Robert Rauschenberg

Un article de Nezumi.

Robert Milton Ernest Rauschenberg plasticien contemporain américain, né le 22 octobre 1925 à Port Arthur, Texas, et mort le 12 mai 2008 à Captive Island, Floride.
Considéré comme l'un des plus grands représentants de l'expressionnisme abstrait et comme le précurseur du Pop Art, ses diverses réalisations vont de la peinture à la gravure, en passant par la photographie, la chorégraphie et la musique.

Biographie

Milton Ernest Rauschenberg est né à Port Arthur (Texas), une ville dont la principale activité économique était le raffinage du pétrole. Son grand-père était un médecin allemand qui épousa une Indienne cherokee. Il grandit dans une famille pauvre.

Après des études de pharmacie à l'Université du Texas à Austin, il est incorporé dans l’armée américaine au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il intégre le Navy Hospital Corps de San Diego en Californie. Rauschenberg s’inscrit au Kansas City Art Institute où il étudie la peinture, l’histoire de l’art, la composition, la sculpture, la musique, l’anatomie et la mode de 1947 à 1948. Plus tard, il rencontre Willem de Kooning, rencontre décisive pour son œuvre.

En 1948, il part étudier l’art à Paris à Académie Julian, où il tombe amoureux de la jeune peintre américaine Susan Weil. Il l’épouse au printemps 1950 et le couple a un fils prénommé Christopher, avant de se séparer. Il poursuit sa formation artistique au Black Mountain College (Caroline du Nord) où il assiste aux cours de Josef Albers. Il étudie également à l’Art Students League de New York aux côtés de Morris Kantor et Vaclav Vytlacil. En 1951, a lieu sa première exposition personnelle à la Betty Parson Gallery de New York où aucune de ses œuvres n'est vendue.

Il fit la rencontre Leo Castell et de John Cage . En 1952, il part faire un séjour en Europe et en Afrique du Nord avec l'artiste Cy Twombly, crée des collages qui annonçent sa méthode de combinaison de thèmes disparates dont la plupart des motifs prendront définitivement place dans son registre iconographique.

Il s’installe ensuite à New York où il expose ses monochromes. Il fait la connaissance de Jasper Johns, qui travaillait dans un atelier situé dans le même immeuble sur Pearl Street.

En 1959, il participe à la première Biennale de Paris et expose chez Daniel Cordier.

Il commence à explorer la technique du transfert avec solvant dans son travail de dessins en 1958 (34 Drawings for Dante’s ‘Inferno’) une série de photographies délavées par du solvant. En 1962, il commence à utiliser des sérigraphies pour incorporer des images réelles à ses peintures, depuis ses propres photographies jusqu'à des images prises dans les médias populaires. Pendant les quatre années précédentes, il avait utilisé une technique de transfert direct pour introduire dans ses dessins le contenu de journaux et de revues, publicités, images, cartes et bandes dessinées. Mais après une visite au studio d'Andy Warhol durant l'été de 1962, alors que celui-ci était encore peu connu, il découvre les possibilités qu'offrent les sérigraphies commerciales. Bien que la technique de transfert veuille que l'image transférée soit de la même taille que l'originale, la sérigraphie permettait à Rauschenberg de transcrire des images à une échelle beaucoup plus grande et de les réutiliser facilement dans divers contextes.

En 1963, il conçoit la chorégraphie et danse lui-même dans Pelican. En 1964, il voyage de nouveau en Europe, puis en Asie avec la compagnie de danse Merce Cunningham. Une exposition lui est consacré à Londres (Whitechapel Gallery) et à la Biennale de Venise la même année.

Puis, en 1966, l'artiste américain fonde les « Experiments in Art and Technology » (avec l’ingénieur Billy Klüver. Ce groupe a pour but de faciliter un échange entre les artistes et les ingénieurs, ce qui lui permet d’assister au décollage d'Apollo 11 en 1969 (Lithographies Stoned Monn). Rauschenberg se joint en 1970 à un groupe d'artistes qui, en protestation face à l'action militaire des États-Unis au Vietnam, retirent leurs œuvres du Pavillon de États-Unis à la 35ème Biennale de Venise.

En 1982, il se rend deux fois au Japon pour travailler la céramique à Shigaraki. L'année suivante, il fait des dessins sur des tapis de cérémonie et des cartons en rapport avec son voyage en Thaïlande, au Sri Lanka et au Japon. Le 2 novembre 1993, il est lauréat au Second Prix d'Art d'Hiroshima.

Durant les années suivantes, Rauschenberg explore l'emploi du métal comme support pour la peinture, l’ émail et les images sérigraphiées. Les images et objets trouvés renvoient aux voyages de l'artiste, tandis que les surfaces métalliques polies reflètent l'environnement immédiat des œuvres.

Il résidait sur l'île de Captiva en Floride où il possédait un immense atelier, tout en gardant un appartement à Greenwich Village à New York. Lorsqu’il devint célèbre, il consacra plusieurs millions de dollars à la philanthropie en faisant des dons pour la recherche médicale ou en faveur des femmes et des enfants. Il soutint aussi financièrement d’autres artistes ainsi que le Parti démocrate américain.

Citations

  • Ce sont mes mains qui me servent de cerveau.
  • Les objets que j'utilise sont la plupart du temps emprisonnés dans leur banalité ordinaire. Aucune recherche de rareté. A New-York, il impossible de marcher dans les rues sans voir un pneu, une boîte, un carton. Je ne fais que les prendre et les rendre à leur monde propre...
  • Dans ma vie, j'ai toujours ressenti de la joie en travaillant. Je ne sais pas si j'ai tort ou raison, mais je pense que presque tous les artistes éprouvent une part de cette joie. Moi, j'en ai même trop...
  • Quand j'utilise des images, je m'efforce de montrer que le moment est passé. La photo arrive inévitablement trop tard : j'utilise ainsi beaucoup d'images imprimées, déjà reproduites, qui accusent ce caractère.
  • Le pop art veut que l'objet reste objet en soi, dans son lieu propre, avec sa marque propre et son usage propre. Alors que, dans mes premiers travaux, j'étais déjà plus attaché à le transformer.
  • C'est la danse qui rend claire la conscience du moment présent, partagé à la fois par le danseur et le spectateur. Le corps est l'événement et cet événement n'existe qu'une fois (...). Il est frustrant que l'art du peintre ou du sculpteur ne puisse jamais approcher ce présent toujours changeant, ne dise jamais rien de cette vie du corps indépendant de l'art...

Galerie

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Barge, 1962


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Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal