Art contemporain

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Version du 10 décembre 2008 à 18:15

L'expression art contemporain est habituellement utilisée pour désigner les pratiques et réalisations d'artistes d'aujourd'hui, ainsi que les musées, institutions, galeries montrant leurs œuvres. En réalité, il faudrait nuancer cette idée : l'art contemporain proprement dit commence à partir de 1945.

La notion de contemporain est d’abord une notion historique. Elle signifie simultanéité entre deux choses. Donc, est contemporain ce qui est dans le même temps que le sujet. L’art contemporain serait donc l’art qui se fait aujourd’hui, du temps d’un locuteur vivant. Mais appliquée à l’art, cette notion, sans perdre son caractère historique, revêt un caractère esthétique. Ce caractère devient polémique, puisque les acteurs n’ont pas le recul nécessaire pour effectivement analyser les œuvres dans un rapport d’historien d’art.

L’art contemporain possède donc en lui-même de nécessaires partis-pris. Il s’inscrit à la suite de l’art moderne et met, en quelque sorte, fin à celui-ci.

La plupart des ouvrages, lorsqu’ils évoquent l’art contemporain, traitent de la période qui débute en 1945 et va jusqu'à nos jours, avec le déplacement d'une scène artistique médiatisée, de Paris vers New York...

De plus en plus souvent, le terme art contemporain est utilisé uniquement pour des artistes encore vivants et actifs ou pouvant encore l'être, ce qui place le début de l'art contemporain dans les années 1960, avec le Pop Art et Fluxus. C'est avec ces mouvements artistiques que prennent fin l'art moderne et la théorie de Clement Greenberg qui le définissait comme la recherche de la spécificité du médium.

Sommaire

Introduction

L'apparition de la photographie a exercé une influence sur de nombreux artistes dès le XIXe siècle, tel que Degas et permis de donner naissance à l'art moderne. L'art n'a plus uniquement pour fonction importante de représenter fidèlement le réel, la photographie est mieux à même de le faire, l'art peut désormais s'essayer à d'autres formes, casser les canons de la beauté, et proposer des expérimentations nouvelles et des idées conceptuelles.

L'art contemporain a pour fondement les expérimentations de l'art moderne, et notamment le désir de sortir l'art des lieux traditionnels et institutionnels. En ce sens, l'art perd peu à peu de sa fonctionnalité représentative. La création contemporaine demeure un miroir pour une réalité baignée des conflits et des prises de pouvoir qu’occasionnent ces attaques contre la rationalité. L'art reflète les crises de la société et demeure le lieu d'expression des valeurs. Les rapports de l’art à l’histoire ne s’évaluent ni qualitativement ni quantitativement, mais ils débouchent sur une conception plus institutionnelle de l'art : collectionneurs, sièges sociaux, galeries, musées, etc.) pour s'ouvrir à un plus large public. Cependant, les acteurs de l'art moderne dans leur volonté d'exprimer leur opinion artistique hors des cadres institutionnels pour s'adresser au public, restent liés aux institutions ; leur démarche était de s'opposer à une idéologie ou au contraire de participer à la propagation d'une pensée politique.

Malgré la fin des idéologies imposées dans l'art moderne, les artistes actuels reprennent cet héritage à leur compte en exprimant leur engagement profond par rapport aux institutions. Notamment, lorsque leur sensibilité y est perturbée.

Aujourd'hui, l'art contemporain subit le déclin des idéologies du moderne (dans les années 1960, puis à partir de 1990 avec la chute du communisme) ; il se fonde sur de nouveaux comportements : renouveau stylistique, brassages artistiques, origines diverses, arts technologiques (accès à la puissance mathématique des ordinateurs et ergonomie des logiciels), mode d'approche de la réalité. Les technologies ont toujours apporté des outils à l'art. Aujourd'hui, l'artiste s'en sert comme d'un instrument de médiatisation, et en invente de nouveaux. Il se base sur la culture historique, répertoriée; lit, visite, comprend, cherche, se spécialise, focalise son sujet et dépasse ce qui a été fait; Il prend position parfois, se veut démonstratif ou choquant, en tout cas il cherche la médiatisation.

À la recherche formelle du Beau succèdent des voies de recherche esthétiques nouvelles, dont les plus radicales, art conceptuel, minimalisme, performance, art corporel, l'art sociologique, modifient durablement la signification et la perception de l'art, qui s'oriente parfois dans des voies à première vue hermétiques aux non-initiés.

Certains courants, tels les nouveaux réalistes, la figuration libre et la trans-avant-garde, ainsi que certains francs-tireurs, ne quittent toutefois pas les médiums classiques, tout en modifiant radicalement leurs démarches créatives. L'éclatement des types de médium (la peinture est souvent délaissée au profit d'installations, de performances ou autres) et du contenu des œuvres modifie en profondeur les réseaux de médiation d'art ; à de nouvelles galeries s'ajoutent des contextes d'exposition nouveaux et l'apparition de nouveaux médiums de diffusion.

L'art contemporain à l'ère de la globalisation

À partir des années 1980, les arts à forte composante "technologique" font leur apparition, avec l'art vidéo, l'esthétique de la communication, l'art informatique puis, par la suite, l'art numérique, le bio-art, etc. La liste est non exhaustive et suit de très près les avancées de la recherche industrielle.

Dans les années 1990, l'art contemporain occidental a accordé son "label" à de nombreux artistes issus des pays dits "en voie de développement", à peu près absents autrefois. Les paradigmes de la globalisation et la perte des repères spatio-temporels classiques ont valorisé les modes d'approche personnels, ou les composantes biographiques, sociologiques, voire religieuses, sont valorisées au sein des démarches de travail.

La communication liée à l'internet joue un rôle de plus en plus important dans la réception et la médiation de l'art contemporain, en amont des expositions elles-mêmes, qui intègrent de plus en plus les structures de médiation étatiques. Les changements survenus au sein des pays les plus développés (notamment la part grandissante du tertiaire) ont suscité un besoin de plus en plus généralisé d'art, ce qui ne rend pas la tâche des artistes, crise oblige, plus facile pour autant. L'art contemporain, s'il reste souvent obscur ou provocant aux yeux du grand public, est aujourd'hui bien plus accepté et répandu qu'auparavant ; un déferlement de travaux de qualités inégales le rend déroutant et requiert le plus souvent un investissement personnel de la part du public.

Entre médium et médiation

Suite aux médiums classiques (peinture à l'huile, sanguine, bronze, marbre, etc.), l'art contemporain a été particulièrement friand de médiums nouveaux, voire de non-médiums. Notamment, la vocation éphémère ou « en cours » de nombre d'œuvres questionnent la notion même de médium, qui devient souvent un simple vecteur de médiation plutôt qu'un support stable. Cela rejoint la mutation des supports d'information entamée dans les années 1980, qui se désincarnent progressivement au profit d'une logique de "relation" :

Rajoutons que certains médiums, comme la photographie qui devient « plasticienne » (Joel-Peter Witkin), le cinéma, qui devient « expérimental » (série des Cremaster de Matthew Barney), ont acquis le statut d'art à part entière, et constituent aujourd'hui des categories autonomes. La notion d'art multimédia, largement remise en cause aujourd'hui, interroge le statut d'œuvres issues d'installations, de performances souvent mêlées, tels qu'ils sont apparus dans les années 1950.

Limites de l'art et babélisation

La pulsion provocative de l'art a été remise au goût du jour, du moins aux yeux du grand public. Le body art et la performance ont notamment mis à mal les limites extrêmes des valeurs tolérées par les sociétés occidentales. Les crucifixions d'animaux de Hermann Nitsch, le boudin de Michel Journiac fait à partir de son propre sang, les mises en scène masochistes de Gina Pane, apparaissent toujours comme des provocations gratuites et blessantes.

La provocation en art est rarement gratuite, elle met à nu les complexes psychiques en œuvre au sein d'une société ou d'un groupe d'individu donné. Fred Forest avec son Mètre carré artistique et ses fausses publicités dans le journal Le Monde dans ses rubriques des pages économiques, dénonce la spéculation du marché de l'art en en faisant l'amalgame parodique avec le marché de l'immobilier. Hans Haacke, qui au contraire, il faut le noter, participe sans réticence à ce marché quand il a été invité à représenter l'Allemagne au pavillon allemand de la Biennale de Venise, a cassé les dalles du pavillon pour rappeler l'origine de la fondation du pavillon, sous les nazis. Les exemples abondent en ce sens et invitent le public à essayer de connaître le contenu des œuvres, a priori opaque dans bien des cas. Le « bon goût » n'existe pas en art contemporain, parce que l'artiste a cessé d'être un simple exécutant d'œuvres commanditées par un mécène, qui définissait son statut avant la Renaissance.

Mouvements artistiques en art contemporain

L'après-guerre : la transition entre moderne et contemporain


Années 1960

Années 1970

Années 1980

Années 1990

Années 2000-

Bibliographie et filmographie

  • Dossier De la critique à l'esthétique : au sommaire "Qu'est-ce qui fait l'art d'un objet ?" de Nicolas Grimaldi, "Epiphanie ou agonie de l'art, c'est selon" de Pierre Givodan.
  • Un Art d'économie mixte, Barthélémy Schwartz, éd. Ab irato, 1997 : « L'avant-garde, qui a caractérisé l'art moderne à la grande époque des galeries privées, a disparu avec ce que Barthélémy Schwartz a appelé l'art d'économie mixte » (Katy Siegel & Paul Mattick jr, Argent, Thames & Hudson, 2005)
  • Série télévisée (6 x 52 minutes) Place à l'art contemporain! de Jacques Bouzerand et Thierry Spitzer, diffusée sur France 5 (2003)
  • Fonctionnement et dysfonctionnements de l'art contemporain : un procès pour l'exemple, Fred Forest, éd. L'Harmattan, Paris, 2000
  • L'Art contemporain, mode d'emploi, Élisabeth Couturier, éd. Filipacchi, 2004
  • Nouveau dictionnaire des artistes contemporains, Pascale Le Thorel-Daviot, éd. Larousse, 2004
  • Les Mouvements artistiques depuis 1945, Edward Lucie-Smith, éd. Thames & Hudson
  • L'art contemporain dans les lieux de culte, Lara Blanchy, Éditions Complicités, 2004
  • Les Mirages de l’art contemporain, Christine Sourgins, La Table Ronde, 2005 ISBN:
  • Vocabulaire d’esthétique, Étienne Souriau, Quadridge/PUF, Paris, 1990 ISBN:
  • L’Art contemporain international : entre les institutions et le marché, Alain Quemin, Éditions Jacqueline Chambon, Nîmes, 2002, ISBN:


Liens externes

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal