Niki de Saint Phalle

Un article de Nezumi.

Niki de Saint Phalle, née Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle, à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, le 29 octobre 1930 et décédée à San Diego le 21 mai 2002 était une artiste française, plasticienne, peintre, sculpteur et réalisatrice de films. Niki de Saint Phalle, fut d'abord comédienne et ne suivit pas d'enseignement artistique, mais commença à peindre en 1952. En 1961, elle est membre du groupe des Nouveaux réalistes, tout comme Gérard Deschamps, César, Mimmo Rotella, Christo et Yves Klein. Elle était l'épouse de l'artiste Jean Tinguely.

Sommaire

Biographie

Née en France, Niki de Saint Phalle a suivi sa famille aux États-Unis à la suite d'un crash boursier. Fortement perturbée par un père incestueux, elle travaille d'abord comme mannequin pour Vogue, Life et Elle. Puis elle débute sa carrière artistique, encouragée par le peintre Hugh Weiss.

Les Tirs, performances durant lesquelles des spectateurs sont invités à tirer à la carabine sur des poches de couleur, éclaboussant ainsi des assemblages de plâtre, la rendent célèbre. Elle intègre alors le cercle des nouveaux réalistes, jouant le rôle de médiatrice entre les avant-gardes française et américaine. Elle crée des ex-voto, puis des Nanas, femmes plantureuses et colorées en grillage, papier mâché et polyester.

Ses œuvres plus tardives comme la Fontaine Igor Stravinski à Paris devant Beaubourg, le Jardin des Tarots à Capalbio en Toscane, ou les Meta-Tinguely en hommage à son mari disparu, mêlent poésie et humour, esprit du jeu et angoisse. Engagée dans l'association AIDS, elle succombe à une maladie respiratoire liée aux vapeurs toxiques inhalées durant la préparation de ses œuvres.

Les Tirs

En 1961 date de sa première exposition, elle se rend célèbre en réalisant les Tirs : fixés sur une planche, des tubes emplis de couleurs sont recouverts de plâtre et sont percés à l'aide de tirs à la carabine. Cette nouvelle manière de peindre la lance sur la scène artistique internationale.

Cette technique nouvelle est de l'ordre de la performance artistique. L'oeuvre est constituée de plusieurs éléments, tout d'abord le moment du tir, qui fait lieu de performance, mais aussi la peinture finale, cette planche éclaboussée de peinture comme saignée a vif. Les "Tirs" sont d'ailleurs la representation d'une violence materialisée. Etant très tourmentée par son passé, les "Tirs" sont un moyen d'exterioriser ces demons interieurs, ainsi en tirant sur ces toiles, elle tire sur son père, sur la société, pour se libérer. Comme elle le dit "Il existe dans le coeur humain un désir de tout détruire. Détruire c'est affirmer qu'on existe envers et contre tout."

Les Nanas

Elle explore la représentation artistique du rôle de la femme et réalise des poupées grandeur-nature. Ces femmes prennent progressivement consistance et deviennent les Nanas. Une série est en exposition permanente fixe au même endroit où s'installe le marché aux puces de Hanovre (Allemagne).

Sa collaboration avec Jean Tinguely

Divorcée de l'écrivain Harry Mathews, elle épouse le 13 juillet 1971, Jean Tinguely, lui-même récemment divorcé de sa femme Eva Aeppli.

Leur collaboration artistique produira notamment le Cyclop à Milly-la-Forêt, la Fontaine Stravinski à Paris, la fontaine de Château-Chinon et le Jardin des Tarots à Capalbio en Italie. De juin à septembre 1966, elle réalise avec l'aide de Jean Tinguely, Hon/Elle, une femme monumentale de 28 m de longueur sur 6 m de hauteur et de 9 m de largeur, couchée sur le dos avec les jambes entrelacées au Moderna Museet de Stockholm. Les visiteurs peuvent pénétrer la sculpture par l'entre-jambes. À l'intérieur, ils peuvent découvrir plusieurs pièces réalisées par l'artiste.

Le Jardin des Tarots

Inspirée par le Parc Güell de Gaudi à Barcelone, elle réalise, à Capalbio en Toscane, à partir de 1979, le Jardin des Tarots qui réunit des sculptures monumentales inspirées par les figures du jeu de tarots. Il a ouvert ses portes en 1998.

La Grotte

Après la restauration de la grotte qui se trouve au nord-ouest du Grand Jardin Herrenhäuser de Hanovre - à l'occasion de l'Expo 2000 - Niki transforme l'intérieur de ce bâtiment en une véritable oeuvre d'art. Ce travail commence dès 2001 et sera terminé en 2003, fidèle à ses plans. Elle est composée de trois salles ornées de mosaïques : l'aile gauche est couvertes de miroirs blancs, l'aile droite de morceaux de verres bleus-nuit et noirs, et la pièce centrale - par laquelle on entre - est ornée de bande de galets de toutes nuances, de miroirs tantôt blancs tantôt dorés et de verreries rouges, jaunes et oranges. Toutes les mosaïques sont recouvertes de figurines plastiques sur le thème "La Vie de l'Homme". Les ornements en forme de spirales à l'entrée de l'édifice représentes la "Spiritualité". La salle des miroirs blancs sur le thème "Jour et Vie" montre avec plus de 40 figurines en relief des exemples de presque toutes les périodes de l'artiste. L'aile bleue est "La Nuit et le Cosmos". Des figurines féminines dansent dans le ciel bleu-nuit et s'accrochent aux étoiles. Les fenêtres et portes de la grotte sont des grilles inscrustées aussi de miroirs et de verreries.

Bibliographie

  • Niki de Saint Phalle, Rétrospective, MAM de la Ville de Paris, 1993 ;
  • Niki de Saint Phalle, de Peter Schamoni, Documentaire-Portrait de l'artiste Niki de Saint Phalle, 1995 ;
  • Niki de Saint Phalle, Catalogue raisonné, Editions Acatos, Lausanne, 2001 ;
  • Niki de Saint Phalle, La Donation, MAMAC, Nice, 2002.

Liens externes

Galerie

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal