Macaque

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* Macaca ochreata (Ogilby, 1841). - Macaque botté
* Macaca ochreata (Ogilby, 1841). - Macaque botté
* Macaca pagensis (Miller, 1903). - Macaque de Mentawaï
* Macaca pagensis (Miller, 1903). - Macaque de Mentawaï
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* Macaca silenus (Linnaeus, 1758). - Macaque à queue de lion ou Ouandérou
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* '''Macaca silenus''' (Linnaeus, 1758). - [[Macaque à queue de lion]] ou Ouandérou
* Macaca sylvanus (Linnaeus, 1758). - Macaque berbère ou Magot
* Macaca sylvanus (Linnaeus, 1758). - Macaque berbère ou Magot
* Macaca tonkeana (Meyer, 1899). - Macaque de Tonkean
* Macaca tonkeana (Meyer, 1899). - Macaque de Tonkean

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Classification classique
Macaque
sous-embranchement Vertebrata
classe Mammalia
infra-classe Eutheria
ordre Primates
famille Cercopithecidae
genre
Macaca
Lacépède,1799

Les macaques sont des singes catarhiniens. Ils appartiennent à l'ordre des primates et sont donc des mammifères. L'origine des macaques se situe en Afrique où ils font leur apparition il y a environ 7 millions d'années. Ils sont génétiquement de proches cousins des babouins largement répandus en Afrique sub-saharienne. Ils se sont ensuite dispersés sur une grande partie du continent et des îles de l'Asie du sud et du sud-est. Aujourd'hui, sur la vingtaine d'espèces de macaques, seule une vit encore sur le continent africain, il s'agit du macaque berbère. Ainsi, les macaques ont réussi à coloniser plus de milieux naturels et possèdent une aire de répartition plus vaste qu'aucun autre primate, à l'exception de l'Homme Homo sapiens.

En avril 2007, une équipe internationale de chercheurs annonce avoir achevé le séquencage du génome du macaque rhésus qui révèle que l'Homme partage avec ce cousin éloigné 93% des gènes et permet de mieux comprendre en quoi les humains diffèrent des autres primates.

Le mot macaque vient du portugais macaco, qui signifie singe, ce mot provenant lui-même d'un mot bantou à l'époque de la colonisation de la côte africaine par les portugais.

Sommaire

Caractéristiques

Le pelage des macaques va du beige au noir en passant par toutes les nuances du brun.

Chez quelques espèces, la face se colore en rose ou même en rouge. Les macaques ont des abajoues, ce sont deux poches qui s'ouvrent dans la bouche. Ils peuvent y emmagasiner rapidement de la nourriture pour ensuite la manger tranquillement, loin de leurs concurrents. Leurs yeux, placés frontalement, leur donnent une vision en 3 dimensions semblable à celle de l'être humain.

Les macaques possèdent des callosités fessières, qui sont deux régions cornées sur la croupe qui leur permettent de s'asseoir pendant de longues durées. C'est la position qu'ils préfèrent pour se reposer ou dormir dans les arbres. Les pieds et les mains sont munis d'ongles et non de griffes, qui leur permettent une locomotion arboricole ou d'évoluer au sol indifféremment.

Certaines espèces de macaques passent la majorité de leur temps dans les arbres. On les reconnaît à leur queue longue qui leur sert de balancier pour sauter de branche en branche. Ils ne sont alors pas très lourds. Chez ces espèces essentiellement arboricoles, la masse corporelle des mâles s'échelonne de 5 à 9 kg seulement. D'autres macaques sont plus terrestres à des degrés divers. Certains vivent presque toujours au sol, d'autres alternent les phases arboricoles et terrestres. Quoi qu'il en soit, ils se déplacent souvent au sol et sont plus massifs : les mâles peuvent alors peser entre 10 et 18 kg. Leur queue est souvent plus courte et, chez certains, elle ne mesure plus que quelques centimètres.

Les mâles sont plus grands que les femelles et ils arborent de grandes canines. Elles ne leur servent pas à manger comme chez les carnivores. C'est le résultat de ce que Charles Darwin a appelé la sélection sexuelle : dans les luttes qui les opposent, les mâles doivent être forts pour pouvoir s'accoupler avec les femelles et cela sélectionne des mâles armés de longues canines.

Les macaques qui habitent le plus au nord vivent sous des climats tempérés. Leur reproduction est saisonnière, les accouplements ont lieu à l'automne et les naissances au printemps. Pour les espèces qui vivent dans les forêts tropicales, les naissances ont lieu toute l'année. Lorsque la femelle est en chaleur, elle incite le mâle à l'accouplement.

Les femelles n'ont qu'un petit tous les un à deux ans. La gestation dure près de six mois. À la naissance, le nouveau-né ne pèse pas plus de 500 g. Il a souvent une coloration particulière qui le distingue des autres membres du groupe. Les autres femelles sont attirées par les bébés des autres et, si la mère le permet, elles peuvent le porter. Le jeune est sevré vers six mois, mais il continue de se réfugier contre sa mère jusqu'à l'âge d'un an environ.

Les jeunes grandissent lentement, à 4 ans ce sont des adolescents. Les femelles se reproduisent dès qu'elles sont matures, c'est-à-dire à peu près à partir de cet âge-là, entre 4 et 6 ans en moyenne. Elles ne seront pleinement adultes d'un point de vue anatomique que vers 7 ans. Les mâles, quant à eux, doivent attendre 8 ou 9 ans pour atteindre leur taille adulte. Les macaques peuvent vivre jusqu'à une trentaine d'années quand les conditions sont favorables. Lorsqu'ils deviennent vieux, leur poil grisonne ou même blanchit.

Organisation sociale et mode de vie

Les macaques ont, au cours de l'évolution, acquis la capacité à former des groupes sociaux pouvant compter jusqu'à plusieurs dizaines d'individus. Dans ces groupes, on trouve à la fois des mâles et des femelles adultes, des sub-adultes, des juvéniles et des petits de l'année. La vie collective est une réponse adaptative pour faire face aux milieux auxquels ils sont confrontés, qui leur permet, par exemple, d'être plus efficace dans la recherche alimentaire, de mieux se protéger des prédateurs ou de s'assurer la main mise sur des ressources convoitées par d'autres groupes de la même espèce qui entrent en compétition. Toutefois, la vie sociale pose des problèmes cognitifs incomparablement plus complexes que ceux posés par le simple environnement physique où ils vivent.

Les macaques représentent le genre le plus géographiquement étalé et comportementalement diversifié de tous les genres de primates. Beaucoup de ces différences dans le comportement et l'organisation sociale ont été attribuées à des différences écologiques du milieu de vie.

Les macaques possèdent un vaste répertoire de gestes, cris et mimiques. Ils peuvent ainsi exprimer une émotion, annoncer leurs intentions pacifiques, inciter un compagnon à s'approcher, montrer de la soumission ou au contraire menacer un adversaire.

En entendant les cris d'un compagnon, les macaques peuvent reconnaître sa voix et comprendre où il est. Mais ils font encore plus. Lorsque l'un d'entre eux découvre de la nourriture, les autres savent s'il y a beaucoup de nourriture d'après ses cris d'excitation. Et quand ils entendent deux compagnons qui se disputent, ils comprennent par ses cris que celui qui proteste est en position de force ou bien qu'il appelle à l'aide.

Les macaques s'expriment par de nombreuses mimiques. Ce qui compte avant tout pour comprendre leurs expressions, ce sont les yeux et la bouche qui peuvent être plus ou moins ouverts. La coloration des paupières souligne parfois l'expression.

La vie en groupe implique à la fois coopération et compétition. Les membres d'un groupe doivent avoir de bonnes relations. Ils se toilettent régulièrement les uns les autres pour rester propres et éliminer les parasites, mais aussi pour entretenir leurs relations sociales. On va toiletter un compagnon parce que c'est un parent, ou parce qu'il s'agit d'un allié puissant, ou encore pour obtenir une faveur, avoir la permission de toucher un bébé par exemple. Chez le macaque berbère, les grands mâles utilisent même les petits pour s'approcher et s'apaiser les uns des autres. Chez tous les macaques, le jeu est fréquent et il peut impliquer les adultes.

Lorsqu’une dispute survient, on crie beaucoup mais on évite généralement de se mordre. Les entraides sont fréquentes : deux compagnons s'associent pour en attaquer un troisième, les disputes deviennent vite assez compliquées. Une soumission ou un apaisement termine généralement le conflit. Il est important de maintenir les relations sociales malgré les désaccords et il n'est pas rare que les adversaires se réconcilient par une étreinte ou un toilettage. Dans certaines espèces, un individu peut arrêter la dispute en apaisant l'agresseur.

Pour que le comportement de chacun soit prévisible, les macaques suivent des règles qui respectent les rapports de force, c'est ce qu'on appelle les relations de dominance-subordination. On reconnaît les individus dominants à leur démarche assurée, ils ont la priorité dans les situations de compétition, par exemple lorsqu'il s'agit de s'alimenter. Quand un dominé rencontre un dominant, il s'écarte devant lui et fait preuve de soumission pour éviter une agression.

Les femelles restent toute leur vie dans leur groupe natal. Le destin des mâles est bien différent. La plupart d'entre eux quittent leur groupe d'origine vers quatre à sept ans, rompant tous leurs liens familiaux. On pense qu'ils agissent ainsi pour rencontrer d'autres femelles et s'accoupler avec elles. En effet, en matière sexuelle on préfère l'étranger au familier, c'est nécessaire pour éviter de se reproduire avec son frère ou sa sœur.

Les mâles qui émigrent peuvent rester seuls quelque temps, mais la vie solitaire est dangereuse. Souvent les jeunes mâles s'associent pour former de petits groupes de célibataires qui voyagent ensemble. Quand ils aperçoivent des femelles en chaleur dans un groupe, ils tentent de les attirer vers eux.

Quand le mâle décide d'entrer dans un groupe et de s'y installer, il peut choisir entre deux stratégies. Il peut défier le mâle dominant du groupe et l'obliger à se soumettre, c'est une tactique dangereuse car les combats peuvent entraîner de graves blessures. Seuls les mâles de plus de dix ans choisissent cette solution. Les mâles plus jeunes doivent se montrer prudent et entrer dans le bas de la hiérarchie. Ils observent et apprennent à reconnaître les relations qui unissent les différents membres du groupe, ils se font des alliés en soutenant l'un ou l'autre dans les conflits. Avec les années, ils gagnent en force et en expérience, et peuvent devienir des mâles dominants.

Dans les régions tempérées, toutes les femelles viennent en chaleur en même temps à la saison de reproduction. Aucun mâle ne peut monopoliser toutes les femelles et celles-ci peuvent faire des choix, refuser certains mâles et en préférer d'autres. Par conséquent, même les mâles dominés peuvent se reproduire, à condition de rester discrets.

Lors d'un conflit, un macaque est capable à la fois de menacer son adversaire et d'adresser des signaux amicaux à un allié pour lui demander son soutien. Il sait qu'il faut demander l'aide des plus puissants et, après une dispute, il peut décider d'aller se réconcilier avec un parent de l'adversaire plutôt qu'avec l'adversaire lui-même. Cela lui demande de connaître les relations qui existent entre ses compagnons: qui est le plus dominant des deux ou qui est l'allié de qui.

Les macaques sont capables de grandes performances, utiliser des outils ou échanger des informations, par exemple. Mais il y a aussi des choses qu'ils ne savent pas faire, comme se reconnaître dans un miroir.

Les macaques ont des traditions. Certains de leurs comportements peuvent se transmettre d'une génération à l'autre. Vers 1950, des chercheurs distribuaient des patates douces aux macaques sur la plage de l'îlot japonais de Koshima. Un jour, Imo, une petite femelle eut l'idée d'aller laver sa patate dans l'eau. Dans les mois qui suivirent, plusieurs de ses compagnons firent de même. Quelques années plus tard, presque tous les membres du groupe étaient capables de laver leurs aliments. Seuls ceux qui avaient plus de dix ans lors de la découverte n'ont jamais appris, probablement parce qu'ils ne regardaient pas beaucoup les plus jeunes[réf. nécessaire]. Par la suite, la tradition s'est transmise de la mère aux petits : les petits apprennent en suivant leur mère dans l'eau et en ramassant les morceaux qu'elle fait tomber.

Chaque groupe vit sur un domaine de quelques kilomètres carrés. Les macaques sont actifs le jour et ils dorment la nuit dans les arbres. Les macaques passent plusieurs heures par jour à rechercher leur nourriture : fruits, graines, bourgeons et feuilles, mais aussi des insectes, des fleurs et quelques champignons. Ce que préfèrent les macaques ce sont les fruits, ils sont surtout frugivores dans les pays tropicaux. Mais les fruits sont moins abondants dans les régions tempérées, et les graines et les feuilles forment alors l’essentiel de leur régime alimentaire. Au nord du Japon, les macaques ne trouvent plus grand-chose à manger pendant l’hiver. À cette saison, ils doivent se contenter de brindilles et de l’écorce des arbres.

Les macaques sont des animaux adaptables, on les voit dans toutes sortes d'habitats : les plaines ou les montagnes, les forêts tropicales ou tempérées, les marécages ou les régions semi-désertiques. On rencontre parfois deux espèces différentes de macaques dans les mêmes forêts. C’est le cas par exemple du macaque nemestrina et du macaque de Java qui tous deux habitent l'Indonésie.

Dans certains pays, les macaques sont devenus une attraction touristique. On vient les voir et on leur donne à manger. Comme ils sont trop bien nourris, ils forment de grands groupes qui peuvent dépasser la centaine d’individus.

En beaucoup d’endroits, des macaques captifs servent encore d’animaux de compagnie. Mais un jeune qui grandit loin des siens ne sait pas comment se comporter. Il devient craintif ou agressif, et il ne peut plus jamais vivre avec d’autres macaques.

Certaines espèces sont capables de vivre à proximité des êtres humains, de leurs champs et de leurs habitations. Ils viennent dans les temples pour manger les offrandes que les gens apportent à leurs dieux. On les trouve au bord des routes et même dans les villes. Urgence de la protection

Espèces de macaques

Le genre Macaca compte 21 espèces et de nombreuses sous-espèces. Le statut d'espèce ou de sous-espèce est sujet à caution chez les macaques, puisqu'ils sont tous interféconds.

Groupe sylvanus-silenus

  • Macaca brunnescens (Matschie 1901). - Macaque de Buton-Muna
  • Macaca hecki (Matschie 1901). - Macaque de Heck
  • Macaca maura (Schinz, 1825). - Macaque maure
  • Macaca nemestrina (Linnaeus, 1766). - Macaque à queue de cochon
  • Macaca nigra (Desmarest, 1822). - Macaque à crête ou Macaque nègre
  • Macaca nigrescens (Temminck, 1849). - Macaque de Gorontalo
  • Macaca ochreata (Ogilby, 1841). - Macaque botté
  • Macaca pagensis (Miller, 1903). - Macaque de Mentawaï
  • Macaca silenus (Linnaeus, 1758). - Macaque à queue de lion ou Ouandérou
  • Macaca sylvanus (Linnaeus, 1758). - Macaque berbère ou Magot
  • Macaca tonkeana (Meyer, 1899). - Macaque de Tonkean

Groupe sinica-arctoides

  • Macaca arctoides (I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1831). - Macaque ours ou Macaque à face rouge
  • Macaca assamensis (McClelland, 1840). - Macaque d'Assam
  • Macaca munzala (Sinha et al., 2005) - Macaque d'Arunachal
  • Macaca radiata (É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1812). - Macaque à bonnet ou Macaque bonnet chinois
  • Macaca sinica (Linnaeus, 1771). - Macaque à toque ou Macaque couronné
  • Macaca thibetana (Milne-Edwards, 1870). - Macaque du Tibet

Groupe fascicularis

  • Macaca cyclopis (Swinhoe, 1863). - Macaque de Taïwan ou Macaque de Formose
  • Macaca fascicularis (Raffles, 1821). - Macaque crabier, Macaque de Java ou Macaque à longue queue
  • Macaca fuscata (Blyth, 1875). - Macaque du Japon
  • Macaca mulatta (Zimmermann, 1780). - Macaque rhésus

Galerie

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal