Mustang

Un article de Nezumi.

Version du 24 janvier 2016 à 11:53 par Nezumi (Discuter | Contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
Afficher la carte de ce lieu
Galerie de photos sur Mustang

Le Mustang désigne à la fois un royaume historique et un district actuel du Népal. Le royaume, appelé en fait Royaume de Lo, a été créé, suivant les sources, à une date située entre 1350 et 1750.

Le nom Mustang peut se traduire par : «plaine de la bénédiction» ou «plaine fertile». C’est une déformation du nom tibétain de la capitale du royaume de Lo. Actuellement Lo Manthang. La capitale s’écrivait en tibétain classique «sMon-thang» ou en dialecte local «Mondang».
«sMon» signifie : bénédiction
«Thang» signifie : plaine ou pays plat.

  • Sans aucun rapport, Mustang est un film turc de Deniz Gamze Ergüven, sorti en 2015

Géographie

Le Mustang mesure approximativement 80 kilomètres de long du nord au sud et 45 de kilomètres dans sa plus grande largeur. Son altitude moyenne dépasse les 2 500 m et, situé derrière la barrière montagneuse des Annapurnas, il est quasiment à l'abri de la mousson et largement aride, les précipitations annuelles sont dans la fourchette de 250 à 400 millimètres.

Les tourbillons de sable sont fréquents, les bourrasques qui s'engouffrent entre l'Annapurna et le Dhaulagiri soufflent quotidiennement sur le Mustang. L'absence totale de végétation les transforme vite en tempêtes du désert. Malgré l'altitude, il neige peu. Le Mustang est entouré par les provinces népalaises de Dolpo et de Manang et borde le Tibet auquel il est relié par quatre cols tous à plus de 4 000 m : Kora (4 660 m), Phuphu (4 270 m), Sharba (4 420 m) et Chak (4 100 m).

La rivière Kâlî Gandhakî prend sa source sur le territoire du Mustang à une altitude de 5 000 m et y développe sa vallée, partageant son territoire dans le sens du nord-est vers le sud-ouest et s'écoulant vers le Terai népalais. Cette vallée était autrefois une route commerciale entre l'Inde et le Tibet, en particulier pour le sel. Une partie de la vallée de la Kâlî Gandhakî, le Thak Khola, est une des gorges les plus profondes au monde. Au sud, côté Népal, les deux voies d'accès sont la gorge de la Kâlî Gandhakî et le col du Thorong La à 5416 m.

Le point culminant est le Khamjung Himal, à 6700 m.

L'axe nord-sud entre la plaine, Pokhara et le Tibet passe par le Kora La à 4 660 m. Cette piste est empierrée et praticable par des véhicules tout-terrain, à l'exception d'un segment de 9 km, dont la réalisation est envisagée, à un terme inconnu. Cet axe a été historiquement lieu de passages et d’échanges entre les populations de part et d’autre de l’Himalaya: Beurre, laine et sel du Tibet étaient échangés contre épices, sucre, et piments du Sous-continent Indien,

La population du Mustang appartient aux ethnies Thakalis , Gurung, mais les habitains sont majoritairement Tibétains .

Royaume du Mustang ou Royaume de Lo

Les habitations troglodytes creusées dans de nombreuses falaises du pays conservent une grande partie de leur mystère. On compte 29 cités de ce type découvertes et recensées par Michel Peissel en 1964. Un éboulement survenu en 1994 dans l'une d'elles a mis au jour des ossements et des poteries que les services archéologiques népalais datent d'il y a plus de 3 000 ans. Le Mustang est un des plus grands sites préhistoriques d'Asie.

Le bouddhisme tibétain s'implanta au VIIIe siècle. Le Mustang regorge de légendes liées à Padma Sambava, le sage qui amena les enseignements de Bouddha jusqu'au Tibet et aurait fondé le plus ancien monastère mustangi. La plupart des moines vivaient dans des grottes, héritées de populations plus anciennes. En 2007 et 2008, des chercheurs de l'American Himalayan Foundation y ont découvert des manuscrits prébouddhistes, des chambres funéraires et des peintures datant du XIIIe siècle, bien antérieures donc à la fondation du royaume de Lo.

Le nom de Lo à une signification géographique et culturelle. Il signifie un lieu aux confins de l’espace culturel tibétain. C’est un nom tibétain issu de plusieurs appellations. Parmi celles-ci, Glo et Blo, sont les plus utilisées dans les anciennes sources historiques tibétaines et les chroniques locales.

Glo a été traduit comme le côté d’un objet, d’un pays, d’une région ou même d’un corps humain.
Blo est un nom utilisé plus tardivement par les intellectuels de Lo et qui signifie : âme, intelligence. Il semblerait que ce terme ai été introduit pour valoriser le territoire et les gens de Lo.
Glo et Blo ont été respectivement en usage et leur prononciation est identique. Actuellement son utilisation recouvre le royaume ancien et fait partie du nom de la capitale , Lo Manthang.

Autrefois indépendant, bien que très proche du Tibet par la langue et la culture, l'ancien royaume fait partie intégrante du territoire népalais depuis 1951. Son râja qui portait le titre tibétain de Lo Rgyal-p (gyalpo en graphie simplifiée) n'occupait plus qu'une position honorifique à l'époque de la monarchie népalaise. En octobre 2008, la monarchie a été abolie au Mustang en même temps que dans le reste du Népal, par décision du gouvernement de la nouvelle république du Népal.

Du point de vue historique, il semble que la plus ancienne référence à ce royaume soit une lettre écrite par un moine capucin provenant de Bétia en Inde et datant de 1759. Le religieux dit avoir entendu parler du Mustang, région indépendante de Lhassa mais faisant partie du Tibet.
Le râja fait remonter sa lignée à 1350 et à Ame Pal, le guerrier qui créa le royaume bouddhiste.

À Chhuksang, tout près du village, un temple creusé dans la roche contient des statues de terre datant, peut-être, du XIIIe siècle. Sans compter une petite stèle de pierre que les spécialistes font remonter à la fin du Xe ou au début du XIe siècle. Par sa nature, elle ne semble pas appartenir à ce temple. Cette stèle indiquerait avec certitude que le bouddhisme avait pénétré ces régions reculées bien avant la fondation du royaume de Lo, au début du XVe siècle.

L'ex-souverain reste cher au cœur de ses ex-sujets. La fertilité de leurs terres est même, pour eux, directement liée à la piété envers leur souverain. Il demeure protégé par les autorités népalaises dont il dépend. Elles ont laissé au roi la plupart de ses prérogatives et préservent son pays de l'invasion touristique. L'ultime souverain de ce petit royaume s'est plié de bonne grâce à cette décision en acceptant de devenir un citoyen ordinaire tout en continuant de travailler à la préservation de l'héritage culturel de son ancien royaume.

mustangc.jpg

Carte du Mustang, district et Haut-Mustang


mustangf.jpg

Drapeau du Mustang

District de Mustang

Le district de Mustang, en népalais मुस्ताङ जिल्ला , est l'un des 75 districts du Népal. Il est rattaché à la zone de Dhawalagiri et à la région de développement Ouest.

  • Chef-lieu : Jomsom
  • Superficie : 3573 km²
  • Population : 18 000 habitants

Le district compte 16 "Village Development Committee" (VDC) :

Charang, Chhonhup, Chhoser, Chhusang, Dhami, Jhong, Jomsom, Kagbeni, Kowang, Kunjo, Lete, Lo Manthang, Marpha, Muktinath, Surkhang, Tukuche

Haut Mustang

Le Haut Mustang est une zone de protection renforcée qui englobe les deux-tiers nord du district du Mustang. Cette zone se situe au Nord du tour des Annapurnas, à l'écart donc du flux important des randonneurs, avec une "porte d’entrée" à Kagbeni.

Comme pour le royaume du Mustang la principale ville de cette zone est Lo Manthang, avec 1000 habitants. La population totale de cette zone est inférieure à 5000 habitants, mais, du fait des conditions climatiques rigoureuses, une partie opère une migration saisonnière vers les régions plus basses du Népal.

Cet espace, n'est pas l' Upper Mustang historique et ne correspond à aucune réalité locale, traditionnelle ou culturelle. C’est seulement un territoire défini par le gouvernement népalais et par l’ACAP pour la réglementation des permis de trekking, et pour une protection accrue des modes de vie traditionnels. Une taxe imposée par les autorités népalaises exige de s'acquitter d'un montant de 50 dollars US par jour et par personne, avec un minimum de 10 jours, pour visiter la région.

Cette taxe instaurée dans les années 1990 devait, pour 60 % au moins, servir au développement de la région. Mais, en moyenne les autorités locales reçoivent tout juste 10 % des montants prélevés et ont menacé en 2010 de fermer l'accès si les autorités de Kathmandou ne reversaient pas des sommes supérieures. Entre 1000 et 2000 étrangers visitent chaque année cette zone.

Galerie

jomsom103.jpg

Jomsom

mustang2508.JPG

paysage du Mustang

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal