Angkor Vat

Un article de Nezumi.

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'Angkor Vat ou Angkor Wat est le plus grand des temples du complexe monumental d'Angkor au Cambodge. Temple le mieux préservé d'Angkor, il est le seul à être resté un important centre religieux depuis sa fondation, initialement hindou et dédié à Vishnou, puis, bouddhiste. Angkor Vat se trouve à 7 km au nord de la ville de Siem Reap et au sud-est de l'ancienne capitale Angkor Thom. L'appellation « Angkor Vat » est utilisée depuis le XVIe siècle. Avant cette période, le temple semble avoir été appelé « Preah Pisnulok » : « lieu sacré de (celui qui est allé au) monde suprême de Vishnou ».

Le temple est l'archétype du style classique de l'architecture khmère. Il est devenu le symbole du Cambodge et figure sur son drapeau national. Angkor Vat combine deux bases de l'architecture khmère pour les temples : le temple-montagne et le temple à galeries. Il est conçu pour représenter le mont Meru, la maison des dieux dans la mythologie hindoue.

Histoire

D'après une légende, alors qu'au Cambodge le roi Devunagshar (« protecteur de la lignée divine ») ne semblait pas pouvoir avoir d’héritier, Indra, le roi des dieux, décide de descendre sur terre donner un fils à la reine principale Vong. Le garçon, qui prend le nom de Preah Kêt Meala (« lumière fleurie »), est élevé à la cour des souverains khmers jusqu’à son adolescence, Indra l’invite à venir passer une semaine en son royaume des cieux. À la fin de son séjour, et alors que le jeune homme lui avait fait part de son admiration pour les richesses qu’il avait pu observer, Indra propose de lui envoyer son architecte personnel, issu de l’union d’un simple mortel et d’une devi, pour construire sur terre une reproduction de son choix d’un des bâtiments qu’il a pu apprécier. Soucieux de ne pas susciter la jalousie du roi des dieux par une demande trop luxueuse, Preah Kêt Meala se contente de demander une copie des écuries d’Indra. L'architecte s'exécute et Angkor Vat sort de terre.

Historiquement, Angkor Vat fut construit dans la première moitié du XIIe siècle par le roi Suryavarman II dont le règne s'étala de 1113 à 1150. Comme le Baphûon était dédié à Shiva et que Suryavarman II honorait Vishnou, il décida la construction d'un nouveau temple au sud de la ville. Le travail de construction semble avoir pris fin à la mort du roi, laissant inachevés quelques-uns des bas-reliefs décoratifs. En 1177, Angkor fut pillé par les armées du royaume Champâ, les ennemis traditionnels des Khmers. Par la suite, l'empire fut restauré par Jayavarman VII, qui mit en place une nouvelle capitale, Angkor Thom et un temple d'État, le Bayon, quelques kilomètres plus au nord.

Au XIVe ou XVe siècle, le temple fut adapté au culte bouddhiste avec un remaniement notable du sanctuaire central. Aujourd'hui encore, le temple est visité quotidiennement par des moines bouddhistes. Parmi les temples d'Angkor, Angkor Vat fut l'un des temples les mieux conservés car, même s'il fut quelque peu négligé après le XVIe siècle, il n'a jamais été complètement abandonné. Sa préservation étant due en partie au fait que ses douves fournirent une protection contre le développement de la jungle sur le site.

L'un des premiers visiteurs occidentaux du temple fut António da Madalena, un moine portugais qui s'est rendu sur le site en 1586 et a déclaré que le temple « est d'une telle construction extraordinaire qu'il n'est pas possible de le décrire sur papier, d'autant plus qu'il n'est pas comme les autres bâtiments dans le monde. ». Toutefois, le temple n'a été popularisé en Occident que dans le milieu du XIXe siècle grâce à la publication des notes de voyage du naturaliste français Henri Mouhot.

L’absence d’écrits et de transmission orale avait encouragé, parmi la population locale, l’émergence du mythe de la création du temple par les dieux. Il faut attendre les travaux archéologiques du début du XXe siècle pour dater le temple. Angkor Vat a nécessité alors de considérables efforts de restauration, principalement par l'enlèvement de la terre accumulée et de la végétation. Le travail a été interrompu par la guerre civile lorsque les Khmers rouges prirent le contrôle de la région pendant les années 1970 et 1980.

Description

Le complexe occupe une surface totale de 1100 mètres sur 900 mètres.
La décoration khmère, abondante mais harmonieuse, est principalement composée de représentations de dieux, d'hommes et d'animaux, qui remplissent chaque surface plane. Les combats et les épisodes de légendes sont fréquents. Les décorations florales sont réservées aux bordures, aux moulures et aux chapiteaux. Les principaux matériaux utilisés sont des grès de différentes couleurs et la latérite. La pierre était découpée en blocs énormes assemblés avec une grande précision sans emploi de ciment, probablement par rodage sur place.

Des douves et trois galeries encerclent le sanctuaire central. Depuis l'ouest du complexe, une chaussée pavée longue de 200 mètres permet de traverser les douves et mène à une large terrasse précédant un grand gopura, qui marque l'entrée principale de l'édifice central.

La première galerie est constituée de piliers carrés vers l'extérieur et d'un mur aveugle vers l'intérieur. Le plafond entre les piliers est décoré de rosaces en lotus. L'extérieur du mur aveugle est décoré de fenêtres à colonnes, d'apsaras (nymphes célestes), qu'on trouve sur toutes les galeries, et de figures masculines qui dansent sur des animaux caracolant.

À partir de la première galerie, une avenue décorée de nagas longue de 350 mètres mène à la seconde enceinte à travers un parc. De part et d'autre de cette allée, on rencontre d'abord deux constructions dont on ignore l'utilité (mais qu'on appelle couramment « bibliothèques »), puis deux petits bassins.

On arrive à la seconde galerie par une plate-forme surélevée flanquée de lions de part et d'autre d'une cage d'escalier. Le mur intérieur de la seconde galerie est orné d'un bas-relief narratif sur toute sa longueur. Sur le mur occidental sont représentées des scènes de l'épopée du Mahabharata.

La troisième galerie délimite un espace de 150 mètres sur 200 mètres. On y pénètre par une terrasse en forme de croix. Cet espace est découpé en trois niveaux, reliés par de nombreux escaliers extérieurs. Ces niveaux sont de dimensions décroissantes. Chaque niveau est formé d'une terrasse entourée d'une galerie. Le plus élevé est le sanctuaire, qui est surmonté en son centre d'une grande tour de forme pyramidale. Des tours surmontent aussi les quatre angles des terrasses des deux étages supérieurs. La galerie extérieure du sanctuaire central, longue de 800 mètres, est décorée de bas-reliefs décrivant des scènes tirées d'épopées indiennes ou de l'histoire d'Angkor.

Trois galeries dont les voûtes sont supportées par des colonnes mènent des trois portes occidentales de la troisième galerie au deuxième niveau. Elles sont reliées par une galerie transversale, qui forme donc quatre cuvettes carrées. La galerie du sud est surnommée la galerie des mille Bouddhas, car les Khmers avaient coutume d'y laisser des statues de Bouddha. La plupart de celles-ci furent détruites pendant la guerre civile. De part et d'autre de ces galeries se trouvent deux bibliothèques.

On atteint le sanctuaire central par douze escaliers très raides qui représentent la difficulté d'atteindre le royaume des dieux. Au sommet de ces escaliers se trouve une plate-forme pavée de forme carrée divisée en quatre cours par deux couloirs surélevés qui se coupent à angles droits. Un autre couloir surélevé court le long du bord extérieur de la plate-forme, entourant l'ensemble du niveau. À chaque coin de ce couloir se trouve une tour et on en trouve une cinquième au milieu de la plate-forme.

La base carrée de la tour centrale contient un petit sanctuaire sur chaque face, derrière lesquels se trouve le sanctuaire central. Ces sanctuaires sont reliés par des galeries sur les toitures desquelles est représenté le corps d'un serpent se terminant par des têtes de lions ou de garudas. Des linteaux et des frontons sculptés ornent les entrées des galeries et des sanctuaires.

Le sanctuaire central était initialement dédié au dieu hindouiste Vishnou, mais sa statue d'or a été enlevée et on trouve aujourd'hui dans chaque sanctuaire des statues de Bouddha.

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