Sakurajima

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Le Sakurajima ( japonais : 桜島, Sakura-jima) est un volcan du Japon situé dans le sud de l'île de Kyûshû.

Géographie

Le Sakurajima forme une presqu'île de 80 km2 rattachée à l'île de Kyûshû depuis 1914. Il se trouve dans le nord de la baie de Kagoshima, sur le bord sud de la caldeira d'Aira.

C'est un des volcans les plus actifs du Japon. Lors de la puissante éruption de 1914, le volcan a cessé d'être une île lorsque de la lave a comblé le détroit qui la séparait de l'île de Kyûshû. Il fait peser un risque constant de nuées ardentes et de tsunamis à la population qui vit à proximité, notamment la ville de Kagoshima (environ 600 000 habitants) distante de huit kilomètres à vol d'oiseau.

La caldeira d'Aira

La caldeira d'Aira (姶良カルデラ, Aira karudera) est une gigantesque caldeira dans la sud de l'île japonaise de Kyūshū. Elle fut créée par une éruption massive, il y approximativement 22 000 ans. La ville de Kagoshima et le volcan de Sakurajima qui est un cone post caldeira sont situés dans la caldeira d'Aira. Une éruption volumineuse de flots de roches pyroclastiques accompagna la formation de cette caldeira, large de 17 km sur 23.

Le volcan

Il est formé de trois sommets : le Kitadake (1117 mètres d'altitude) au nord, le Nakadake (1080 mètres d'altitude) au centre et le Minamidake (1040 mètres d'altitude) au sud.

Le type explosif du volcan et la présence de centaines de milliers d'habitants à proximité immédiate créent un enjeu humain particulièrement élevé.

De nombreux travaux ont été entrepris et des mesures ont été prises afin de limiter les risques encourus par la population :

  • Les habitants connaissent un plan d'évacuation programmée. Chaque 12 janvier, date anniversaire de l'explosion de 1914, elle fait même l'objet d'une répétition générale à laquelle ne manquent que la lave et les bombes.
  • Sur les pentes du Sakurajima ont été construits de nombreux canaux de collecte, digues et bassins de rétention afin de canaliser et de stopper les lahars.
  • La population vivant à proximité du volcan est soumise à des mesures particulières de sécurité avec des plans d'évacuation, le port du casque obligatoire pour les enfants (le casque les protège des retombées de cendres et de petites pierres projetées dans l'atmosphère presque quotidiennement). Pour les écoliers, la consigne est de se jeter sous les pupitres à la moindre alerte. Le premier danger qu'offre le Sakurajima est en effet l'écroulement des toits sous le poids des cendres.
  • Des abris en béton armé tous les 200 mètres servent de refuges en cas de projections de blocs.
  • Le délai maximal que s'accordent les autorités pour évacuer la presqu'île en cas d'éruption imminente est de 4 heures. D'où le soin apporté aux exercices d'entraînement à l'évacuation.
  • En cas d'éruption, huit ferries feraient immédiatement route vers Sakurajima. Pour les exercices d'évacuation, trois ferries sont réquisitionnés pour emmener la population dans le calme.
  • Un réseau de détection et d'alerte des tsunamis et des séismes a été mis en place dans la baie de Kagoshima.

Néanmoins le Sakurajima constitue un lieu touristiques avec des sources chaudes, du thermalisme, un sol très fertile permettant la culture des plus gros Daikon du monde (une trentaine de kilos pour les plus gros) et des plus petites mandarines du monde (les komikans avec trois centimètres de diamètre)

Histoire

Il y a 22 000 ans se forme la caldeira d'Aira au cours d'une éruption qui projette des centaines de kilomètres cubes de matériaux dans l'atmosphère. Il y a 13 000 ans commence à se former le Sakurajima sur le bord sud de la caldeira, dans la baie de Kagoshima.

Le volcan, très actif, a des éruptions stromboliennes qui se produisent dans un cratère sommital (le cratère Showa) mais plusieurs éruptions pliniennes se sont produites en 1471-1476, 1779-1782 et 1914.

Lorsque l'éruption commence le 11 janvier 1914, le Sakurajima était endormi depuis un siècle. Des séismes précurseurs avaient permis d'alerter la population et d'évacuer en partie l'île. Un panache de cendres volcaniques s'est élevé jusqu'à huit kilomètres d'altitude et des nuées ardentes ont dévalé les pentes du volcan. Le 13 janvier, un puissant séisme tue 35 personnes et à partir de cette date l'activité éruptive change : les explosions se font moins fréquentes et des coulées de lave apparaissent à l'est et à l'ouest du sommet, agrandissant l'île et la reliant à celle de Kyûshû en comblant partiellement le détroit large de 400 mètres et profond de 72 mètres. L'activité effusive dura des mois ce qui est rare au Japon où la lave est généralement andésitique et trop visqueuse pour pouvoir s'écouler.

Durant la phase finale de l'éruption, le fond de la caldeira d'Aira s'est abaissé de soixante centimètres, vraisemblablement à cause de la vidange de la chambre magmatique. Le fait que la subsidence se soit produite au centre de la caldeira et non sous le Sakurajima a permis de démontrer le lien entre le volcan et la caldeira, notamment la présence d'une chambre magmatique unique. La modification de la morphologie de la baie de Kagoshima avec la disparition d'un détroit au profit d'un isthme a affecté les marées avec l'augmentation du marnage.

Depuis 1955, l'activité du volcan est presque constante avec cent à deux cents grandes explosions par an et quelques nuées ardentes.

L'observatoire volcanologique fut créé en 1960 afin de prévoir les éruptions importantes. Le Sakurajima est ainsi un des volcans les plus surveillés et les mieux étudiés au monde.

Image:Kagosh2045.JPG

Le Sakurajima et Kagoshima en premier plan

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