Daidô Moriyama

Un article de Nezumi.

Daidô Moriyama ( japonais : 森山大道, Moriyama Daidō) , plasticien contemporain japonais, essentiellement photographe . Il est né en 1938 à Ikeda, près d'Ōsaka.

Biographie

Ses souvenirs d’enfance sont liés à l’occupation américaine.

Il s'intéresse d'abord à la peinture avant de se tourner définitivement vers la photographie à l'âge de vingt-et-un ans. En 1961, il s'installe à Tōkyō où il devient l'assistant d'Eikoh Hosoe, l'un des fondateurs de l'agence Vivo. Il commence sa vie de photographe en concevant des pochettes d’allumettes pour des bars d’Ôsaka avant de trouver un emploi dans un studio photo. A Kobe, il fait des portraits-souvenirs de marins et de passagers sur les quais. En 1962, il devient indépendant. Vers 1965, Moriyama évolue vers une esthétique de l’instantané.

Il travaille au Japon et à New York. Mais son quartier de prédilection est Shinjuku avec ses rues étroites où se mélangent toutes les couches de la population. La perspective de ses photos suivent la démarche d’un voyeur ou un violeur. Son regard, à partir de la fenêtre d’une voiture en mouvement ou de l’ombre, est celle d’un criminel. C’est le travail de quelqu’un qui parle sans regarder les gens dans les yeux.

Daido Moriyama se présente comme une nouvelle génération inspirée par Shômei Tômatsu et guidée par ses impressions et ses obsessions. Ses photographies représentent les côtés les plus sombres de la vie urbaine. Il piège ce qui se cache derrière la société de consommation. Il attrape l’envers des paysages éblouissants des villes contemporaines. Ses œuvres nous rappellent aussi que look urbain est souvent nostalgique.

Ses images aux forts contrastes rejettent la “bonne technique” par des flous, des bougés, des lumières parasites ou la présence du grain.

Daido Moriyama est très lié au magazine Provoke co-fondé par les photographes Yutaka Takanashi et Takuma Nakahira, un ami de Moriyama. Revue trimestrielle, Provoke veut apporter un matériau artistique capable de guider la pensée. Selon les fondateurs, les mots avaient perdu leur sens et la force de décrire la réalité. Ce rôle revenait donc aux photographes qui devaient prendre le relais sur le langage. Les images devaient avoir la priorité et même remplacer le langage. Les théories artistiques du groupe Provoke ont permis à une nouvelle génération de photographes de rompre avec les conventions.

Daido Moriyama aime regarder le monde au niveau du sol ou du point de vue d’un chien par exemple. Il parcoure le Japon en voiture pour y photographier le monde à partir de l’intérieur de celle-ci. Ce nouveau point de vue est incertain dans le monde la photographie où la station debout avait la préférence.

Pour lui, l’œil du photographe ne doit pas être en contact avec les conventions de la prise de vue. Cependant Daido Moriyama n’est pas un photographe téméraire et il garde toujours ses distances. Cette distance permet à l’autre d’apparaître à l’instar de lui-même dans ses photographies. En 1980, Moriyama dit : « La plupart de mes instantanées, je les prends en roulant en voiture ou en courant, sans viseur, et de ce fait, on peut dire que je prends des photos plus avec le corps qu’avec les yeux. »

Galerie

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