Magiciens de la Terre

Un article de Nezumi.

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« Magiciens de la terre » est une exposition présentée en 1989 simultanément au Centre Georges-Pompidou et à la Grande Halle de la Villette.

Historique

Pour la première fois en France, son organisateur, le commissaire d'exposition Jean-Hubert Martin, place sur la scène internationale de l'art contemporain les arts « non occidentaux » contemporains. Il déclare « Magiciens de la Terre, ce sera la première exposition véritablement internationale d’art contemporain mondial.»

L'exposition, qui présente 101 artistes, fait connaître les arts actuels non occidentaux d'Asie, d'Extrême Orient, d’Afrique, d’Amérique latine, mais aussi celui des Inuits et les arts actuels du Pacifique. Elle va susciter un important débat sur plusieurs années. Les critiques vont porter principalement sur la diversité et la remise en question des catégories artistiques d'Occident.

L’originalité est de rapprocher des œuvres occidentales connues et des œuvres d'« ailleurs », afin de soulever des questionnements multiples. Néanmoins, des œuvres importantes ont été écartées au cours de la sélection pour des problèmes de compréhension, dus à des caractères spécifiques de ces cultures jugés incompréhensibles dans la culture occidentale sans un dispositif pédagogique approprié.

Les objectifs de l'exposition, qui ont été l'objet de vives controverses, ne consistaient pas seulement à montrer l'universalité de l'acte créateur, la contemporanéïté des arts non-occidentaux et à faire entrer ces formes d'art dans le champ de l'art contemporain, ils consistaient aussi à introduire un dialogue interculturel entre des formes d'art habituellement séparées, en s'appuyant notamment sur l'ouverture d'esprit et l'intérêt des artistes occidentaux pour les autres cultures .

L’ambitieux projet de Martin suscita également d’intenses débats dans deux camps. Les uns voyaient en « Magiciens de la Terre » une menace pour leur modernité « occidentale », leur conception hégélienne du monde qu’il s’agissait de défendre. Les autres critiquaient son traitement des artéfacts religieux ou cérémoniaux qu’il jaugeait à l’aune de normes esthétiques occidentales . Le curateur les classait comme des œuvres d’art sans faire davantage cas de leur fonction, ignorant par là même une part importante de leur signification. On lui reprocha aussi sa recherche de l’authentique et du spirituel dans l’art. Le commissaire optait régulièrement pour un artiste soi-disant traditionnel ou favorisait l’« originalité » d’un autodidacte, mais uniquement en matière d’art « non occidental ». Le commissaire aurait renforcé ainsi l’image exotique d’un art populaire primitif de pays « non occidentaux » en lui imposant le rôle du pendant de l’art académique occidental.

Elle fait son retour en 2014, le Centre Pompidou fait revivre l’exposition sous la forme des archives accompagnées de podiums de discussions.

Liste des participants

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal