Hiraizumi

Un article de Nezumi.

Afficher la carte de ce lieu
Galerie de photos sur Hiraizumi

Hiraizumi (平泉) bourg japonais de 8000 habitants, situé dans la préfecture d'Iwate (Tôhoku), au grand passé historique, classé en 2011 au Patrimoine mondial de l'humanité.

Présentation

Hiraizumi est une des villes les plus riches du Japon au XIIe siècle (époque de Heian), et rivalise d'opulence avec Kyôto. La ville appartient alors au clan des Ōshū Fujiwara, même quand le clan Minamoto domine le Japon.

Elle est le lieu du suicide de Minamoto no Yoshitsune forcé à mettre fin à ses jours par son demi-frère Minamoto no Yoritomo. Il se tue tandis que son compagnon le moine Benkei meurt debout transpercé par plusieurs flèches. L'endroit du drame est marqué par une stèle.

La ville a gardé quelques vestiges de son passé glorieux, même si elle n'est plus aujourd'hui qu'une petite ville de campagne.

La ville, avec cinq sites qui l'entourent, est nommée site culturel au patrimoine mondial de l'humanité par le comité du patrimoine mondial de l'UNESCO à Paris en juin 2011. Les sites, dénommés « Temples, jardins et sites archéologiques représentant la Terre Pure bouddhiste », sont :

  • le temple Chûson-ji (中尊寺), où l'on trouve le Konjiki-dô (金色堂?), recouvert d'or à la manière du Kinkaku-ji à Kyôto,
  • le temple Môtsû-ji (毛越寺),
  • les ruines du Kanjizaiô-in (観自在王院跡),
  • les ruines du Muryôkô-in (無量光院跡),
  • Le mont Kinkei (金鶏山, Kinkei-zan).

Les deux premiers sont aujourd'hui des temples de l'école Tendai.

Décision de classement de l'UNESCO

Hiraizumi - Temples, jardins et sites archéologiques représentant la Terre Pure bouddhiste regroupe cinq sites, dont la montagne sacrée Kinkeisan. On y trouve des vestiges de bâtiments gouvernementaux des XIe et XIIe siècle, époque où Hiraizumi était le cœur administratif du royaume septentrional du Japon et rivalisait avec Kyoto. Le royaume reflétait la cosmologie du bouddhisme de la Terre Pure, des préceptes qui se sont répandus au Japon au VIIIe siècle. Ils représentaient la Terre Pure de Bouddha à laquelle aspiraient les pratiquants après la mort et la paix de l'esprit dans cette vie-ci. En combinaison avec des croyances du culte japonais de la nature et le shintoïsme, le bouddhisme de la Terre Pure a développé une conception architecturale et paysagère unique au Japon.

Les quatre jardins de la Terre pure de Hiraizumi, dont trois sont orientés vers la montagne sacrée du Mont Kinkeisan, sont un modèle de fusion entre les idéaux du bouddhisme de la Terre Pure et les concepts indigènes japonais relatifs à la relation entre jardins, eau et paysage environnant. Deux jardins sont reconstruits, dont beaucoup d'éléments ont été découverts lors des fouilles, et deux sont restés enfouis. L'ancienne ville de Hiraizumi, qui connut un destin éphémère, fut le centre politique et administratif du royaume septentrional du Japon aux XIe et XIIe siècles et rivalisa avec Kyoto aux plans politique et commercial. Les quatre jardins furent construits par la famille Ôshû Fujiwara, la branche nord du clan régnant, ils sont censés symboliser le bouddhisme de la Terre Pure sur terre, une vision du paradis traduite dans la réalité par la disposition réfléchie des temples par rapport aux étangs, aux arbres et aux pics du mont Kinkeisan. Le temple de Chûson-ji, aux décors chargés d'or - le seul restant du XIIe siècle - reflète la grande richesse du clan régnant.

Une grande partie de cette zone fut détruite en 1189 quand la ville perdit son statut politique et administratif. L'essor spectaculaire et la richesse ostentatoire de Hiraizumi, puis sa chute tout aussi rapide et dramatique, furent tels qu'ils inspirèrent de nombreux poètes. En 1689, Bashô Matsuo, le poète de haïku, écrivit : « Trois générations de gloire se sont évanouies en l'espace d'un rêve... ». Les quatre groupes de temples de ce centre qui fut autrefois si grand, avec leurs jardins de la Terre Pure, un temple subsistant notable du XIIe siècle et leur relation avec le mont sacré Kinkeisan forment un ensemble exceptionnel qui reflète la richesse et la puissance de Hiraizumi et un concept exceptionnel de planification urbaine et de conception des jardins qui influencèrent temples et jardins des autres villes du Japon.

Critère (II) : Les temples et les jardins de la Terre Pure de Hiraizumi démontrent de manière remarquable la manière dont les concepts de construction de jardins introduite d'Asie avec le bouddhisme ont évolué sur la base des anciens cultes de la nature du Japon, le shintoïsme, aboutissant au concept d'aménagement et de création de jardins qui était propre au Japon. Les jardins et les temples de Hiraizumi influencèrent ceux d'autres villes, notamment Kamakura où l'un des temples fut édifié sur le modèle de Chûson-ji.

Critère (VI) : Les jardins de la Terre Pure de Hiraizumi reflètent clairement la diffusion du bouddhisme dans le sud-est asiatique et la fusion spécifique du bouddhisme avec le culte japonais de la nature et les idées d'Amida sur la Terre Pure de la béatitude parfaite. Les vestiges du groupe de temples et de jardins de Hiraizumi sont des manifestations symboliques du bouddhisme de la Terre Pure sur cette terre.

Intégrité

Le bien comprend les vestiges des groupes de temples et leurs jardins de la Terre Pure ainsi que le mont Kinkeisan par rapport auquel ils sont visuellement alignés. Bien que les sites de Chûson-ji, Môtsû-ji et Kanjizaiô-in Ato et le mont Kinkeisan conservent leurs liens visuels intacts, le site de Muryôko-in souffre de l'influence négative de maisons et d'autres structures. Les liens visuels entre les temples et le mont Kinkeisan couvrent des zones situées dans la zone tampon, en dehors du bien. Pour protéger le paysage spatial lié à la cosmologie de la Terre Pure, l'intégrité spatiale de ces liens doit être maintenue.

Authenticité

L'authenticité des vestiges mis au jour ne fait aucun doute. Deux des jardins ont été reconstruits, dans le cadre d'un travail étayé par une analyse rigoureuse des éléments bâtis et botaniques. En ce qui concerne les structures subsistantes, l'édifice principal, le Chûson-ji Konjikidô, est un remarquable vestige, et il a été conservé avec beaucoup de compétence, de manière à assurer l'authenticité des matériaux et de la construction.
L'authenticité du temple dans son paysage est d'une certaine manière compromise par la gaine en béton qui l'entoure aujourd'hui. Pour soutenir la capacité du bien à transmettre sa valeur, il est essentiel que les quatre temples puissent traduire de manière évidente leur association avec les idéaux profonds du bouddhisme de la Terre Pure.

Sites

Chûson-ji (中尊寺)

Le Chûson-ji est un temple bouddhiste de la secte Tendai. Le temple aurait été fondé en 850 par Ennin, le troisième abbé chef de la secte, mais la plupart des spécialistes pensent que Chuson-ji a été fondé par Fujiwara no Kiyohira vers 1100.

Le Konjiki-dô (金色堂) ou « Salle d'or » est un mausolée contenant les restes momifiés des chefs du clan Ôshû Fujiwara qui a dominé le nord du Japon au XIIe siècle. Le temple est un des deux bâtiments qui subsistent du complexe original du temple Chûson-ji, l'autre étant un dépositaire de sutra. Fait de bois entièrement recouvert de feuilles d'or décorées de nacre importée, il a été soigneusement reconstruit de 1962 à 1968 par une équipe de spécialistes. C'est un bâtiment carré de cinq mètres et demi de chaque côté et huit mètres de haut. L'intérieur du bâtiment contient trois autels, un pour chacun des trois premiers seigneurs Fujiwara. Il y avait à l'origine trente-trois sculptures à l'intérieur du temple, onze sur chaque autel, mais il en manque une à présent. Chaque autel avait un Amida assis entouré de Seishi et Kannon debout, de six Jizô et de deux statues Niten dont une a disparu.

Le Konjiki-dô était autrefois exposé dehors à l'air libre puis un bâtiment en bois a été construit pour l'entourer et le protéger des éléments. Il se trouve maintenant dans un bâtiment en béton derrière un épais verre acrylique et n'est visible que de l'avant.

Môtsû-ji (毛越寺) Le Môtsû-ji (毛越寺) désigne un temple bouddhiste de la secte Tendai ainsi que la zone historique avoisinante,qui contient les ruines de deux autres temples plus anciens, l'Enryû-ji (圓隆寺) et le Kashô-ji (嘉祥寺) dans un jardin Jôdo (Terre Pure). L'actuel temple, construit au XVIIIe siècle, est sans relation avec les anciens temples situés à cet emplacement.

Au milieu du XIIe siècle, Fujiwara no Motohira, deuxième seigneur ôshû Fujiwara, établit ici un temple appelé l'Enryû-ji. Le lac devant le Enryû-ji s'appelle l'Oizumi-ga-ike. Les roches sont disposées de façon à représenter la côte rocheuse d'Iwate. L'unique cerisier marque l'emplacement de la tour du Enryû-ji.

Le bâtiment principal abritait une monumentale statue de Yakushi Nyorai, le Bouddha guérisseur, avec de monumentales statues des douze Généraux célestes (Jûni Shinshô). La salle elle-même est peinte de couleurs vives et décorée avec des bois précieux, de l'or, de l'argent et des bijoux. Le temple principal est entouré d'autres bâtiments dont une salle de conférence, une salle de circum ambulation, une porte principale à un étage, un shôrô (beffroi) et un garde-sûtra.

Une fois que l'Enryû-ji est achevé, Motohira ordonne qu'une copie fidèle soit construite à côté, c'est le Kashô-ji. Mais il ne vit pas assez longtemps pour voir ce second temple achevé. C'est son fils et héritier, Hidehira, qui accomplit cette tache. Le Kashô-ji contient également une monumentale statue de Yakushi mais les murs sont décorés de peintures illustrant le Sûtra du Lotus.

À l'apogée de sa splendeur, le Môtsû-ji aurait compté 40 pagodes et 500 monastères. Mais tout brûle en novembre 1226 et n'est jamais reconstruit.

Aujourd'hui, l'étang est préservé tel qu'il était il y a 800 ans mais aucun des bâtiments originaux n'existent aujourd'hui et aucun n'a été reconstruit. Le nouveau Môtsû-ji se trouve en face du site du XIIe siècle, à cheval sur ce qui était autrefois la rue Kuramachi. Il y a à présent de belles plantations de cerisiers, d'iris, de lotus, de buissons de trèfle et d'érables. Divers festivals sont organisés toute l'année.

Autres sites:

  • Ruines du Kanjizaiô-in (観自在王院跡)
  • Ruines du Muryôkô-in (無量光院跡)
  • Le mont Kinkei (金鶏山)
hiraiz2.jpg
Chûson-ji, le Konjiki-dô

DSCN1268.JPG
Môtsû-ji

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal