servi certains jours de fête ou encore pour honorer un invité. Quelques légumes cultivés sur place viennent agrémenter les plats de base : choux, oignons, radis et quelques autres variétés. Les familles plus aisées peuvent se procurer diverses denrées aux marchés : viande de brebis séchée, pâtes, lait en poudre, huile, oeufs, biscuits, farine etc.

Le riz, acheminé des collines, coûte cher. Il est par ailleurs offert aux touristes sous forme de dal bath, où il est mélangé avec une soupe de lentilles ou de légumes. Il en va de même pour la viande car elle est rare. Les bouddhistes répugnent à tuer des animaux. La viande de yack est appréciée mais en général, seuls les vieux animaux ou ceux qui sont victimes d’un accident sont consommés. Parfois des animaux sont tués pour faire boucherie par un « étranger » appartenant à une catégorie ou « caste » jugée impure par les Sherpas.

Les Sherpas sont friands de thé tibétain au beurre rance (sucha), aussi appelé fecha. Ils fabriquent le chang, une sorte de bière épaisse à base d'orge dont la teneur en alcool est relativement faible, de même que l'arak (rakshi en népali), un alcool beaucoup plus corsé.

Des Sherpas célèbres

Le Sherpa le plus connu est Tensing Norgay. Faisant équipe avec Edmund Hillary, ils ont les premiers conquis l’Everest en mai 1953.

Babu Chhiri Sherpa a établi le record de la plus longue période de temps passée au sommet de l’Everest sans oxygène. Le 6 mai 1999, il y est resté 21 heures 30 minutes, surprenant tous les experts qui ne croyaient pas l’homme capable de s’exposer aussi longtemps dans un environnement aussi pauvre en oxygène.

Deux Sherpas, Pemba Dorjie et Lhakpa Gelu, ont récemment concouru afin de savoir lequel des deux pouvait escalader le mont Everest le plus rapidement à partir du camp de base. Le 23 mai 2003, Dorjie réussit l’escalade en 12 heures et 46 minutes. Trois jours plus tard, Gelu battit son record de 2 heures, arrivant en 10 heures 46 minutes. Le 21 mai 2004, Pemba Dorjie améliora encore le record par plus de deux heures, avec un temps total de 8 heures et dix minutes. Ce nouveau record a d'abord été contesté par ses concurrents. Après enquête, le Ministère du Tourisme népalais a confirmé ce nouveau record.

Parvenu 18 fois au sommet, Appa Sherpa détient le record du plus grand nombre d'ascensions réussies sur l’Everest. Après une première escalade réalisée le 10 mai 1990, il bat son propre record le 16 mai 2007 (17e ascension), puis le 22 mai 2008 (18e).

Carte des principaux peuples du Népal

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal