Ngô Đình Diệm

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Ngô Đình Diệm, né à Huế le 3 janvier 1901, mort à Saïgon le 2 novembre 1963 est un nationaliste vietnamien, chef de la République du Viêt Nam de 1954 à 1963.

Catholique romain militant, Ngô Đình Diệm a été mandarin et fils de grand mandarin à la Cour Impériale de Huế. Son nom de baptême catholique romain est Jean-Baptiste. Patriote et nationaliste, il a échoué à réaliser l’indépendance et l’unité du Việt Nam. Ngô Đình Diệm a été le personnage clé, tenu pour responsable du passage de la guerre d'Indochine a la guerre du Việt Nam, car, avec l’aide des États-Unis, il s'est constamment opposé à l'influence communiste dans le pays. On lui prête la formule : « plutôt la guerre que les camps de rééducation ». Dévot, il était resté célibataire, et l’épouse de son frère Ngô Đình Nhu lui servait de « première dame » pendant ses années comme président de la République du Việt Nam. Une république qu’il a lui-même contribué à mettre en place, à la suite des Accords de Genève qui avaient mis fin à la Première Guerre d'Indochine, menée pour l'indépendance du Viêt Nam par les nationalistes viêtnamiens et par l'Armée populaire vietnamienne de la République Démocratique du Viêt Nam créée suite à la Révolution d'août.

Ngô Đình Diệm était radicalement anti-bouddhiste dans un pays à majorité bouddhiste, et anti-communiste alors que le mouvement nationaliste avait une forte composante communiste soutenue par l'URSS et la Chine. Davantage porté sur l'idéologique que sur le pragmatisme, il avait, dans le contexte de la "guerre froide", choisi son camp, et ce n'était pas celui du pacte de Varsovie, mais bien celui de l'OTAN, en contraste avec Hồ Chí Minh, plus pragmatique qu’idéologique, qui lorsqu'il était venu vivre en France dans sa jeunesse, avait demandé l’admission à l’École d’Administration Coloniale française, tout en adhérant aux idées du Communisme.

Coup d’État et prise de pouvoir

Il était un mandarin de haut rang dans le gouvernement de l’empereur Bảo Đại avant la Seconde Guerre mondiale, à l’époque des agitations nationalistes, mais a démissionné en accusant l’empereur d’être un instrument aux mains des Français qui l’ont placé sur le trône très jeune, après avoir détrôné et exilé à Madagascar le précédent empereur. Son frère Ngô Đình Thục était archevêque de Huế. En 1945, il était emprisonné et exilé en Chine par l’Administration coloniale française pour cause de patriotisme vietnamien. Après la déclaration d’indépendance du Việt Nam le 2 septembre 1945 à Hanoï sur la place Ba Đình en un rituel confucéen de changement dynastique, il refusa d’entrer dans le gouvernement de Hồ Chí Minh et s'exila aux États-Unis. Ce pays, bien qu'ayant jusqu'alors soutenu la plupart des mouvements nationalistes anticoloniaux, en raison du traditionnel attachement des Américains au principe d'autodétermination qu'ils avaient eux-mêmes imposé au roi de Grande-Bretagne Georges III, s'était en effet engagé dans une lutte d'influence contre l'URSS qui impliquait la condamnation du régime communiste d'Hồ Chí Minh.

Parallèlement à la Conférence de Genève en juin 1954, l’empereur Bảo Đại, chef de l’État vietnamien de Saïgon a rappelé des États-Unis Ngô Đình Diệm pour en faire le Premier Ministre du Việt Nam. Il n’a pas signé, avec les États-Unis, la déclaration finale des Accords de Genève. Ainsi libéré des obligations de respecter ces accords, Ngô Đình Diệm a organisé un referendum manifestement truqué avec plus de voix favorables que d’électeurs et a créé la République du Việt Nam tout en s'autoproclamant chef d’État. Ainsi sortit l’empereur Bảo Đại, patriote vietnamien, impuissant, après avoir fait subtilement ce qu’il pouvait grâce à sa position et à son éducation. Malgré l'appui que lui offraient ses partisans, l’empereur Bảo Đại choisit d’abdiquer plutôt que d'opérer une sous-division dans la République du Việt Nam.

Sa dictature anti-bouddhiste et anti-communiste avait déjà commencé avec ce référendum, comme en témoignait la présence de la police et de l’armée à l'entrée des bureaux de vote. Sous sa dictature, Diệm, aux dépens de la majorité bouddhiste du Sud, favorisait à outrance la minorité catholique principalement formée par des réfugiés du Nord « suivant la Vierge au Sud » et soumis à une intense propagande franco-vietnamienne et étatsunienne visant à saboter la zone Nord en la vidant d’une partie de sa population tout en diabolisant le nouveau régime de la République démocratique du Việt Nam qui avait à ce moment un territoire et un statut international reconnus.

Diệm mit en place un gouvernement familial avec son frère Ngô Đình Nhu, chef de son premier parti politique, son frère Ngô Đình Cẩn affecté à la cité impériale de Huế qu’il gouvernait en véritable seigneur de guerre, son frère Ngô Đình Luyện qu’il nomma ambassadeur au Royaume-Uni, et, en même temps, en charge de la minorité Chăm. Son autre frère Ngô Đình Thục était archevêque catholique romain de Huế. Son frère Nhu et son épouse (née Trần Lệ Xuân), la « première dame », plus connue sous le sobriquet de « Madame Nhu » (par dérision irrespectueuse et allusion à la « maquerelle »), ont mené une réforme de Saïgon à leur manière et suivant les valeurs catholiques romaines intégristes. Le jeu a été interdit, la luxure et la contrebande bannies, dans une société de civilisation chinoise où le jeu est pourtant ancré dans la tradition. La politique anti-communiste de Diệm a fait naître de nombreuses vocations communistes, comme les bagnes français avaient en leur temps transformé des nationalistes en communistes. Sa politique anti-bouddhiste a provoqué un soulèvement général, toutes tendances politiques confondues. L’immolation publique par le feu des bonzes, en particulier celle de Thích Quang Ðức a finalement sonné le glas de son régime avec la révolte de ses propres généraux et la création du Front national pour la libération du Việt Nam.

Complicité des États-Unis

Pendant son exil dans un monastère aux États-Unis, Diệm s'est forgé de solides relations, principalement avec des catholiques états-uniens, pour obtenir le soutien des États-Unis à sa croisade anti-communiste au Việt Nam. Diệm apparaissait à leurs yeux une contre-mesure crédible à Hồ Chí Minh.

Les États-Unis continuaient de soutenir le régime dictatorial de Diệm, comme un contre-feu communiste, alors qu’il enfantait et nourrissait le communisme au Sud du Việt Nam.

Avec l’Administration d’un président catholique aux États-Unis, l’« internationale noire » augmentait le soutien à Diệm contre l’« internationale rouge » en envoyant au Việt Nam de plus en plus de conseillers militaires dans le cadre de l’aide militaire auparavant fournie directement au CEFEO (Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient). Ainsi le MAAG (Military Aid Adviser Group) de non-combattants s’est transformé en MACV (Military Adviser Command Vietnam) de combattants à la tête des troupes sud-vietnamiennes. Suites aux nombreuses tentatives de coup d’État de l'armée sud-vietnamienne contre le régime de Diệm, les États-Unis commençaient à s’apercevoir qu’ils avaient misé sur un cheval perdant. Ils cessèrent de soutenir Ngô Đình Diệm et furent probablement à l'origine de son assassinat.

Coup d’État et assassinat

L'arrestation et l'assassinat de Ngo Dinh Diem, alors président du Sud-Vietnam, marqua l'apogée d'un coup d'état organisé par la CIA et mené par le général Duing Van Minh en novembre 1963. Le 2 novembre 1963, au matin, Diem et son jeune frère Ngo Dinh Nhu qui fut aussi son conseiller furent arrêtés par l'Armée de la République du Vietnam (ARVN) suite à leur succès dans leur siège nocturne du Palace Gia long à Saigon. Le coup d'état marqua la fin de neuf ans d'un régime autocratique, népotique dans le Sud-Vietnam. Le mécontentement avec le régime de Diem a longtemps pris la forme d'une rancœur sous-jacente et a explosé avec la révolte de masse des Bouddhistes contre les discriminations religieuses persistantes suite au meurtre de huit d'entre eux du fait de leur refus de bannir le Drapeau bouddhique.

Quand les forces rebelles sont entrées dans le palace, les frères Ngo n'étaient pas présents ayant quitté la nuit d'avant le lieu pour se retrancher dans leur abri de Cholon. Les frères ont conservé dans leur retraite un lien direct avec le palais pour faire croire à leur présence dans celui-ci. Ils acceptèrent rapidement de se rendre et leur fut promis un exil sain et sauf mais ils furent en fait exécutés à l'arrière d'un véhicule blindé de transport par des officiers de l'ARVN durant le trajet retour vers le quartier général à la base aérienne de Tan Son Nhut.

Alors qu'aucune enquête ne fut officiellement menée, la responsabilité pour les morts des frères Ngo est communément attribué aux gardes du corps de Minh, le capitaine Nguyen van Nhung et le major Duong Hieu Nghia qui tous deux gardaient les frères durant le transfert.

Avec la révolte bouddhiste et l’immolation publique par le feu des bonzes en juin 1963, l'impopularité de Diệm éclatait au grand jour et s’amplifiait dans le monde, surtout lorsque « Madame Nhu » parlait avec désinvolture de « barbecue ». Le scandale fut fatal pour toute la famille Ngô. Ngô Đình Diệm et son jeune frère Ngô Đình Nhu furent sommairement exécutés, après avoir été cachés à Cho Lon par les conspirateurs.

Alors en visite aux États-Unis, « Madame Nhu » apprit la nouvelle de cet assassinat et du coup d’État, et suspecta immédiatement les États-Unis. Elle leur prédit un sombre avenir. Elle dit plus tard: «Whoever has the Americans as allies does not need enemies. » («Quiconque a les Américains comme alliés n'a pas besoin d'ennemis»)

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

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