Jean-Michel Othoniel

Un article de Nezumi.

Version du 17 mars 2011 à 21:50 par Nezumi (Discuter | Contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)

Jean-Michel Othoniel plasticien contemporain français, né en 1964 à Saint-Etienne (France). Il vit et travaille à Paris

Biographie

Privilégiant, par goût des métamorphoses, sublimations et transmutations, les matériaux aux propriétés réversibles, Jean-Michel Othoniel se fait d’abord remarquer par ses sculptures en soufre exposées à la Documenta de Cassel en 1992.

Il participe en 1994 à l’exposition Féminin/Masculin au Centre Pompidou, son installation My Beautiful Closet met en scène des danseurs filmés dans l’obscurité d’un placard. C’est à partir de 1993 que Jean-Michel Othoniel introduit le verre dans son travail et en expérimente les propriétés ; transformations, mutations de la matière et rites de passages d’un état à un autre font écho à un autre rite fondamental dans l’œuvre de l’artiste, celui du voyage et du souvenir.

La blessure est au cœur de son œuvre ; en 1997, il crée Le Collier cicatrice, petit collier de verre rouge qu’il offre à qui veut le porter avec fierté. En 1996, il suspend des colliers de géants dans les bambous du jardin de la Villa Médicis, puis aux arbres du jardin vénitien de la collection Peggy Guggenheim (1997), ainsi qu’à l’Alhambra et au Generalife, à Grenade (1999). Ses œuvres, sortes de fruits défendus, vivent et s’intègrent au paysage, aux feuillages, comme autant d’excroissances organiques absorbant l’ombre et diffractant la lumière.

En 2000, un siècle après Hector Guimard, il transforme la station de métro parisienne, Palais Royal-Musée du Louvre, en Kiosque des noctambules ; deux couronnes de verre et d’aluminium dissimulent un banc destiné aux rencontres fortuites dans la ville endormie.

En 2003, à l’occasion de l’exposition Crystal Palace à la Fondation Cartier et au MOCA de Miami, il fait réaliser à Venise et au Centre international du Verre à Marseille des formes de verre soufflé, destinées à devenir d’énigmatiques sculptures, entre bijoux, architectures et objets érotiques.

En décembre 2004, Le Petit Théâtre de Peau d’Âne est présenté sur la scène du Théâtre de la Ville de Rochefort puis au Théâtre du Châtelet à Paris. C’est une installation composée de quatre dressoirs de bois laqué, de trente-cinq maquettes en verre filé, d’autant de globes et d’énormes vertugadins brodés d’or et de paillettes. L’artiste, qui a retrouvé dans la maison de Pierre Loti les petites marionnettes fragiles de l’enfance du célèbre écrivain français, leur offre ici son œuvre comme décor.

La même année, Jean-Michel Othoniel investit les spectaculaires salles mésopotamiennes du Musée du Louvre dans le cadre de l’exposition Contrepoint. Ses sculptures monumentales de verre et d’aluminium, réalisées spécialement pour l’histoire des lieux, prennent là une dimension calme et intemporelle. La grande rivière blanche aux perles constellées de pointes de seins a été acquise par le musée d’Art moderne de la Ville de Paris et fait partie de la nouvelle présentation des collections du musée.

À l’occasion de Art Unlimited 2005, Jean-Michel Othoniel expose Le Bateau de larmes dans le bassin situé devant l’entrée de la foire de Bâle. L’artiste, dont le travail lie souvent l’intime au politique, a récupéré et utilisé une barque abandonnée par des boat people cubains sur les plages de Miami. Une couronne, des chaînes et des colliers, tous de verre coloré, se transforment en leurs extrémités en d’énormes larmes de cristal limpide. La sculpture flotte sur l’eau tel un vaisseau fantôme chargé de larmes de souffrance et de larmes de joie, débordant de souvenirs et couvert d’ornements festifs.

Les démarches artistiques contemporaines reposent souvent sur la répétition obsessionnelle d’un thème ou d’un motif visuel, comme un conteur qui narrerait sans cesse le même événement fondateur, ou comme un musicien qui chanterait éternellement le même refrain pour en disséquer les contenus, et pour en exploiter toutes les ressources. La disparition des genres traditionnels au cours du vingtième siècle a sans doute inauguré un vide collectif où s’est engouffré sans scrupules le jeu des folies individuelles.

Jean-Michel Othoniel s’est emparé du verre comme on s’empare d’une jachère délaissée pour y découvrir un trésor conceptuel. Le propre de ce matériau, c’est d’apparaître aux extrémités du spectre des échelles, de la miniature au monument. En agrandissant et en réduisant, en perturbant le jeu des tailles et des formats, le monde de l’art utilise l’un des grands leviers de production du fantastique. C’est aussi une machine à remonter le temps, la vie humaine étant elle-même caractérisée par la croissance du corps de l’individu. Si le matériau-verre possède une forme privilégie, c’est la sphère, déclinée sur plusieurs modes : la boule, la bille, la perle, la goutte. Dès que l’on parle de perle, en art, les racines de l’esthétique baroque apparaissent à l’horizon. Car le terme baroco, à l’origine, servait à désigner une perle aux contours irréguliers et subtilement irrationnels. Ce qui fait l’intérêt de la perle du point de vue de la forme, c’est d’une part son universalité mais également la richesse des mondes qu’elle évoque. Le monde des bijoux que l’on dépose à la surface des corps pour les embellir, les décorer ou les ennoblir. Le monde des lustres et des décorations fastueuses que l’on dispose dans l’espace à des fins toutes semblables. En agrandissant les bijoux et en réduisant les monuments, les installations de Jean-Michel Othoniel mettent en scène un trouble du corps dans sa relation au monde extérieur.

L’artiste a progressivement inventé un monde de liberté ultime et d’acceptation du réversible qui caractérise sa personnalité. Sa création est multiple : dessins, sculptures, photographies, écrits, chorégraphies ou vidéos. Autant d’œuvres épurées chargées de poésie et d’érotisme.

Expositions personnelles

2011

  • "My Way ", Galeries du Musée, Centre Georges-Pompidou, Paris, France
  • "Le réel merveilleux", Galerie des Enfants, Centre Georges Pompidou, Paris, France

2010

  • "The Precious Stonewall", Lalit Kala Akademi, New Delhi, Inde

2009

  • "Les Nœuds de Janus", galerie Perrotin, Paris, France
  • "Un cœur abstrait", Pavillon Bosio, École supérieure d’arts plastiques de la Ville de Monaco, Monaco
  • "Othoniel, New Sculptures", galerie Karsten Greve, Saint-Moritz, Suisse
  • "Les Grandes Colonnes ivoire", Boon the Shop, Séoul, Corée du Sud

2008

  • Galerie Emmanuel Perrotin, Miami
  • Sikkema Jenkins & Co, New York

2007

  • "Les Larmes de Couleurs" (public commission), Lycée Arthur Rimbaud, Amiens, France
  • "Le Confident", (public commission), Square Lépine, Nice, France
  • "Le Rideau d’Or", Chanel, Beverly Hills, Los Angeles,
  • "Le Petit Théâtre de Peau d’Âne", Palais de Dolmabahçe, X° Biennale d’Istanbul, Turkey
  • "Le Coffre à Secrets", Musée des Arts Décoratifs, Paris, France

2006

  • "Peggy's necklace", Peggy Guggenheim Collection, Venice, Italy
  • "Dessins" Galerie Emmanuel Perrotin, Paris, France
  • "Le Collier Blanc", permanent installation, Chanel, Hong Kong, Japon
  • "Epée de l'Académicien de M. Marc Ladreit de Lacharrière", installation in the Musée des Arts Décoratifs, Paris

2005

  • "Le Petit Théâtre de Peau d’Ane", Théâtre du Chatelet, Paris
  • "Candélabres", permanent installation, Villa Amistà, Vérone, Italy

2004

  • "House of Glass", MOCA, Miami, USA
  • "Le petit théatre de Peau d'âne», Othoniel/Loti, Maison Pierre Loti et Théatre de la coupe d'or, Rochefort, France.
  • "Le Petit Théâtre de Peau d’Ane", Musée-Atelier département du verre de Sars-Poterie, Lille, France

2003

  • "Black is beautiful", Galerie Emmanuel Perrotin, Paris (with Sophie Calle)
  • "Lagrimas", Musée d'art moderne de Saint-Etienne, France
  • "L'arbre aux colliers", permanent installation in the sculpture garden Sidney Besthoff, New Orleans Museum of Modern Art, La Nouvelle Orléans, USA
  • "La Tombe de Jean Lafont", permanent installation, Le Cailar, France
  • "Crystal Palace", Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris
  • "Fragile", FRAC Champagne Ardenne, Musée des Beaux-Arts de Reims

2002

  • "Pluie d'Or", Sala la Gallera, Valencia, Spain
  • "Lagrimas", Museo del Vidrio, Monterrey, Mexico

2001

  • "Collier", Museum Dhondt-Dhaenens, Deurle, Belgium
  • "Parade", Newcomb Art Gallery, Tulane University, La Nouvelle Orléans, USA
  • "La fontaine du Plaisir et des Larmes", Galerie Pièce Unique, Paris

2000

  • "Le Kiosque des Noctambules", permanent installation at the Métro Palais Royal -

Musée du Louvre, Place Colette, Paris

  • "Jean-Michel Othoniel", dutacion de Granada, Palacio de los Condes de Gabia, Grenada, Spain

1999

  • "A shadow in your Window", Bibliothèque Nationale de France, Paris
  • "Les Amants Suspendus", Galerie Clara Rainhorn, Bruxelles, Belgium
  • "Trésor", Yerba Buena Center for the Arts, San Fransisco
  • California College of Arts and Crafts, Oakland, USA
  • "Jean-Michel Othoniel", Sala Rekalde, Bilbao, Spain

1998

  • ARCO, Galerie Barbara Farber, Madrid
  • "PS1", Contemporary Art Center, New-York
  • Yves Saint Laurent 88 wooster, New York
  • Sculpture in the Dark, "La Folle Journée du Piano", Hippodrome du Douai, France

1997

  • Peggy Guggenheim Collection, Venice, Italy
  • Musée des Art Décoratifs, Palais du Louvre, Paris, France
  • Galerie Senda, Barcelona, Spain

1996

  • "The Wishing Wall", Galerie Arndt & Partner, Berlin

1995

  • Gramercy Park Hotel, Galerie Ghislaine Hussenot, New York
  • "XIe olympiades nationales de la chimie", Maison de la chimie, Paris
  • "Scratch and Tits Paintings", Galerie Barbara Farber, Amsterdam, Netherlands
  • "Le Ballet de l'Innommable", Proton ICA, Amsterdam, Netherlands
  • "Les Innommables", Galerie Ghislaine Hussenot, Paris
  • "Le Ballet de l'Innommable", (performance), Les Soirées Nomades, Fondation

Cartier, Paris

  • Villa Médicis, Rome, Italy
  • "L.A. International", Viennial Invitational, Kohn-Turner Gallery, Los Angeles

1994

  • "Il était beau comme la rencontre fortuite d'un parapluie et d'une machine à coudre

sur une table de dissection", (film-performance), ARC, musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, France

  • "Le Jaune de Soufre", Galerie d'Art de Mourenx, France

1993

  • Galerie Nicole Klagsbrun, New York
  • "Los Angeles International", Michael Kohn, Los Angeles
  • Museo d'Historia de la Medicina de Catalunya, Galeria Senda, Barcelone, Spain
  • "L'Hermaphrodite", Musée d'Art moderne de Saint-Étienne, France

1992

  • Galerie des Arènes, Musée d'Art contemporain de la Ville de Nîmes, France
  • "Rideau", installation on the stage of the theater of the Ferme Dubuisson,

chorégraphie de Daniel Larrieu, Marne-la-Vallée, France

  • Galerie Ghislaine Hussenot, Paris, France
  • "Lauréat de la Villa Médicis Hors les Murs", Madrid, Spain

1991

  • "Capotes !", Centre Genevois de Gravure Contemporaine, Geneva, Switzerland

1990

  • L'Instituto Francese di Napoli, Napoli, Italy
  • "Das Lapidarium", Kunstlerhaus BethanienBerlin
  • Galerie Ghislaine Hussenot, Paris

1989

  • "A Travers le Grand Vide Critique", Galerie Antoine Candau, Paris
  • "SAGA Grand Palais", Galerie Antoine Candau, Paris

1988

  • "FIAC", Galerie Antoine Candau, Paris

Voir aussi

Site officiel Jean-Michel Othoniel

Ses œuvres

Image:Othoniel102.jpg

Le Kiosque des Noctambules, 2000, Place Colette, Paris

Image:Othoniel101.jpg

Crystal Palace, 2003, Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal