Éric Duyckaerts

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Éric Duyckaerts, plasticien contemporain belge, né à Liège en 1953.

Biographie

Ancien élève de l'Institut des hautes études en arts plastiques de Paris.

A l’initiative de Jacques Delcuvellerie, Michel Delamarre, Monique Ghysens, Eric Duyckaerts, Francine Landrain, Jany Pimpaud et François Sikivie décident, en janvier 1980 de tenter l’aventure d’un travail expérimental aux limites du théâtre. Le Groupov est né.
Il élabore depuis une œuvre où se mêlent des performances et des vidéos ainsi que des objets et des installations, pas nécessairement liés à ses conférences.

L'œuvre d'Éric Duyckaerts prend racine dans son désir de saboter les discours courant sur l'art. Ses performances donnent lieu à des mises en scène des formes du savoir et autres jeux autour de l'art de disserter. Pour ce faire, il caricature avec un plaisir non dissimulé les styles d'élocution, jusqu'au ridicule. Il change d'accent de manière outrancière et appuie son discours par des citations obscures. L'artiste poursuit sans relâche sa mise en abyme du savoir et de l'humour.

Éric Duyckaerts élabore une œuvre à base de conférences-performances, de vidéos, d’objets, de dessins et de textes, dont un livre sur la certitude intitulé Hegel ou la vie en rose. Ses communications et ses objets sont drôles et intrigants ; ils agissent comme des verres grossissants permettant de regarder de plus près des figures apparentées tels que le carré ou le labyrinthe, des jeux comme la marelle, des problèmes complexes d’analyse logique opposant la quantité au nombre, la masse au poids, l’analogique au numérique, ou encore des questions d’algèbre booléen.

Éric Duyckaerts a donné des cours sur les diagonales, la problématique du couple, l’épistémologie du bonheur, l’histoire et le sens du carré ; il a démontré la relation du labyrinthe au plan en croix, utilisé comme modèle pour la cité de Troie, et aux opérations immobilières contemporaines. Il a redessiné des marelles (jeu paléolithique évocateur d’une renaissance, aujourd’hui en forme de cathédrale, dont la trace a été conservée par les enfants) avec un code binaire (0 et 1, les marches du paradis) et les barres de Sheffer, opérations logiques qui annulent les conjonctions afin de rendre possible, au paradis bien sûr, le calcul suivant : 0 + 0 = 1. Il a garni des mobiles d’objets dotés d’énigmatiques correspondances afin, dit-il, qu’un rouleau à pâtisserie fasse pompe à air de la même façon qu’un prisme réducteur fait loupe. Ses vidéos sont drôles et sérieuses d’une manière qui n’est possible que dans le contexte de l’art, où le sens rôde derrière l’humour et le style.

Pour lui, l’humour est le prétexte et non le seul but de ses spéculations artistiques sur les possibles théoriques, l’étymologie des mots ou l’idée de Wittgenstein selon laquelle « le sens, c’est l’usage » (nous expliquerions le monde en fonction de l’usage quotidien que nous en avons, cette grille de lecture disparaissant cependant dans l’inconscient collectif à force de répétitions). Sa méthode dérive pour partie de l’art conceptuel et des performances des années 1970. Mais à son système de connaissances reposant sur les « pourquoi » et les « peut-être » de sa curiosité artistique, il ajoute l’esquive philosophique, la fiction thérapeutique bâtie sur des distorsions vraisemblables. Lesquelles distorsions s’appuient sur des faits, sur l’histoire et sur des développements raisonnés partant d’analogies cosmologiques pour arriver à une logique mathématique.

Duyckaerts dit à propos de ses vidéos exposées en 2007 à la galerie Emmanuel Perrotin :
« Elles seront axées sur un personnage. On pourrait l'appeler Éric D. C'est un personnage qui navigue entre le professeur et le savant fou. Il a beaucoup d'idées à faire partager. Son enthousiasme n'est pas feint. Il fonce dans ces sphères de connaissance où il se sent bien . »

"Il ne faut pas croire que les idées viennent avant les formes", déclare-t-il. La méthode proposée se construit alors sur des principes logiques qui s'offrent à nous comme des outils pour décrypter ses œuvres. Ses sculptures mystérieuses, baptisées analogies, sont composées d'objets suspendus au plafond. Elles répondent à des logiques formelles : jeux avec des lettres, des chiffres, des signes typographiques, qui invitent le visiteur à une expérience ludique et jubilatoire vers la pensée.

Éric Duyckaerts enseigne aujourd'hui à la Villa Arson à Nice.

Expositions personnelles et performances récentes (sélection)

  • 2006 Eric Duyckaerts, Ensemble ou Collection. Performance. Fondation Antoine de Galbert - La Maison Rouge, Paris
    • L'argument de la diagonale. Performance avec Jean Gaudin. Ecole nationale supérieure d'art, Dijon
  • 2007 Biennale de Venise, pavillon belge
    • Galerie Emmanuel Perrotin
    • Eric Duyckaerts, Formes (et histoires) d’exposition : Mon Ex. Conférence. Jeu de Paume, Paris
  • 2008 Ne pas jouer avec des choses mortes.Villa Arson, Nice
    • Martian Museum of Terrestrial Art. Barbican, Londres
  • 2009 Nuit Blanche, parcours vidéo et performance à l'École normale supérieure, rue d'Ulm, Paris
    • "Anamnèse ou catamnèse", performance, FRAC champagne-Ardenne, Reims
    • "Epigone", performance, Ecole Nationale des Beaux-arts, Lyon
  • 2010 "Metodo", performance. Académie royale, Bruxelles
    • "Développement durable", performance. Musée national Marc Chagall, Nice
  • 2011 exposition Idéo au MAC/VAL

Voir aussi Biographie sur le site de la Communauté française de Belgique

Œuvres vidéo

Galerie

Voir aussi Les films d' Ann ; le cinéma de Nezumi; les Artistes contemporains / Randonnées dans les Pyrénées

Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal