Plus jamais seul

Un article de Nezumi.

Plus jamais seul, exposition réalisée par Hervé Di Rosa fin 2016 à la maison rouge, Paris

Propos

Cette exposition est multiforme: elle présente l'activité de Di Rosa artiste de ses débuts dans les années 1980 à aujourd’hui, de ce que l’on a appelé jadis la Figuration libre jusqu’à ses expérimentations actuelles. D'un autre coté, elle montre Di Rosa collectionneur et archiviste de notre époque.

La rétrospective de sa création personnelle n’est pas accrochée dans l’ordre chronologique et ne se veut pas exhaustive mais suggestive. Elle zigzague entre périodes, styles et techniques, de l’œuvre rapide sur papier de petit format jusqu’aux toiles de très vastes dimensions qui exigent un labeur long et minutieux et dont plusieurs, consacrées à la vie amoureuse des poissons et mollusques, sont semées d’exercices de pure virtuosité comme peindre des bulles par exemple. Plus ample encore est La Vie des pauvres, galerie sombre de 20 mètres de long dont les murs sont couverts de scènes de misère et de souffrance grandeur nature à l’acrylique noire sur papier kraft. Durement expressives, elles ont été dessinées en 1993.

Entre ces travaux, la distance est grande, même si l’on reconnaît chaque fois le tracé synthétique et l’espace peu profond et saturé caractéristiques de Di Rosa. On ajoute à l’énumération les tableaux faits en partie de plaques de métal découpées et rivetées de 1992, les paysages de Miami et des quartiers nord de Paris de 2005 et, les variations façon bande dessinée des années 1980. On compte plus d'une demi-douzaine de manières différentes. Il faut ajouter les différents styles pour tout ce qui est à trois dimensions et relève, selon les cas, de la sculpture monumentale en bois, de la figure comique en résine peinte ou de l’assemblage.

Déclarations de Hervé Di Rosa

«Il y a trois ou quatre expositions en une. Ce sont de grands chapitres liés et séparés à la fois pour couvrir la totalité de mes activités. »

« Certains ensembles résultent de mes voyages, en fonction des lieux. J’ai toujours cherché ceux où il y avait un artisanat encore très fort, pas standardisé, une tradition vivace. Au cours de mon tour du monde, commencé en 1993 en Bulgarie chez les peintres d’icônes et non encore achevé, j'ai non seulement exploré ces métiers et leurs histoires, mais aussi travaillé avec eux, ici perlages, là nacre, ailleurs encore céramiques. Je suis passé par l’Afrique du Sud et Cuba, Addis-Abeba et Séville, le Bénin et la Floride. De ces confrontations sont nées quelques-unes de mes œuvres les plus délicieusement hybrides et subtiles, au premier rang desquelles les statues nées de ma collaboration avec les sculpteurs de Foumban (Cameroun), virtuoses de la fonte à la cire perdue et de la taille du bois.»

« La peinture me soigne et m’enthousiasme. Chaque tableau est un transmetteur d’énergie vitale. C'est un penchant né au lycée en philo, en terminale, à Sète dans les années 1970. J’ai découvert Burroughs et Artaud à 15 ans, et cela a transformé ma vision des choses, très fort. »

Galerie

Travaux de Di Rosa


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Dirosapocalypse, 1984


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Collections de Di Rosa

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