L'Effet Vertigo

Un article de Nezumi.

L’Effet Vertigo est la septième exposition des œuvres de la collection permanente du Musée d'art contemporain du Val-de-Marne
À partir du 24 octobre 2015.

Propos

Le MAC VAL a ouvert ses portes au public en novembre 2005, dix ans plus tôt. Pour cet anniversaire, la nouvelle exposition des œuvres de la collection explore les relations des artistes à l’histoire et à ses récits comme notre propre rapport de spectateur à ce qui nous précède. Le regard, ce qui le charge et le constitue, est un élément essentiel de cette relation. C’est donc le sujet de l’interprète qui est ici au cœur des œuvres et qui interpelle dans un même mouvement celui qui regarde et qui fait exister toute œuvre d’art.

C’est en effet cette relation à l’histoire propre à chaque artiste qui guide ce nouvel accrochage intitulé « L’Effet Vertigo », double mouvement inversé, qui suppose rapprochement et éloignement concomitants. Ce procédé filmique fut inventé par Alfred Hitchcock dans Vertigo (Sueurs froides) en 1958, afin d’évoquer le vertige que ressent Scottie (James Stewart) dans le fameux escalier de la tour. Il a pour objet de produire un effet, dramatiser le sujet en le maintenant, par oscillation simultanée d’avant en arrière, dans un même cadre et de ne pas le perdre de vue.

On y verra une métaphore de la lecture de l’histoire au présent et des stratagèmes et diverses attitudes à son égard, de l’éloignement essentiel à sa mise au point visuelle, au déplacement et dépaysement parfois nécessaires pour mieux approcher le sujet.

Ce parcours de la collection est déployé comme un récit où les œuvres portent et sondent les sujets du regard, du modèle, de l’interprétation, de la relecture, de la revisitation. Les 70 artistes réunis relisent, refont, rejouent ou réinterprètent les faits historiques, les usages des matériaux, les motifs et sujets ; ils les ramènent ainsi à la lumière d’un présent qui (les) métamorphose, soit à travers le filtre de leur expérience intime, soit en prélevant des morceaux de ce réel passé, objets, archives, récits pour les projeter dans un univers autre, une situation différente, vers un sens nouveau. L’accrochage fait dialoguer les œuvres qui racontent l’histoire des conflits récents, celle des explorations et des sciences, l’histoire coloniale et de la décolonisation dont tant d’artistes sont aujourd’hui issus, les traditions et les rites, l’histoire des objets, une part de notre histoire culturelle.

En 2010, le parcours intitulé « Nevermore » s’intéressait aux souvenirs et au passé ; en 2012, « Vivement demain » donnait à voir le futur, radieux ou à l’inverse inquiet et désenchanté. Il s’agit ici de composer avec les deux temps et de s’ancrer, en l’inventant, dans le présent.

Artistes présentés

Galerie

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Agnès Varda, La Mer immense, 2003

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Annette Messager, Les Hommes que j'aime, les hommes que j'aime pas, 1972

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Gina Pane, Mots de mur, 1984,

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Natacha Lesueur, série Carmen Miranda, 2010

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal