Camille Henrot

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'''Camille Henrot''', plasticienne contemporaine française, née en [[1978]] à Paris. <br>Elle vit et travaille à Paris.
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==Biographie==
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===Biographie===
D’abord reconnu pour ses vidéos et films d’animation qui mêlent dessin, musique et images cinématographiques, parfois grattées ou retravaillées, Camille Henrot évolue vers des sculptures, des dessins,et des photographies, sans renoncer aux films. Ses œuvres traitent de la fascination exercée par l’ailleurs et par l’autre, géographique, mais aussi sexuel, fascination reprise dans les mythes populaires modernes comme celui de King Kong ou de Frankenstein.
D’abord reconnu pour ses vidéos et films d’animation qui mêlent dessin, musique et images cinématographiques, parfois grattées ou retravaillées, Camille Henrot évolue vers des sculptures, des dessins,et des photographies, sans renoncer aux films. Ses œuvres traitent de la fascination exercée par l’ailleurs et par l’autre, géographique, mais aussi sexuel, fascination reprise dans les mythes populaires modernes comme celui de King Kong ou de Frankenstein.
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Camille Henrot a été nommée pour le [[Prix Marcel Duchamp]] 2010<br>Camille Henrot reçoit le Lion d’argent qui distingue un jeune artiste, à la [[Biennale de Venise 2013|55e Biennale internationale d’art contemporain de Venise]], pour sa vidéo ''Grosse Tatigue'' .
Camille Henrot a été nommée pour le [[Prix Marcel Duchamp]] 2010<br>Camille Henrot reçoit le Lion d’argent qui distingue un jeune artiste, à la [[Biennale de Venise 2013|55e Biennale internationale d’art contemporain de Venise]], pour sa vidéo ''Grosse Tatigue'' .
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==Quelques œuvres ==
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===Quelques œuvres ===
*Pour ''King Kong Addition'' (2007), trois versions du célèbre film sont strictement superposées pour former une image confuse et poétique. Elle respecte les qualités propres du document initial, mais permet ce glissement poétique par lequel un objet partagé de tous acquiert une certaine singularité.
*Pour ''King Kong Addition'' (2007), trois versions du célèbre film sont strictement superposées pour former une image confuse et poétique. Elle respecte les qualités propres du document initial, mais permet ce glissement poétique par lequel un objet partagé de tous acquiert une certaine singularité.
*''Les Espèces menacées'', une forêt de sculptures, pour la plupart sur socle. Véritables jeux de lignes dans l’espace, elles sont toutes réalisées avec des durites d’anciennes voitures aux noms d’animaux en voie de disparition (la Jaguar, l’ Opel Tigra…) et dessinent une sorte de bestiaire. Placées sur de hauts socles, ces silhouettes élancées aux allures zoomorphiques renvoient tant à la migration des symboles et des formes qu’à la circulation économique des objets.
*''Les Espèces menacées'', une forêt de sculptures, pour la plupart sur socle. Véritables jeux de lignes dans l’espace, elles sont toutes réalisées avec des durites d’anciennes voitures aux noms d’animaux en voie de disparition (la Jaguar, l’ Opel Tigra…) et dessinent une sorte de bestiaire. Placées sur de hauts socles, ces silhouettes élancées aux allures zoomorphiques renvoient tant à la migration des symboles et des formes qu’à la circulation économique des objets.
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*2013 : [[Biennale de Venise 2013]] ''Grosse Fatigue'' vidéo 13'. Elle reçoit le Lion d'Argent. {{Dailym|x1v4rxc_venise2013c}}
*2013 : [[Biennale de Venise 2013]] ''Grosse Fatigue'' vidéo 13'. Elle reçoit le Lion d'Argent. {{Dailym|x1v4rxc_venise2013c}}
*2014 ''Pale Fox'' Betonsalon, Paris.<br>Plus de 400 photographies, sculptures, livres et dessins , achetés sur eBay pour la plupart, pour certains empruntés à des musées, pour d’autres trouvés ou produits par l’artiste, sont présentés sur un ensemble d’étagères dessinées par Camille Henrot. A chacun des quatre murs de cet espace tout à la fois physique et mental, est associé un élément naturel, un point cardinal, un âge de la vie et un principe philosophique de Leibniz : entamée par « le principe de l’être », mur nord, (où tout commence : naissance et enfance), l’installation se poursuit avec « la loi de la continuité », mur ouest, (où tout se développe : croissance et adolescence), puis se pose sur « le principe de raison suffisante », mur sud, (là où sont les limites : âge adulte) et s’arrête sur le « principe des indiscernables », mur ouest, (comment les choses s’altèrent et disparaissent : vieillesse).
*2014 ''Pale Fox'' Betonsalon, Paris.<br>Plus de 400 photographies, sculptures, livres et dessins , achetés sur eBay pour la plupart, pour certains empruntés à des musées, pour d’autres trouvés ou produits par l’artiste, sont présentés sur un ensemble d’étagères dessinées par Camille Henrot. A chacun des quatre murs de cet espace tout à la fois physique et mental, est associé un élément naturel, un point cardinal, un âge de la vie et un principe philosophique de Leibniz : entamée par « le principe de l’être », mur nord, (où tout commence : naissance et enfance), l’installation se poursuit avec « la loi de la continuité », mur ouest, (où tout se développe : croissance et adolescence), puis se pose sur « le principe de raison suffisante », mur sud, (là où sont les limites : âge adulte) et s’arrête sur le « principe des indiscernables », mur ouest, (comment les choses s’altèrent et disparaissent : vieillesse).
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===Galerie===
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[[Category:Plasticien contemporain français]]
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[[Category:Naissance en 1978]]
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Version actuelle

Camille Henrot, plasticienne contemporaine française, née en 1978 à Paris.
Elle vit et travaille à Paris.

Biographie

D’abord reconnu pour ses vidéos et films d’animation qui mêlent dessin, musique et images cinématographiques, parfois grattées ou retravaillées, Camille Henrot évolue vers des sculptures, des dessins,et des photographies, sans renoncer aux films. Ses œuvres traitent de la fascination exercée par l’ailleurs et par l’autre, géographique, mais aussi sexuel, fascination reprise dans les mythes populaires modernes comme celui de King Kong ou de Frankenstein.

Les objets hybrides, impurs, de l’artiste questionne l’écriture linéaire et cloisonnée de l’histoire occidentale, et soulignent sa part d’emprunts et ses zones d’ombres. Cette survivance du passé, pleine de malentendus, de glissements et de projections (dans le diaporama Egyptomania, le film Cynopolis et les dessins de sphinx, ou encore dans les photographies de silex préhistoriques) trouble codes et conventions culturels, en rappelant les résistances mentales et les résonances du passé, que celui-ci relève du mythe ou de la réalité.

Camille Henrot s’emploie à renouveler la question qui nourrit les pratiques artistiques depuis les diverses réactivations du ready-made : comment recycler l’ordinaire dans un espace poétique ? Assumant l’héritage croisé des cultures populaires et des pratiques expérimentales, son œuvre s’empare des objets qui constituent notre environnement immédiat. Elle détourne ainsi des films appartenant au cinéma de genre pour leur appliquer des procédés du cinéma expérimental.

Ses œuvres évoquent l’idée de détournement. Camille Henrot, elle, préfère les notions de «glissement, interprétation, métamorphose». Et de préciser: «Le mot détournement suggère, notamment dans l’histoire de l’art, l’idée d’une méthode, alors qu’à l’inverse, je n’ai aucune approche systématique dans mon travail. J’aime le principe de continuation, de transformation, d’hybridation.»

Camille Henrot a été nommée pour le Prix Marcel Duchamp 2010
Camille Henrot reçoit le Lion d’argent qui distingue un jeune artiste, à la 55e Biennale internationale d’art contemporain de Venise, pour sa vidéo Grosse Tatigue .

Quelques œuvres

  • Pour King Kong Addition (2007), trois versions du célèbre film sont strictement superposées pour former une image confuse et poétique. Elle respecte les qualités propres du document initial, mais permet ce glissement poétique par lequel un objet partagé de tous acquiert une certaine singularité.
  • Les Espèces menacées, une forêt de sculptures, pour la plupart sur socle. Véritables jeux de lignes dans l’espace, elles sont toutes réalisées avec des durites d’anciennes voitures aux noms d’animaux en voie de disparition (la Jaguar, l’ Opel Tigra…) et dessinent une sorte de bestiaire. Placées sur de hauts socles, ces silhouettes élancées aux allures zoomorphiques renvoient tant à la migration des symboles et des formes qu’à la circulation économique des objets.
  • Légendes dorées : une série de gravures avec des connexions entre deux figures exotiques, les martyrs chrétiens et le yogi. Avec tous ces télescopages ludiques de formes et d’idées, Camille Henrot propose une réflexion sur l’ethnocentrisme, le colonialisme et la période post-coloniale, la mémoire collective et individuelle. Elle pose aussi la question de l’échange et du rapport avec l’autre.
  • Pour l'exposition Paris-Delhi-Bombay, Le Songe de Poliphile (Hypnerotomachia Poliphili).
    Camille Henrot a filmé en Inde la dimension spirituelle du pays et la place de la mort dans la société. Elle met en relation des motifs indiens et français : « Le projet est conçu comme une sorte d’anthropologie visuelle sur la notion de transmission et la perméabilité des cultures ». À partir d’une construction non-narrative, Henrot propose un voyage autour de la figure du serpent, explorant les représentations de cet animal symbolique, dangereux, mais qui qui posse aussi des vertus curatives.
  • Radiateur. Réalisé en tubes de cuivre, il s’inspire d’une sorte de carte que les marins mélanésiens utilisaient pour naviguer vers l’île de Pâques. Mais ici, elle est transformée en radiateur, avec de l’eau qui coule dans les tuyaux. Une histoire de courants, de déviation d’objets, de télescopage d’images.
  • La vidéo sCOpe reprend des scènes du péplum orientaliste les Nouvelles Aventures d’Ali Baba. Mais au lieu de jouer sur l’effet élargi du cinémascope, les images sont, avec beaucoup d’humour, étriquées, resserrées dans la hauteur.
  • Egyptomania 2009, rassemble, à travers quelques motifs déclinés dans la culture de consommation, l’imaginaire qui s’assortit à notre perception de l’Égypte ancienne.
  • Est-il possible d'être révolutionnaire et d'aimer les fleurs ? ; La Triennale 2012 Palais de Tokyo, Paris

Filmographie

  • 2013 : Grosse Tatigue vidéo 13 mn présenté à la Biennale de Venise 2013. La vidéo raconte l’histoire du monde en une succession de fenêtres sur l’écran d’un ordinateur sur un rythme très slam. Vidéo sur Youtube
  • 2011 : Le Songe de Poliphile, vidéo, 11 mn 11, présenté pour l'exposition Paris-Delhi-Bombay
    • Psychopompe, Performance vidéo / Video performance, 50 mn
  • 2010 Coupé/décalé, Film 35mm transferré sur vidéo
  • 2009 Cynopolis, Film super 8 et DVCAM, projecteur, 10 mn.
  • 2008 Wolf eyes, Video, 5 mn.
    • Le film Spatial, Film 16 mm transféré sur Béta numérique, 15 mn.
  • 2007 A mountain for president, vidéoclip, Principles of Geometry featuring Sébastien Tellier.
    • Lonely hearts, 3 mn., vidéoclip Joakim, album Monsters and Silly songs, Verstatile/K7.
    • One more time, 3 mn., vidéo, musique de Joakim, 2 mn. 30.
    • King Kong Addition, vidéo, 1h 30.
  • 2006 Le Risque, vidéoclip Ben Ricour, Milk/ Warner.
    • Le Rêve de Ravalec, court metrage produit par Un monde meilleur/PH pour Canal +.
  • 2005 Courage mon amour !, vidéo, collage sur pellicule, musique Florencia di Concilio, 3 mn.
    • Le Grand Troupeau, vidéo, ektachromes grattés, boucle.
    • Dying living woman, grattage sur pellicule, musique Benjamin Morando, 6 mn. 30’.
    • Deep inside, vidéo, feutre sur pellicule, musique de Benjamin Morando, 7 mn.
    • sCOpe, vidéo, son Benjamin Morando, 3 mn.
    • Le Risque, vidéoclip Ben Ricour, Milk/ Warner.
    • Vivre à même l’amour, vidéoclip Ben Ricour, Milk/Warner.
  • 2004 Les premiers instants, vidéoclip, Bastien Lallemant, Nada/tôt ou tard.
  • 2003 Hey Bonus!, vidéoclip, animation flash, musique de Octet, Metronomic/Diamondtraxx, 3 mn.
  • 2002 Metawolf, vidéo, grattage sur pellicule, musique de Octet, 3 mn.
    • Lansky, grattage sur pellicule, 3 mn.
    • Branding, animation after effect, 3 mn.
  • 2001 Histoire de Cesaria, animation crayon sur papier, 6 mn., ENSAD. ( Prix spécial du jury, festival du film d’animation d’Annecy, 2002.)

Expositions

  • 2002 Nuit Blanche, Paris
  • 2004 Lille Capitale de la Culture Maison Folie, Maubeuge, France
  • 2005 L’Inventaire Contemporain III, Galerie nationale du Jeu de Paume, Paris
    • Scherf, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, ARC/Couvent des Cordeliers Paris
    • Hara Museum , Tokyo, Japon
    • Room Movies Galerie Dominique Fiat, Paris
  • 2006 Le Noir est une Couleur; Fondation Maeght, Saint-Paul, France
    • MAC/VAL Vitry-sur-Seine, France
    • Nous nous sommes tant aimés, l’amour et l’art contemporain, Collection de Saint-Cypri
    • Festival de Photo et de Vidéo de Biarritz
  • 2007 : King Kong Addition, vidéo diffusée au Palais de Tokyo, Paris, et au Pleasure Dome Cinema, Toronto.
  • 2008 : Le Nouveau Monde, Musée des Beaux-Arts, Bordeaux, France
  • 2009 : Egyptomania, Kamel Mennour, Paris, France
    • Pour ne pas mourir deux fois , Centre d'art le Lait, Hôtel de Vivès Castres, France
    • La Force de l'art 2009, Grand Palais Paris
  • 2010 : Perspectives, Espace Culturel Louis Vuitton, Paris
    • Yona Friedman; Merz Tier, Neugerriemshneider, Berlin, Allemagne
    • L’île à midi, dans le cadre du Prix Marcel Duchamp, FIAC, Cour Carrée du Louvre, Paris
  • 2011 : Paris-Delhi-Bombay au Centre Georges Pompidou
    • Fire and Crocodile, Rosascape, Paris
  • 2012 : La Triennale 2012 Palais de Tokyo, Paris
  • 2013 : Biennale de Venise 2013 Grosse Fatigue vidéo 13'. Elle reçoit le Lion d'Argent. vidéo sur Dailymotion
  • 2014 Pale Fox Betonsalon, Paris.
    Plus de 400 photographies, sculptures, livres et dessins , achetés sur eBay pour la plupart, pour certains empruntés à des musées, pour d’autres trouvés ou produits par l’artiste, sont présentés sur un ensemble d’étagères dessinées par Camille Henrot. A chacun des quatre murs de cet espace tout à la fois physique et mental, est associé un élément naturel, un point cardinal, un âge de la vie et un principe philosophique de Leibniz : entamée par « le principe de l’être », mur nord, (où tout commence : naissance et enfance), l’installation se poursuit avec « la loi de la continuité », mur ouest, (où tout se développe : croissance et adolescence), puis se pose sur « le principe de raison suffisante », mur sud, (là où sont les limites : âge adulte) et s’arrête sur le « principe des indiscernables », mur ouest, (comment les choses s’altèrent et disparaissent : vieillesse).
  • 2015 13e Biennale d'art contemporain de Lyon, La Vie Moderne, commissaire Ralph Rugoff

Galerie

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Est-il possible d'être révolutionnaire et d'aimer les fleurs ? ; La Triennale 2012 Palais de Tokyo, Paris

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Objets augmentés Espace Louis Vuitton, 2010

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Pale fox, betonsalon, Paris, 2014


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Biennale de Lyon 2015

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal