Pic du Midi de Bigorre

Un article de Nezumi.

Version du 19 septembre 2010 à 20:35 par Nezumi (Discuter | Contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
Pic du Midi de Bigorre
Altitude : 2 877 m
Localisation : Hautes-Pyrénées
Afficher la carte de ce lieu
Coordonnées (en décimal) :
Latitude = 42.936 ; longitude = 0.142
Galerie de photos complémentaire
Première ascension : Antiquité
Une description de la voie d'accès

Le pic du Midi de Bigorre (en occitan gascon pic de Mieidia de Bigòrra) est situé dans les Hautes-Pyrénées, et atteint une altitude de 2 877 mètres.

Il est connu entre autres pour la présence d'un observatoire astronomique, d'un relais de télévision, et depuis 2000 d'un centre touristique.

Étant situé très en avant de la chaîne, le pic a longtemps été considéré comme le point culminant des Pyrénées. Il est connu pour son panorama sur la chaîne de montagnes franco-espagnole.

Voir aussi: Pic du Midi de Bigorre

Histoire du Pic du Midi de Bigorre

Les plus anciens témoignages sur le Pic du Midi se retrouvent dans les récits de la mythologie pyrénéenne, subtil mélange des panthéons locaux et grecs. Ainsi les Pyrénées seraient le tombeau de la belle Pyrène, morte de trop avoir aimé Héraklès. Celui-ci lui fit le plus beau et le plus grands des tombeaux: les Pyrénées. De leurs amours était né Python, serpent mythique qui garde le tombeau de la belle Pyrène, sa tête se trouve à Gavarnie et sa queue au Pic du Midi de Bigorre, que les strates de gneiss permettent, parfois, d'imaginer. En même temps que les habitants du Haut-Adour vénéraient le dieu solaire Abellios, le Pic devenait pour eux un élément essentiel de leur espace vécu.

Au delà de cette mythologie, il est certain, que vu la facilité d'accès aux meilleurs jours de la fin d'été, le Pic du Midi était déjà fréquenté par nos lointains ancètres, comme le prouve la pointe de flèche découverte par le Général deNansouty aux environs de Sencours: " Nous pourrons affirmer que nos ancêtres préhistoriques ont chassé l'isard jusqu'à la cime du Pic du Midi ". in Bulletin de la Société Ramond, 1879, p.12

Au XVIe siècle nous trouvons les premiers témoignages écrits sur le Pic. Ainsi vers 1540, le savant Scaliger serait venu y faire des observations. Le Pic du Midi attire déjà les nombreux curistes et personnalités qui séjournent à Bagnères-de-Bigorre. En effet, la précocité de la renaissance thermale de l'antique Aquae Convenarum contribue à la formation d'une élite locale, culturelle et scientifique.

L'astronome François de Plantade (1670-1741), Montpelliérain de naissance, après des études de droit dans sa ville natale, séjourne à Paris et entre en relation avec Jean-Dominique Cassini qui l'incite à se tourner vers l'astronomie. Avec lui, le Pic du Midi entre dans le champ d'investigation des scientifiques. Il monte au Pic à plusieurs reprises: il étudie pour la première fois de façon scientifique la couronne solaire lors de l'éclipse de 1706. il remonte en 1741 pour y effectuer des mesures barométriques.

Le Baron de Secondat, fils de Montesquieu, y est venu pour mesurer les points d'ébullition du Vif-Argent (mercure) et de l'Esprit de Vin (alcool) pour comparer les altitudes du Pic et du Canigou. Gaspard Monge (1746-1818) et Jean Darcet (1725-1801) viennent en 1775 pour en étudier l'altitude. Darcet conçoit même le projet d'y construire un observatoire. Le projet avorte suite à la disgrâce de Turgot.

La modernisation du chemin qui passe au col du Tourmalet. attend le milieu du XIXe siècle: La route thermale, une étape qui marque l'histoire et le début d'une grande aventure dans les Pyrénées. Elle est inaugurée le 30 août 1864, au sommet du Col du Tourmalet. Les travaux avaient été financés par Napoléon III en 1859.

Image:Picmidi20790.jpg

Construction de l'observatoire

La construction de l'observatoire a débuté dans les années 1870, sous la direction du général Charles du Bois de Nansouty, et de l'ingénieur Célestin Vaussenat. Les premiers terrassements au sommet commencent en 1875. Les premiers locaux sont achevés le 8 septembre 1882. Par la suite, ces locaux ont été grandement complétés : nouvelles terrasses, nouvelles coupoles, nouveaux bâtiments d'habitation. L'électricité arrive au sommet en 1949. Auparavant, les équipements électriques étaient alimentés par un ensemble de batteries et un groupe électrogène.

En 1905 est installée la coupole Baillaud, de 8 m de diamètre. Elle est équipée d'une monture équatoriale mécanique. Elle abrite une lunette et un télescope réflecteur. En 1946, M. Gentilli offre à l'observatoire une coupole et un télescope de 60 cm.

Un premier téléphérique, dédié au transport du personnel, est installé en 1952, ce qui permet d'atteindre le sommet en toute saison. En 1959-1962 est installé le bâtiment interministériel, qui regroupe les activités d'astronomie, de météorologie, de télévision et de navigation aérienne.

Un spectrographe est installé en 1958. En 1963, la NASA finance l'installation d'un télescope de 106 cm. Il est utilisé pour prendre des clichés précis de la surface lunaire dans le cadre de la préparation des missions Apollo.

Une tour haute de 28 m et de 2 m de diamètre est construite à partir de 1972. Elle est installée à l'écart des autres bâtiments, de façon à minimiser les perturbations atmosphériques. En 1980, elle abrite un télescope de 2 m : le télescope Bernard Lyot.

L'observatoire dispose d'un coronographe, qui permet l'étude de la couronne solaire. Autre instrument, installé depuis 1961, la Coupole Tourelle. Cette coupole à la forme caractéristique abrite une lunette de 50 cm de diamètre destinée à l'étude du Soleil (imagerie de la surface, étude de la granulation). L'instrumentation s'est vue complétée en 1980 par un spectrographe.

En 1994, l'État envisage la fermeture de l'observatoire.

La région Midi-Pyrénées se mobilise, et crée un syndicat mixte pour la réhabilitation du site. Le travaux comprennent une réhabilitation des installations scientifiques, ainsi que l'ouverture au public d'une partie du site. Ainsi, le téléphérique de service est remplacé par un nouveau téléphérique capable d'accueillir le grand public. D'importants travaux sont engagés à partir de 1996 ; le site, dans sa version rénovée, ouvre en l'an 2000. Avec un musée, un restaurant et plusieurs terrasses.
Les randonneurs, obligés de payer pour accéder au site, sont mécontents. Suite à de nombreuses pétitions, une petite terrasse leur est ouverte, sans aucune commodité cependant, ni boissons, ni toilettes.

Radio et télévision

En 1926-1927 sont installées au pic deux pylônes de 25 m de haut, qui supportent une antenne de radiodiffusion.

Un émetteur de télévision est installé en 1957. Il commence ses émissions le 14 septembre.

Lors de la construction du bâtiment interministériel, un nouvel émetteur est installé. Il dispose d'une antenne de 104 m de haut. Ses émissions commencent en 1963. Cet émetteur diffuse des émissions de radio FM et de télévision (analogique et désormais numérique). Il dessert une importante partie du sud-ouest de la France, environ un septième du territoire national.

Voies d'accès

Il est possible d'accéder en téléphérique, au départ de La Mongie. Ce téléphérique est composé de deux tronçons. Le premier tronçon, entre La Mongie (1 800 m) et le Taoulet (2 300 m); le second tronçon, entre le Taoulet et le pic du Midi (2 872 m), ne comporte qu'un seul pylône, près de la gare d'arrivée. Il présente une travée de câble de 2 550 m de long entre le Taoulet et ce pylône.

Mais il est possible d'accéder à pied, avec de nombreuses variantes:

  • L'ancienne route qui part du Col du Tourmalet (2 115m), facile, mais peu intéressante (770 m de dénivelé).
  • Depuis Artigues, le chemin dit "des muletiers" en référence aux montagnards qui ont approvisionné le Pic jusqu'à la construction des routes et téléphériques. Sans difficulté, très bien tracé mais dénivellé important de 1650 m.
  • Depuis la cabane de Toue (1944m), située entre Barèges et le col du Tourmalet, un itinéraire bien balisé conduit en 3h au sommet (950 m de dénivelé)

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal