Palais de Tokyo

Un article de Nezumi.

Le Palais de Tokyo est un bâtiment consacré à l'art moderne et contemporain (nom d'origine : « Palais des Musées d'art moderne »), situé au 13, avenue du Président-Wilson dans le 16e arrondissement de Paris. L'aile Est du bâtiment, qui appartient à la Ville de Paris, abrite le Musée d'art moderne de la ville de Paris tandis que l'aile Ouest, qui appartient à l'État, après avoir été consacré à la Cinémathèque de Paris, accueille depuis 2002 un centre d'art contemporain, le Palais de Tokyo / Site de création contemporaine.

Le bâtiment du Palais de Tokyo donne, du côté de la Seine, sur l'avenue de New-York qui a porté le nom de Quai Debilly puis Avenue de Tokio (de 1918 à 1945). Un arrêté municipal du 14 mai 1997 a attribué le nom de Place de Tokyo (avec une graphie différente de celle de l'ancienne avenue) à une aire de stationnement située devant le Palais de Tokyo, du côté de l'avenue du Président-Wilson.

Le bâtiment

En 1932, confronté à l'exiguïté du musée du Luxembourg, et après l'abandon du projet d'Auguste Perret pour une cité des musées à l'emplacement du Trocadéro, l’État décide en 1934 de construire un musée national d'Art moderne. La Ville de Paris, propriétaire des terrains, s’étant engagée à garantir l’emprunt lancé pour le financement de l’Exposition internationale de 1937, en contrepartie, l’État accepte finalement d'assumer la construction de deux musées d’art moderne, tout en s’engageant à remettre l’un d’eux à la Ville de Paris pour soulager le musée du Petit Palais : celui de l’État à l’Ouest et celui de la Ville à l’Est.

Le terrain choisi comprend une partie du site de l'ancienne manufacture de tapis de la Savonnerie, transférée en 1826 dans l'enceinte de la manufacture des Gobelins et alors occupé par la Manutention militaire. Le projet de Jean-Claude Dondel, André Aubert, Paul Viard et Marcel Dastugue, fut retenu parmi les 128 propositions du concours d'architecture, auquel participèrent les architectes les plus reconnus de l'époque, dont Le Corbusier ou Mallet-Stevens. Les lauréats édifièrent un bâtiment de style sobre et monumental, composé de deux ailes symétriques reliées entre elles par un grand péristyle, de part et d'autre d'un axe perpendiculaire à la Seine, sur lequel est situé le miroir d'eau.

Le palais de Tokyo est l’un des trois édifices permanents édifiés pour l’Exposition internationale de 1937. Le 24 mai 1937, le président Lebrun inaugure le « Palais des Musées d’Art Moderne » remplaçant le musée du Luxembourg qui est alors fermé. Pendant l'exposition, le palais abrite une rétrospective de l'art français depuis le Moyen Âge réunissant plus de 1300 œuvres provenant également de musées de province et de l'étranger. Les collections de la Ville de Paris sont présentées provisoirement dans l'aile Est à partir de 1940, tandis que le musée national d'art moderne ouvre ses portes durant quelques mois dans l'aile Ouest, le 6 août 1942, avec un tiers de la collection ramené des dépôts de la zone occupée, la véritable inauguration n'ayant toutefois lieu que le 9 juin 1947. Le bâtiment prend plus tard le nom de « Palais de Tokyo » en référence au quai du même nom.

Dans les années 1950, l'aile Est fait l'objet de travaux importants qui permettent l'ouverture en 1961 du musée d'art moderne de la ville de Paris, constitué à partir des œuvres du Petit Palais. En 1977, avec l'inauguration du Centre Georges-Pompidou, les collections du musée national d'art moderne quittent l'aile ouest du bâtiment du Palais de Tokyo en laissant sur place les œuvres post-impressionnistes des artistes nés avant 1870, qui rejoindront en 1986 le musée d'Orsay. Entre 1977 et 1986, un Musée d'art et d'essai y est également implanté à titre transitoire. Les réserves du Fonds national d'art contemporain (FNAC) y sont installées au niveau de la Seine jusqu'en 1991, date de leur transfert à La Défense. De 1988 à 1990, l'Institut des hautes études en arts plastiques créé par Pontus Hulten occupe les anciennes salles de sculptures du musée.

De 1984 à 1993, le Centre national de la photographie (CNP) est implanté au Palais de Tokyo, avant d'être installé à l'hôtel Salomon de Rothschild, puis à la Galerie nationale du Jeu de Paume. L'école du cinéma, la Femis, occupe des locaux au Palais de Tokyo de 1988 à 1995. Avec le projet de déménagement de la Cinémathèque française, mal installée au Palais de Chaillot où l'on souhaite créer une Cité de l'architecture et du patrimoine, se fait jour un projet de « Palais du cinéma » qui regrouperait, outre ces deux institutions et le musée du cinéma, la Bibliothèque-filmothèque du film et de l'image (Bifi). Les occupants du Palais de Tokyo n'entrant pas dans le champ de ce projet sont évacués, à l'instar du FNAC. À compter de 1995, l'aile Ouest du Palais de Tokyo est inoccupée.

Le Palais de Tokyo / Site de création contemporaine

En 1999, Catherine Trautmann, ministre de la Culture et de la Communication, décide de rouvrir partiellement l'aile Ouest du bâtiment en y implantant un centre d'art contemporain, avec un accent mis sur la scène émergente, notamment française et européenne.

Une partie du bâtiment Palais de Tokyo est alors dévolue à une association loi de 1901, présidée d'abord par le célèbre critique d'art contemporain Pierre Restany puis, après son décès en 2003, par Maurice Lévy, président-directeur général de Publicis, dénommée Palais de Tokyo / Site de création contemporaine.

Le Palais de Tokyo / Site de création contemporaine est inauguré par Lionel Jospin le 21 janvier 2002.

Dans des espaces réaménagés par les architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, le Palais de Tokyo / Site de création contemporaine, est un lieu interdisciplinaire consacré à la création contemporaine sous toutes ses formes : peinture, sculpture, design, mode, vidéo, cinéma, littérature, danse. Le site, grande coquille courbe, très modulable, permet d'organiser tous types d'expositions même éphémères, des installations ou des spectacles. L'aspect « brut de décoffrage » du bâtiment à l'intérieur favorise une approche de l'art moins formelle que dans les centre d'art ou dans les musées plus classiques. Le lieu a innové également par des horaires d'ouverture inhabituels pour un lieu culturel : il est ouvert du mardi au dimanche, de midi à minuit.

Jusqu'en 2010, le Palais de Tokyo / Site de création contemporaine n'occupe que 7 700 m2 sur les 22 000 m2 de l’ensemble du bâtiment (soit 35 %). Les architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal sont retenus pour un réaménagement-extension. Les travaux commencent en février 2011. Le musée rouvre ses portes au public le 11 avril 2012, avec la manifestation internationale La Triennale 2012.

Expositions (sélection)

Avant 2011

À partir de 2012

Voir aussi

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal