Marina Abramović

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Marina Abramović (Марина Абрамовић) plasticienne contemporaine serbe née à Belgrade en 1946. Faisant partie du courant artistique de l'Art corporel, elle étudie et repousse les frontières du potentiel physique et mental à travers ses performances.

Biographie

A partir de 1965, Marina Abramovic étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Belgrade, d'où elle sort diplômée en 1970. Elle étudie également à l'Académie des Beaux-Arts de Zagreb de 1970 à 1972. De 1973 à 1975 elle enseigne à l'Académie des Beaux-Arts de Novi Sad.

Marina Abramovic débute sa carrière artistique en tant que peintre, puis s'intéresse aux oeuvres conceptuelles et aux performances. Lors de ses performances artistiques, il lui arrive de mettre son propre corps en danger. Dans la performance intitulée Rhythm 2, par exemple, elle prend des médicaments qui lui provoquent des convulsions.

À travers des scénarios extrêmes, elle teste ses propres limites. En 1974, elle réalise Rythme 5 où, allongée dans une étoile embrasée, l’artiste s’inflige à la fois une endurance physique et des états psychiques intenses. L’artiste a perdu connaissance pendant près de six heures suite à cette performance, puisque le feu avait consumé l’oxygène. L’épreuve que s’impose l’artiste est une manifestation visuelle, publique et concrète de l’asphyxie ces femmes au quotidien.

En 1975, elle réalise la vidéo Artist Must Be Beautiful, où elle apparaît nue, armée d’un peigne dans la main gauche et d’une brosse dans la main droite. Elle entame une chorégraphie frénétique et alterne entre le peigne et la brosse jusqu’à se défigurer. Alors qu’elle se coiffe elle récite sans relâche : « Art must be beautiful, artist must be beautiful ». Au bout de 45 minutes, l’artiste, épuisée, s’est arrachée une partie de sa chevelure et a totalement griffé son visage.

En 1975, elle réalise The Lips of Thomas, performance dans laquelle elle pousse ses limites physiques à l'extrême, allant jusqu'à l'automutilation. Le public qui assiste à la performance intervient et l'interrompt.

En 1975, l'artiste rencontre Ulay, un artiste qui a partagé et sa vie personnelle et sa vie artistique mouvementée. Pendant les deux décennies de leur vie commune, ils ont vécu et collaboré ensemble, produisant des œuvres et voyageant intensivement. Leurs œuvres ont exploré les rapports de pouvoir et de dépendance dans la relation triangulaire avec le public. Dans une œuvre de 1977, leurs bouches sont collées l'une à l'autre et des microphones sont attachés avec du ruban adhésif près de leurs gorges. Marina et Ulay ont respiré tour à tour l'air des poumons de l'un l'autre, jusqu'au point où ils n'échangeaient plus que de l'anhydride carbonique, et cela presque jusqu'au point de suffocation. Dans une autre œuvre de 1980, ils ont tendu un arc chargé d'une flèche dirigé sur le cœur de Marina, seul le poids de leurs corps maintenant la tension. Des microphones enregistraient les rapides accélérations de leurs battements de cœur.

Pour Marina Abramovic le corps est à la fois sujet et médium. Elle explore les limites physiques et mentales de son être, résistant à la douleur, à l'épuisement et au danger dans la quête de la transformation émotionnelle et spirituelle.

Marina Abramovic déménage à Amsterdam en 1975, où elle rencontre l'artiste Uwe Laysiepen, connu sous le nom de Ulay, avec qui elle vit et collabore jusqu'en 1988. Entre 1981 et 1987, Marina et Ulay ont effectué une série d'actions autour du monde intitulée Nightsea Croissing. Ils s'y sont installés comme des tableaux vivants dans les musées. Leur dernier travail ensemble (La grande promenade de mur de 1988) a nécessité que chacun marche 2 000 kilomètres le long de la Grande Muraille, démarrant aux extrémités opposées et se réunissant au milieu.

Au début des années 1990, Marina Abramovic enseigne à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.

En 1997, Marina Abramovic présente son installation vidéo-performance "Balkan Baroque" à la Biennale de Venise, où elle remporte le Lion d’or du meilleur artiste. La même année Marina Abramovic devient professeur au sein de la Hochschule für Bildende Kunste à Braunschweig en Allemagne. En 1998, elle devient membre du conseil d'Administration du Contemporary Art Museum de Kitakyushu au Japon.

En 2001, Marina Abramovic est artiste en résidence à l'Atelier Calder de Saché en France. En 2003, elle est lauréate du Niedersächsicher Kunstpreis, ainsi que du New York Dance and Performance Award. Elle est distinguée doctorus honorum par The Art Institute of Chicago en 2004. En 2006, Abramovic est honorée par le Guggenheim au Gala International U.S.2006 de l'Association des Critiques d'Art pour la meilleure exposition Time Based Art (Vidéo, Film, ou Performance) pour la performance "Seven Easy Pieces". En 2007, elle reçoit la récompense de l'AICA USA pour la même performance. Elle est récompensée la même année par le AECA "Gran Premio" Award de Madrid. Marina Abramovic est lauréate du Commander Cross de Vienne en 2008.

Cependant, le but de cette artiste n'est pas sensationnel. Ses œuvres sont des séries d'identification à des expériences et de redéfinition des limites : du contrôle de son propre corps, du rapport à un interprète, de l'art et par prolongation, des codes qui régissent la société. On peut donc dire que son projet artistique a l'ambitieux et profond dessein de rendre les personnes plus libres.

Plusieurs de ses œuvres des 30 dernières années ont été brutales et perturbantes. Certaines d'entre elles ont atteint leur accomplissement final seulement quand un membre de l'assistance est intervenu. En cherchant le point auquel l'assistance atteint les limites de sa résistance à la douleur ou plutôt au témoignage de la douleur, l'artiste crée un point de rupture, accentuant radicalement le propre sens du moment du spectateur. Elle a dit: "Je suis intéressée par l'art qui dérange et qui pousse la représentation du danger. Et puis, l'observation de public doit être dans l'ici et maintenant. Garder l'attention sur le danger; c'est se mettre au centre de l'instant présent."

Marina Abramović a été soutenue à Belgrade. Ses premières œuvres présentaient une rébellion contre son éducation stricte et aussi contre la culture répressive de la Yougoslavie d'après-guerre de Tito. Comme tout son travail, ses œuvres étaient en quelque sorte des rituels de purification conçus pour sa propre libération.

Marina Abramović s'est décrite comme la "grand-mère de l'Art performance". De cette génération d'artistes du début des années 1970 qui a choisi la performance comme moyen d'expression, Marina Abramović est probablement un des plus actif étendards - et celui qui l'a été avec le plus de succès. En 1997, elle a montré une installation et une performance à la Biennale de Venise et a reçu la récompense du Lion d'or du meilleur pavillon. En 2011, elle crée sa pièce de théâtre autobiographique The Life and Death of Marina Abramovic sous la direction de Robert Wilson au Manchester International Festival.

Galerie

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Artist Must Be Beautiful - 1975


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Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal