Kikuji Kawada

Un article de Nezumi.

Kikuji Kawada ( japonais : 川田 喜久治, Kawada Kikuji) photographe japonais, né en 1933 dans la préfecture d'Ibaraki.

Biographie

Kawada suit des études d’économie et devient photographe en 1955 pour les éditions Shincho-sha.

En 1958, six des 10 participants de la célèbre exposition de 1957 Jūnin no me (10人の眼 Les yeux de dix) fondent la coopérative VIVO (la vie en Esperanto); il s'agit de Eikoh Hosoe, Kikuji Kawada, Ikkô Narahara, Akira Satô, Akira Tanno, et Shômei Tômatsu. Le groupe se sépare en 1962.

L’œuvre de Kawada est surtout connue en par le livre Chizu (La Carte). Paru en 1965 à la date du vingtième anniversaire du bombardement d’Hiroshima, son titre, énigmatique comme la plupart des photographies de l’ouvrage, est éclairé par la préface de Kenzaburo Oê : "Je vis une carte près de mes yeux blessés. Même si ce n’était rien d’autre qu’un petit morceau de sol taché d’huile épaisse, cela m’apparut vraiment comme une carte du monde de violence dans lequel j’allais devoir vivre dorénavant". En photographiant les restes brûlés et irradiés du dôme d’Hiroshima, Kawada essaie de rendre compte de la violence incompréhensible de la destruction atomique. Son objectif fouille les recoins, les murs et le sol : se rapprochant au plus près de la matérialité, il atteint une abstraction paradoxale, créant une métaphore du chaos.

Kawada publie peu, chaque projet est longuement mûri. En 1998, il édite à compte d’auteur The Globe Theater (édition limitée à 550 exemplaires) qui rassemble trois séries : Los Caprichios (d’après la suite de gravures de Goya, peinture de la face noire de l’humanité), The Last Cosmology (Kawada est un astronome amateur) et Car Maniac (photographies du chaos urbain prises depuis sa voiture). Cet éclectisme est proche du baroque, dont Kawada est nourri (il a voyagé en Europe pour photographier les folies de Ludwig II de Bavière, le Parco dei Mostri di Bomarzo, les représentations de l’enfer de nos abbayes romanes, mais aussi le Palais Idéal du facteur Cheval).

Le point commun de ces images quasi obsessionnelles est l’irruption du rêve (du cauchemar, souvent) dans un quotidien susceptible d’être à tout moment aspiré par le cosmos. Enfant, Kawada faillit mourir d’une grave maladie qui le laissa plusieurs jours en proie à des rêves fiévreux. Cette expérience a laissé des traces, de même que son habitude d’observer le ciel au dessus de Tokyo à l’aide d’une lunette astronomique : dans les photographies de Kawada, la vie ordinaire est suspendue dans un néant, et la paroi qui nous protège du rêve et de l’indicible est bien mince.

En 1996, il remporte le prestigieux Prix Higashikawa

Livres de Kikuji Kawada

  • Chizu / La carte (1965 - réédition Getsuyosha, Tokyo, 2005)
  • The last cosmology (Tokyo, 1995)
  • The Globe Theater (Tokyo, 1998)
  • Theatrum Mundi (Tokyo Metropolitan Museum of Photography, 2003)

Galerie

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal