Louis Ramond de Carbonnières

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Il se lance également dans la politique et est élu en septembre 1791 député de Paris à l'Assemblée législative. Il appartient au club des Feuillants. Il défend en 1792 les prêtres réfractaires dont la déportation avait été votée. Ramond soutient passionnément l’action de La Fayette, qui tentait d’apaiser les ardeurs des Jacobins. Menacé, il préfére fuir Paris en août et se réfugie dans les [[Pyrénées]]. Surveillé et considéré comme suspect, il s'installe à Barèges, où il multiplia les herborisations et les observations géologiques. Il fut arrêté en 1794 et accusé d’être un ennemi de la Révolution. Emprisonné à Tarbes pendant sept mois, il échappa de peu à la guillotine.
Il se lance également dans la politique et est élu en septembre 1791 député de Paris à l'Assemblée législative. Il appartient au club des Feuillants. Il défend en 1792 les prêtres réfractaires dont la déportation avait été votée. Ramond soutient passionnément l’action de La Fayette, qui tentait d’apaiser les ardeurs des Jacobins. Menacé, il préfére fuir Paris en août et se réfugie dans les [[Pyrénées]]. Surveillé et considéré comme suspect, il s'installe à Barèges, où il multiplia les herborisations et les observations géologiques. Il fut arrêté en 1794 et accusé d’être un ennemi de la Révolution. Emprisonné à Tarbes pendant sept mois, il échappa de peu à la guillotine.
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Il se consacre alors exclusivement à l’histoire naturelle. Il correspondit avec Philippe Picot de Lapeyrouse (1744-1818) et divers botanistes dont René Desfontaines, Jean Thore (1762-1823) et Dominique Villars (1745-1814).
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Il se consacre alors exclusivement à l’histoire naturelle. Il correspond avec Philippe Picot de Lapeyrouse (1744-1818) et divers botanistes dont René Desfontaines, Jean Thore (1762-1823) et Dominique Villars (1745-1814).
==Ramond de Carbonnières dans les Pyrénées==
==Ramond de Carbonnières dans les Pyrénées==
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Ramond de Carbonnières veut faire dans les Pyrénées ce que Horace Bénédicte de Saussure a fait pour les Alpes: les étudier scientifiquement. Il fait sa première ascension au [[Pic du Midi de Bigorre]] en 1788. Par ses nombreuses observations (botaniques, géologiques, altimétriques, météorologiques,...) Ramond étoffe et vulgarise le patrimoine scientifique du Pic, de [[Bagnères de Bigorre]] et des Pyrénées centrales.
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Ramond de Carbonnières veut faire dans les Pyrénées ce que Horace Bénédicte de Saussure a fait pour les Alpes: les étudier scientifiquement. Il fait sa première ascension au [[Pic du Midi de Bigorre]] en 1787. Par ses nombreuses observations (botaniques, géologiques, altimétriques, météorologiques,...) Ramond étoffe et vulgarise le patrimoine scientifique du Pic, de [[Bagnères de Bigorre]] et des Pyrénées centrales.
À partir de 1796, il enseigne, comme professeur d'histoire naturelle, à la nouvelle École centrale de Tarbes. Ses cours rencontrent immédiatement un grand succès. Devenu un spécialiste en botanique et géologie des Pyrénées centrales, il peut enfin, en 1797, mener à bien un projet qui l’habitait depuis longtemps : atteindre le sommet du [[Mont Perdu]] (3 355 mètres) pour trancher la controverse qui l'opposait à Dolomieu et Lapeyrouse sur l'âge primitif des calcaires de la chaîne centrale.
À partir de 1796, il enseigne, comme professeur d'histoire naturelle, à la nouvelle École centrale de Tarbes. Ses cours rencontrent immédiatement un grand succès. Devenu un spécialiste en botanique et géologie des Pyrénées centrales, il peut enfin, en 1797, mener à bien un projet qui l’habitait depuis longtemps : atteindre le sommet du [[Mont Perdu]] (3 355 mètres) pour trancher la controverse qui l'opposait à Dolomieu et Lapeyrouse sur l'âge primitif des calcaires de la chaîne centrale.
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Après le fermeture de l'École centrale de Tarbes, en 1800, il revient à Paris en tant que membre du Conseil constitutionnel.
Après le fermeture de l'École centrale de Tarbes, en 1800, il revient à Paris en tant que membre du Conseil constitutionnel.
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De 1800 à 1806, il siége à l’Assemblée et participa aux travaux de la Société des observateurs de l'homme. En 1805, il épouse Bonne-Olympe, veuve du général Louis-Nicolas Chérin, la fille de son ami Bon-Joseph Dacier.
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De 1800 à 1806, il siège à l’Assemblée et participa aux travaux de la Société des observateurs de l'homme. En 1805, il épouse Bonne-Olympe, veuve du général Louis-Nicolas Chérin, la fille de son ami Bon-Joseph Dacier.
Ami de Napoléon, il est nommé vice-président du Corps législatif, puis en 1806, préfet du Puy-de-Dôme. Il passe plus de temps à herboriser ou à faire des relevés météorologiques qu’à s’occuper d’administration. Ce qui ne l’empêche pas d’être fait baron de l'Empire en décembre 1809.
Ami de Napoléon, il est nommé vice-président du Corps législatif, puis en 1806, préfet du Puy-de-Dôme. Il passe plus de temps à herboriser ou à faire des relevés météorologiques qu’à s’occuper d’administration. Ce qui ne l’empêche pas d’être fait baron de l'Empire en décembre 1809.
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*De plus, la « ''Société Ramond'' » est née en 1865 à [[Bagnères-de-Bigorre]], station thermale pyrénéenne fréquentée par une élite cultivée, passionnée de montagne comme ses fondateurs, Émilien Frossard (1829-1898), [[Charles Packe]] (1826-1896) et [[Henry Russell]] (1834-1909). Elle voulut se distinguer des sociétés académiques traditionnelles en se consacrant essentiellement à l’étude scientifique et ethnographique des Pyrénées et à la vulgarisation des connaissances acquises. Ramond de Carbonnières qui avait excellé dans ces disciplines et profondément marqué le milieu culturel bagnérais, s’imposa à tous comme le meilleur symbole pour la nouvelle société. La Société Ramond édite un bulletin annuel.
*De plus, la « ''Société Ramond'' » est née en 1865 à [[Bagnères-de-Bigorre]], station thermale pyrénéenne fréquentée par une élite cultivée, passionnée de montagne comme ses fondateurs, Émilien Frossard (1829-1898), [[Charles Packe]] (1826-1896) et [[Henry Russell]] (1834-1909). Elle voulut se distinguer des sociétés académiques traditionnelles en se consacrant essentiellement à l’étude scientifique et ethnographique des Pyrénées et à la vulgarisation des connaissances acquises. Ramond de Carbonnières qui avait excellé dans ces disciplines et profondément marqué le milieu culturel bagnérais, s’imposa à tous comme le meilleur symbole pour la nouvelle société. La Société Ramond édite un bulletin annuel.
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Version actuelle

Louis Ramond de Carbonnières, homme politique, géologue et botaniste français.

Ramond de Carbonnières est le fils de Pierre-Bernard Ramond (1715-1796), trésorier de guerre, et de Reine-Rosalie Eisentraut, né le 4 janvier 1755 à Strasbourg et mort le 14 mai 1827 à Paris. Il est considéré comme l'un des premiers explorateurs de la haute montagne pyrénéenne pouvant être qualifié de pyrénéiste.

Biographie

Il étudie le droit à l’université de Strasbourg en 1775 et devint avocat en février 1777. Il se passionne pour la littérature.

Ramond entreprend, en mai 1777, un voyage en Suisse. Il y rencontre des écrivains et des poètes, mais aussi des savants. Il se prend de passion pour la haute montagne.

Il retourne à Strasbourg, et se met au service du cardinal de Louis René Édouard de Rohan (1734-1803). Auprès du prince, Ramond voyage beaucoup. En Auvergne Ramond découvre la flore de cette région. Le cardinal souhaite ensuite aller dans une ville thermale dans les Pyrénées et Ramond part en éclaireur. Les deux hommes passent l’été et l’automne 1787 à Barèges.

Afin de mieux connaître la formation géologique de cette montagne, qui faisait alors l’objet de controverses alimentées notamment par la théorie de Déodat Gratet de Dolomieu (1750-1801), et de savoir si elle était granitique, comme les Alpes, ou calcaire, comme les montagnes que l'on croyait plus anciennes, Ramond commence à explorer ce massif. Il parcourt les zones les plus hautes de Gavarnie à la Maladetta.

Ramond quitte le cardinal en décembre 1788, lorsque celui-ci est autorisé à revenir à Strasbourg. Il s’installe à Paris et fait paraître en 1789 ses premières Observations faites dans les Pyrénées, pour servir de suite à des observations sur les Alpes. Pour se perfectionner en histoire naturelle, il suit alors les cours de Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836) et René Desfontaines (1750-1831) au Jardin du roi.

Il se lance également dans la politique et est élu en septembre 1791 député de Paris à l'Assemblée législative. Il appartient au club des Feuillants. Il défend en 1792 les prêtres réfractaires dont la déportation avait été votée. Ramond soutient passionnément l’action de La Fayette, qui tentait d’apaiser les ardeurs des Jacobins. Menacé, il préfére fuir Paris en août et se réfugie dans les Pyrénées. Surveillé et considéré comme suspect, il s'installe à Barèges, où il multiplia les herborisations et les observations géologiques. Il fut arrêté en 1794 et accusé d’être un ennemi de la Révolution. Emprisonné à Tarbes pendant sept mois, il échappa de peu à la guillotine.

Il se consacre alors exclusivement à l’histoire naturelle. Il correspond avec Philippe Picot de Lapeyrouse (1744-1818) et divers botanistes dont René Desfontaines, Jean Thore (1762-1823) et Dominique Villars (1745-1814).

Ramond de Carbonnières dans les Pyrénées

Ramond de Carbonnières veut faire dans les Pyrénées ce que Horace Bénédicte de Saussure a fait pour les Alpes: les étudier scientifiquement. Il fait sa première ascension au Pic du Midi de Bigorre en 1787. Par ses nombreuses observations (botaniques, géologiques, altimétriques, météorologiques,...) Ramond étoffe et vulgarise le patrimoine scientifique du Pic, de Bagnères de Bigorre et des Pyrénées centrales.

À partir de 1796, il enseigne, comme professeur d'histoire naturelle, à la nouvelle École centrale de Tarbes. Ses cours rencontrent immédiatement un grand succès. Devenu un spécialiste en botanique et géologie des Pyrénées centrales, il peut enfin, en 1797, mener à bien un projet qui l’habitait depuis longtemps : atteindre le sommet du Mont Perdu (3 355 mètres) pour trancher la controverse qui l'opposait à Dolomieu et Lapeyrouse sur l'âge primitif des calcaires de la chaîne centrale.

L’expédition, qui comprend une quinzaine de personnes, dont Picot de Lapeyrouse et plusieurs de ses élèves, trouve de nombreux fossiles, mais n’atteint pas le sommet. Le récit de l'ascension parut en 1797 sous le titre de Voyage au Mont-Perdu et dans la partie adjacente des Hautes-Pyrénées. Le 7 septembre de la même année, toujours accompagné de ses élèves dont Charles-François Brisseau de Mirbel, Ramond de Carbonnières menne une seconde tentative.
L'administrateur et forestier Étienne-François Dralet (1760-1844) participa aussi à cette ascension. Mais ce n’est qu’en 1802 qu’il atteignit enfin le sommet. Ramond relata son expédition dans le Journal de Mines (en thermidor an XI), ce qui lui vaut une reconnaissance certaine des savants de son époque. Il correspond notamment avec René Just Haüy (1743-1822), Alexandre Brongniart (1770-1847), Boudon de Saint-Amans (1748-1831). Il devient membre de l’Académie des sciences en janvier 1802.

Le Pic du Midi occupe une place importante dans la vie de Ramond et dans ses travaux scientifiques. Sa première ascension date du 2 août 1787 et le 13 mars 1826, un an avant sa mort, Ramond communique à l'Académie des Sciences un mémoire : « Sur l'état de la végétation au sommet du Pic du Midi de Bagnères : Observations météorologiques ».
Arrrivé dans les Pyrénées avec le Cardinal de Rohan, fin juillet 1787, sa première ascension est au Pic du Midi le 2 août , « dans le dessein de jeter un coup d'œil, du haut de cet observatoire, sur les montagnes méridionales » car de là on a « une idée de la hauteur des sommets qui forment la crête de la chaîne » . Il est accompagné pour cette première de l'abbé Bidault, aumônier de Son Eminence et de Brandner, « grison de la vallée d'Engadine, homme de six pieds et d'une grande force » .

Retour à Paris

Après le fermeture de l'École centrale de Tarbes, en 1800, il revient à Paris en tant que membre du Conseil constitutionnel.

De 1800 à 1806, il siège à l’Assemblée et participa aux travaux de la Société des observateurs de l'homme. En 1805, il épouse Bonne-Olympe, veuve du général Louis-Nicolas Chérin, la fille de son ami Bon-Joseph Dacier.

Ami de Napoléon, il est nommé vice-président du Corps législatif, puis en 1806, préfet du Puy-de-Dôme. Il passe plus de temps à herboriser ou à faire des relevés météorologiques qu’à s’occuper d’administration. Ce qui ne l’empêche pas d’être fait baron de l'Empire en décembre 1809.

Il fait paraître en 1815 Nivellement des Monts Dores et des Monts Dômes disposé par ordre de terrains. La même année, il est élu député du Puy-de-Dôme. En 1818, il est nommé au Conseil d'État et ne quitte plus la capitale que pour se rendre en Auvergne. En 1821, il passa l’été en Auvergne avec René Desfontaines et deux jeunes naturalistes Victor Jacquemont (1801-1832) et le comte Hippolyte Jaubert (1798-1874).

Il publie en 1825, Sur l’état de la végétation au sommet du Pic du Midi.

Il meurt le 14 mai 1827 à Paris et est enterré au cimetière de Montmartre.

Hommages rendu à Ramond

Différents lieux ou plantes nommés en hommage à Ramond de Carbonnières:

  • Une endémique pyrénéenne, Ramonda pyrenaica (Ramondia), représentante isolée de la famille des Gesnériacées et considérée comme un vestige de la flore tertiaire, lui a été dédiée par le botaniste Jean Michel Claude Richard (1787-1868).
  • Les géographes ont donné son nom au Soum-de-Ramond (3 260 m), dans le massif du Mont-Perdu : c'est en contournant ce sommet oriental du Mont-Perdu que les guides de Ramond de Carbonnières en réalisèrent la première ascension, le 6 août 1802. Lui-même y parvint le 10 août.
  • Son nom est donné également à un sommet du Massif du Néouvielle, le Pic Ramougn (3 011 m) - Ramougn est la prononciation gasconne de Ramond.
  • Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent a donné son nom à un chapelet de cratères (les Puys Ramond) du Piton de la Fournaise à La Réunion : situés au bord de l'Enclos Fouqué, ils sont très régulièrement fréquentés par les randonneurs en route sur une variante du GR R2, sentier qui traverse la Réunion du nord au sud, ainsi que, chaque année, par les milliers de coureurs de la Diagonale des Fous.
  • De plus, la « Société Ramond » est née en 1865 à Bagnères-de-Bigorre, station thermale pyrénéenne fréquentée par une élite cultivée, passionnée de montagne comme ses fondateurs, Émilien Frossard (1829-1898), Charles Packe (1826-1896) et Henry Russell (1834-1909). Elle voulut se distinguer des sociétés académiques traditionnelles en se consacrant essentiellement à l’étude scientifique et ethnographique des Pyrénées et à la vulgarisation des connaissances acquises. Ramond de Carbonnières qui avait excellé dans ces disciplines et profondément marqué le milieu culturel bagnérais, s’imposa à tous comme le meilleur symbole pour la nouvelle société. La Société Ramond édite un bulletin annuel.

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal