À triple tour

Un article de Nezumi.

À triple tour, exposition réalisée fin 2013, à l'initiative de la Fondation François Pinault et du Centre des monuments nationaux à la Conciergerie de Paris.

  • Période : du 21 octobre 2013 au 6janvier 2014
  • Commissaire : Caroline Bourgeois
  • Scénographie : Caroline Barat et Thomas Dubuisson

Thèmes et artistes présentés

La Conciergerie est une partie du palais de la cité où demeurèrent les rois de France du Xème au XIVème siècle. il fut ensuite converti en prison à partir de 1730. Cette prison occupait le rez de chaussée du bâtiment le long du quai de l'horloge ainsi que les deux tours.

Elle est surtout connue pour son rôle pendant la terreur où elle était considérée comme l'antichambre de la mort. Marie Antoinette y fut emprisonnée en 1793. En 1789 le palais de la cité abritait les principales institutions du royaume de France dont le parlement de Paris. Dés le mois de novembre l'activité de ce dernier fut interrompu mais le palais resta le coeur du pouvoir judiciaire.

Le mot Conciergerie désigne de nos jours une partie du quartier de détention (la prison des femmes) et l'ensemble des salles gothiques à savoir la salle des gens d'armes, la rue de Paris, la salle des gardes et les cuisines.

Inspirée du lieu, l'exposition se nomme « A triple tour » et se donne pour motif principal l'enfermement. Il est décliné de nombreuses façons, du plus immédiat, la prison, jusqu'à des asservissements intérieurs comme les stéréotypes sociaux, politiques et physiques, le vieillissement et la maladie. Composée de deux parties, correspondant à deux grandes salles gothiques, elle réunit 23 artistes et leurs œuvres, pour la plupart non encore exposées, de la Fondation Pinault.

Première partie
La première partie "Crises et emprisonnement" traite des enfermements imposés, des bouleversements qui frappent notre société. Bouleversements tels que les crises écologiques, l'impossibilité de communiquer, les prisons, la guerre civile, le terrorisme, les débordements urbains et l'idée de résistance.
Dans un couloir sombre, le spectateur est cerné par une dizaine d'hommes et femmes bâillonnés qui tentent de parler, mais dont la voix n'est plus qu'un murmure étouffé, Bill Viola, avec une extrême simplicité et une grande économie de moyens, sait faire prendre conscience de tous ces bâillons, politiques, économiques, sociaux, répressifs ou bien-pensants, qui empêchent de s'exprimer.
Le thème du monde-prison se retrouve dans les images pseudo-nostalgiques d'un ancien monde soviétique où le bonheur était de règle que Boris Mikhailov présente avec une ironie désabusée, ou dans la vidéo résistante de contestation sourde et passe-muraille de Bertille Bak à Bangkok.

Artistes exposés:

Deuxième partie
La deuxième partie "Individu et emprisonnement" est consacrée à l'individu face à lui même et à ses démons: L'angoisse de la vieillesse, la phobie de la maladie et de la décadence, la folie, la peur de la solitude, la culpabilité, le verrouillage mental ou corporel. Soit l'enfermement que peut s'imposer un individu à lui-même.
Cette partie est plus psychique, armoire à médecine de Damien Hirst, poignantes interviews de schizophrènes en écho avec la Jeanne d'Arc de Dreyer par Javier Tellez , fantasmagories de Tetsumi Kudo. On remarque les dictateurs séniles de Sun Yuan & Peng Yu.
Dans cette exploration de l'enfermement de la folie, la pièce la plus étonnante est une vidéo de Maria Marshall : un charmant bambin, le fils de l'artiste, fait quelques grimaces en gros plan. Zoom arrière : l'enfant est maintenu par une camisole de force dans une chambre capitonnée, spectacle bouleversant.

Artistes exposés:

Galerie

Image:Viola5426.JPG
Bill Viola Hall of Whispers 1985
Kunath5445.JPG
Friedrich Kunath
Sunyan13.jpg
Old persons home, Sun Yuan et Peng Yu
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Votre portrait, Tetsumi Kudo

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