BMPT

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'''BMPT''' est un acronyme de leurs fondateurs, [[Daniel Buren]], [[Olivier Mosset]], [[Michel Parmentier]] et [[Niele Toroni]]. Ils s'associent entre décembre [[1966]] et décembre [[1967]], année pendant laquelle ils firent 4 expositions portant le nom de « Manifestation - 1 - 2 - 3 - 4 ».
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'''BMPT''' est un groupe, acronyme de leurs fondateurs, [[Daniel Buren]], [[Olivier Mosset]], [[Michel Parmentier]] et [[Niele Toroni]]. Ils s'associent entre décembre [[1966]] et décembre [[1967]], année pendant laquelle ils firent 4 expositions portant le nom de « Manifestation - 1 - 2 - 3 - 4 ».
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En janvier 1967, lors du XVIIIe Salon de la jeune peinture, Michel Troche déclare dans l'avant-propos du catalogue : « Je me félicite de plus en plus qu'une bande de "voyous" terrorise le Salon de la jeune peinture ».
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===Caractéristiques===
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Michel Claura affirme dans le catalogue de la Ve [[Biennale de Paris]] (29 septembre - 5 novembre 1967) Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris : « Buren, Mosset, Parmentier, Toroni, c'est l'abandon délibéré de la sensibilité qui a toujours été l'élément moteur et la force d'attraction de l'oeuvre d'art. Toutes les toiles de Buren - et il en est de même pour celles de Mosset, pour celles de Parmentier, pour celles de Toroni - sont identiques. Il n'y a plus de notion de perfectibilité. On chercherait vainement l'illusion qu'ils nous proposent. Une peinture aussi "réduite" n'est ni le tout ni le rien. Ni réconfort ni malaise ne sont à quêter dans leur peinture. Il n'y a pas de communication. Le spectateur est laissé seul avec lui-même. Le contact avec l'oeuvre d'art a perdu sa "qualité" principale : sa propriété émolliente. (...) La peinture de Buren, Mosset, Parmentier, Toroni, ne fait qu'exister. »
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Ces artistes nient l’histoire de la peinture et ils recherchent la simplicité maximale, le « degré zéro » de la peinture; ils prônent une peinture « nettoyée de tout objet ou figure propre à susciter l’imagination » . Cependant Buren choisit un contexte pour donner sens et forme à ses réalisations présentées in situ. Il tourne en dérision l’institution muséale en présentant, par exemple, une œuvre gigantesque et inadaptée au Musée Guggenheim à New York en 1971, ou en organisant tous les quatre une conférence muette et anonyme devant leurs tableaux, au musée des Arts décoratifs en 1967. B.M.P.T., par sa démarche artistique originale, agresse le milieu artistique et déconcerte le public. Cette forme d’art minimal est proche du groupe français [[Supports/Surfaces]].
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Dans leurs peintures ils marquent le refus de communiquer le moindre message et s'abstiennent de toutes émotions.
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Le groupe B.M.P.T. choisit des supports de grands formats : toile, papier collé, vitre, plastique, bois, miroir. L’absence de sujet rend la toile muette et absolument neutre. Olivier Mosset déclare : «'' La neutralité de cette peinture existe (…) hors de tout contexte autobiographique (…) cette peinture n’est que ce qu’elle est'' ». B.M.P.T. s’impose un système d’une pure gratuité formelle, qui lui interdit toute évolution. Les toiles neutres et anonymes aux motifs répétitifs ne génèrent aucune émotion spontanée : cercles noirs sur toiles blanches, empreintes de pinceaux plats, bandes de couleurs horizontales ou verticales. Seules les couleurs varient, bandes blanches, rouges, grises ou noire
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Ils revendiquent une répétition d'un même motif choisi.
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* Daniel Buren raye verticalement ses toiles de façon uniforme et répétitive en laissant voir le même intervalle entre les lignes de manière à susciter une lisibilité parfaite.
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Michel Claura affirme dans le catalogue de la Ve Biennale de Paris (29 septembre - 5 novembre 1967) : « ''Buren, Mosset, Parmentier, Toroni, c'est l'abandon délibéré de la sensibilité qui a toujours été l'élément moteur et la force d'attraction de l'œuvre d'art. Toutes les toiles de Buren, et il en est de même pour celles de Mosset, pour celles de Parmentier, pour celles de Toroni, sont identiques. Il n'y a plus de notion de perfectibilité. On chercherait vainement l'illusion qu'ils nous proposent. Une peinture aussi "réduite" n'est ni le tout ni le rien. Ni réconfort ni malaise ne sont à quêter dans leur peinture. Il n'y a pas de communication. Le spectateur est laissé seul avec lui-même. Le contact avec l'œuvre d'art a perdu sa "qualité" principale : sa propriété émolliente. (...) La peinture de Buren, Mosset, Parmentier, Toroni, ne fait qu'exister.'' »
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* Olivier Mosset répète des cercles noirs identiques sur des fonds blancs.
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Très vite séparés, début 1968, chaque artiste poursuit individuellement sa pratique artistique.
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* Daniel Buren raye verticalement ses toiles de façon uniforme et répétitive en laissant voir le même intervalle entre les lignes de manière à susciter une lisibilité parfaite. Il varie cependant le support et la couleur de ses bandes alternées de 8,7 cm de large.
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* Olivier Mosset répète des cercles noirs identiques sur des fonds blancs. Il évolue ensuite vers les monochromes, puis des installations ready-made.
* Michel Parmentier peint à la bombe sur une toile pliée toute la surface exposée (comme un monochrome) pour ensuite la déplier produisant ainsi des bandes horizontales de couleur s’alternant aux bandes blanches de la réserve du pli.
* Michel Parmentier peint à la bombe sur une toile pliée toute la surface exposée (comme un monochrome) pour ensuite la déplier produisant ainsi des bandes horizontales de couleur s’alternant aux bandes blanches de la réserve du pli.
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* Niele Toroni utilise l'empreinte d'un pinceau comme unique motif sur la toile cirée à intervalle régulier.
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* Niele Toroni utilise des empreintes de pinceau n°50, espacées régulièrement tous les 30 cm, unique motif sur la toile cirée.
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[[Category:mouvement artistique contemporain]]
[[Category:mouvement artistique contemporain]]

Version actuelle

BMPT est un groupe, acronyme de leurs fondateurs, Daniel Buren, Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni. Ils s'associent entre décembre 1966 et décembre 1967, année pendant laquelle ils firent 4 expositions portant le nom de « Manifestation - 1 - 2 - 3 - 4 ».

Caractéristiques

Ces artistes nient l’histoire de la peinture et ils recherchent la simplicité maximale, le « degré zéro » de la peinture; ils prônent une peinture « nettoyée de tout objet ou figure propre à susciter l’imagination » . Cependant Buren choisit un contexte pour donner sens et forme à ses réalisations présentées in situ. Il tourne en dérision l’institution muséale en présentant, par exemple, une œuvre gigantesque et inadaptée au Musée Guggenheim à New York en 1971, ou en organisant tous les quatre une conférence muette et anonyme devant leurs tableaux, au musée des Arts décoratifs en 1967. B.M.P.T., par sa démarche artistique originale, agresse le milieu artistique et déconcerte le public. Cette forme d’art minimal est proche du groupe français Supports/Surfaces.

Le groupe B.M.P.T. choisit des supports de grands formats : toile, papier collé, vitre, plastique, bois, miroir. L’absence de sujet rend la toile muette et absolument neutre. Olivier Mosset déclare  : « La neutralité de cette peinture existe (…) hors de tout contexte autobiographique (…) cette peinture n’est que ce qu’elle est ». B.M.P.T. s’impose un système d’une pure gratuité formelle, qui lui interdit toute évolution. Les toiles neutres et anonymes aux motifs répétitifs ne génèrent aucune émotion spontanée : cercles noirs sur toiles blanches, empreintes de pinceaux plats, bandes de couleurs horizontales ou verticales. Seules les couleurs varient, bandes blanches, rouges, grises ou noire

Michel Claura affirme dans le catalogue de la Ve Biennale de Paris (29 septembre - 5 novembre 1967) : « Buren, Mosset, Parmentier, Toroni, c'est l'abandon délibéré de la sensibilité qui a toujours été l'élément moteur et la force d'attraction de l'œuvre d'art. Toutes les toiles de Buren, et il en est de même pour celles de Mosset, pour celles de Parmentier, pour celles de Toroni, sont identiques. Il n'y a plus de notion de perfectibilité. On chercherait vainement l'illusion qu'ils nous proposent. Une peinture aussi "réduite" n'est ni le tout ni le rien. Ni réconfort ni malaise ne sont à quêter dans leur peinture. Il n'y a pas de communication. Le spectateur est laissé seul avec lui-même. Le contact avec l'œuvre d'art a perdu sa "qualité" principale : sa propriété émolliente. (...) La peinture de Buren, Mosset, Parmentier, Toroni, ne fait qu'exister. »

Très vite séparés, début 1968, chaque artiste poursuit individuellement sa pratique artistique.

  • Daniel Buren raye verticalement ses toiles de façon uniforme et répétitive en laissant voir le même intervalle entre les lignes de manière à susciter une lisibilité parfaite. Il varie cependant le support et la couleur de ses bandes alternées de 8,7 cm de large.
  • Olivier Mosset répète des cercles noirs identiques sur des fonds blancs. Il évolue ensuite vers les monochromes, puis des installations ready-made.
  • Michel Parmentier peint à la bombe sur une toile pliée toute la surface exposée (comme un monochrome) pour ensuite la déplier produisant ainsi des bandes horizontales de couleur s’alternant aux bandes blanches de la réserve du pli.
  • Niele Toroni utilise des empreintes de pinceau n°50, espacées régulièrement tous les 30 cm, unique motif sur la toile cirée.

Galerie

Image:Buren05.jpg
Daniel Buren, Planches de pin 2005

Olivier Mosset, 1966
Image:Toroni3.jpg
Niele Toroni
Image:Parmentier67.jpg
Michel Parmentier

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal