Quechua

Un article de Nezumi.

Les Quechuas, Quichuas, Kichuas, Kichwas ou Kechuas, sont un groupe de peuples d'Amérique du Sud qui forment la plus nombreuse des familles ethnolinguistiques amérindiennes (groupe de langues quechua).

Principalement localisés dans les régions Andines du Pérou, de la Bolivie, et de l'Équateur, on en rencontre également des représentants au sud de la Colombie, ainsi qu'au nord de l'Argentine et du Chili, ce qui correspond à l'ère d'extension maximale de l'Empire Inca dont le Quechua était la langue véhiculaire.

Le mot « Quechua » est à l’origine le nom de groupes tribaux qui, après avoir dominé les populations voisines, ont fondé vers le XIIe siècle le royaume de Cusco. Vers le XIIIe siècle, apparaît la dynastie Inca qui de royaume, devient un empire conquérant, unifiant des peuples aux cultures diverses, en imposant leur langue alors appelée Runa simi (« langue des hommes » ou « langage du monde »), et pratiquant une politique colonisatrice : transferts de populations et envoi de savants et d’artisans afin d’échanger et d’uniformiser connaissances et techniques. Ce n’est qu’à l’époque de la colonisation espagnole, que la langue a pris le nom de Quechua. Les missionnaires espagnols qui ont adopté le quechua comme langue de communication et d'évangélisation, ont achevé de propager cette langue sur de vastes territoires au détriment de langues plus anciennes.

La langue quechua

Avant le développement de l'empire inca, le quechua était la langue des Chinchas qui vivaient dans la région côtière autour de l'actuelle ville de Lima et qui comprend notamment le temple de Pachacamac. Durant le premier millénaire après J.-C., la langue se serait propagée dans un premier temps via les échanges commerciaux entre les Chinchas et les peuples voisins, notamment à Cajamarca et jusqu'en Équateur, sans nécessairement s'y imposer comme langue vernaculaire.

Le quechua est devenu la langue impériale des Incas après l'annexion « amicale » des territoires des Chinchas sous le règne de Pachacutec. Durant les générations suivantes, la langue s'est propagée dans une grande partie de l'empire inca grandissant, soit par une politique de colonisation, soit comme le rapportait l'historien jésuite Blas Valera en éduquant directement à Cuzco les héritiers des territoires vassalisés, lesquels devaient en retour transmettre le quechua à leur descendance.

Le quechua dit "normalisé" a trois voyelles : i, a et u (ou).

Chaque consonne occlusive (labiale, dentale, palatale, vélaire et uvulaire) a une variante simple, une variante glottale et une variante aspirée (exemple : p, p' et ph).

Le quechua est une langue agglutinante, construisant ses mots à l'aide de suffixes stables, au nombre d'une centaine.

Le syntagme nominal est constitué d'une base à laquelle viennent s'adjoindre d'éventuels suffixes possessifs (proches des personnes de la conjugaison), des suffixes modificateurs et des suffixes casuels (lesquels sont au nombre de 12). Un éventuel suffixe de non pluralité se place entre les premiers et les seconds.

Le syntagme verbal, situé en fin de phrase, est constitué de marques de temps, d'aspects, de transitions, de post-verbes et de marques de la personne. La première personne du pluriel est dédoublée en "nous inclusif" (nous, y compris toi) et "nous exclusif" (nous, mais pas toi). Le concept de genre est inopérant en quechua, et celui de nombre a une importance moindre que dans les langues indo-européennes.

Le quechua est particulièrement riche et nuancé pour exprimer l'implication du sujet dans les processus exprimés, et notamment les modalités de sa connaissance du sujet (l'Évidentialité).

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal